“La montée des extrêmes est un signal, l’Europe doit s’interroger sur ses politiques” 

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Dans notre Trends Talk, Stefaan De Rynck, représentant de la Commission européenne en Belgique, se réjouit du maintien des forces pro-européennes lors du scrutin de dimanche dernier. Mais il faut être vigilant, dit-il. Il félicite la présidence belge. 

Stefaan De Rynck, représentant de la Commission européenne en Belgique, est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. Il évoque les résultats des élections européennes, la situation en France et la montée des extrêmes, ainsi que les grands chantiers nécessaires pour avoir “plus d’Union” car “nous n’avons pas le choix”, dit-il. 

“La montée des extrêmes, un signal” 

Le scrutin de dimanche passé n’hypothétique pas l’avenir, se réjouit-il. “Le centre a tenu. Il y a bien sûr quelques changements, mais les libéraux, les chrétiens démocrates et les sociaux-démocrates se maintiennent et constituent une force politique voulant que l’Europe soit plus forte. Il y a des désaccords entre eux, mais ils veulent travailler de façon unie. C’est une bonne nouvelle!” 

La crainte d’une montée des extrêmes ne s’est pas concrétisée à la hauteur de ce qui était craint. Même si l’après-élections européennes secoue, notamment avec la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, en France. “Il ne faut pas être complaisant parce qu’en Allemagne, en France ou en Flandre, des extrémistes ont eu de très bons scores. Il faut être vigilant. En France, c’est un impact de ce scrutin européen. C’est une élection très importante, mais il appartient au peuple français de décider la direction qu’il veut que son pays prenne.” 

Le taux de participation à ces élections n’est pas mauvais, se réjouit, Stefaan De Rynck. “Il a légèrement augmenté en 2024 par rapport à 2019. C’est un facteur positif: les gens s’intéressent et son allés aux urnes. Dans la plupart des Etats membres, rappelons-le, le vote n’est pas obligatoire, contrairement à la Belgique. En même temps, avec le signal de la montée des extrêmes dans certains pays, l’Europe doit s’interroger sur ses politiques. Il y a plusieurs facteurs à ce vote, mais parmi ceux-ci, il y a des services publics défaillants dans certaines zones, il faut réfléchir à une politique d’investissements et de protection. Il faut faire en sorte que les gens se sentent à l’aise dans cette économique qui change.” 

“Mutualiser nos forces” 

Les institutions européennes, insiste-t-il, “doivent travailler de façon unie, aussi bien sur les règles de droit intérieures que pour protéger nos frontières”. Les défis sont nombreux, que ce soit la migration ou l’agression russe. “Ce sont des questions existentielles. Et que se passera-t-il lors des élections aux Etats-Unis? Nous ne devons pas dépendre de ça et prendre notre sort en main. La Belgique, la France et l’Allemagne ne peuvent pas répondre seuls. Nous devons mutualiser nos forces ”et avoir beaucoup plus de capacité industrielle de dépense chez nous.” 

Le représentant de la Commission européenne se félicite également de l’actuelle présidence belge de l’Union européenne. “La présidence est le chef d’orchestre des institutions européennes et on a eu de la très belle musique durant cette présidence, parfois très vite, en mode adagio. De nombreux dossiers ont été adoptés sur des dossiers importants comme une révision ambitieuse du budget, des réformes pour l’économie circulaire, l’accompagnement des travailleurs de plateforme, l’intelligence artificielle ou le pacte pour la migration. Elle a ouvert le chantier de la politique industrielle”. 

Stefaan De Rynck évoque longuement ces chantiers européens, dont le pacte industriel essentiel pour l’économie, dans ce Trends Talk à ne pas manquer. 

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