Décrochage d’onduleurs: BeProsumer dénonce de “fausses informations” du cabinet Henry

Philippe Henry, ministre wallon du Climat et de l'Energie - BELGA PHOTO BRUNO FAHY © Belga

Dans une lettre ouverte publiée vendredi sur les réseaux sociaux, l’ASBL BeProsumer, qui défend les intérêts des propriétaires de panneaux photovoltaïques – les prosumers – au sud du pays, dénonce ce qu’elle présente comme de “fausses informations” du cabinet du ministre wallon de l’Énergie, Philippe Henry.

Au cœur du débat: l’indemnisation des prosumers victimes de décrochages de leur onduleur en raison d’une surcharge du réseau électrique. Un texte prévoyant cette indemnisation – sous conditions – aurait dû être adopté en 3e lecture ce jeudi, par le gouvernement wallon, au cours de sa dernière réunion électronique avant les élections.

Mais en début de semaine, le MR, par la voie du ministre de l’Économie, Willy Borsus, a fait savoir qu’il ne voterait pas la proposition sur la table, l’estimant insuffisante. Pour les libéraux, le délai de 120 minutes de décrochage consécutives pour pouvoir être indemnisé est trop long. “Nous n’acceptons pas non plus l’absence de proportionnalité par rapport au dommage subi”, selon le ministre Borsus.

Faute d’accord, le sujet n’a finalement pas été abordé par le gouvernement, ce qu’a regretté le ministre de l’Énergie, l’Ecolo Philippe Henry. “Si le projet n’est pas approuvé jeudi, tout devra être recommencé et on perdra quelques années pendant lesquelles les gens ne seront pas indemnisés”, avait-il auparavant averti.
Des propos qui ont fait réagir l’ASBL BeProsumer. “Non, il ne faudra pas deux ans pour qu’un autre texte voie le jour, il suffit de cinq minutes de courage politique pour indemniser équitablement les victimes de votre inaction en modifiant le décret”, assure-t-elle ainsi dans une lettre ouverte adressée au ministre.

“Oui, l’indemnité prévue était uniquement payée aux personnes dont l’installation décroche durant 2 heures consécutives, les autres n’auraient rien. Oui, les personnes lésées auraient dû attendre 4 mois pour rentrer leur dossier, ceci les propulsant en automne (au plus tôt) après les élections communales faisant par là-même gagner du temps aux fautifs. Oui, l’indemnité prévue l’était pour 2 ans et non pas par année.

Oui, vous saviez que les GRD allaient attaquer cette mesure en justice et oui, la complexité de votre texte allait provoquer des situations inéquitables entre les prosumers qui paient tous un tarif à 100% depuis le 01 janvier 2024″, déroule ensuite l’association sous la plume de son président, Régis François.

Selon BeProsumer, il existe pourtant des moyens techniques permettant de mesurer précisément les décrochages et d’indemniser justement les victimes. “Le texte aurait pu tenir compte de tous ces critères et aboutir avant les élections. Nous avons toujours répondu favorablement à vos demandes de consultation et avons toujours partagé avec vous nos ébauches de solutions. En vain”, ajoute l’ASBL.

“Sous-entendre que BeProsumer a fait capoter volontairement le texte est mentir aux centaines de milliers de foyers wallons. Nous savons que cette problématique est complexe, mais elle était prévisible. Nous ne demandons pas la lune, nous demandons un service en adéquation avec ce pour quoi nous payons. Nous demandons simplement un réseau qui fonctionne”, conclut-elle.

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