Vue sur eau

Si vivre dans un environnement vert est le signe d’un certain luxe, habiter au bord de l’eau l’est davantage encore. Les architectes et les promoteurs ne l’ignorent pas – les projets immobiliers allant dans ce sens ont clairement le vent en poupe. Zoom sur la résidence Leiepark à Saint-Denis-Westrem. “Les beaux emplacements sont un atout majeur.”

“Où se rend-on lorsqu’on part en voyage? Très souvent en des lieux où il y a de l’eau – la mer, un lac. Et l’on fait de même dans une ville. A Paris, on va voir la Seine, on s’y promène en bateau ou le long de ses quais, on se poste sur ses ponts pour la voir couler…” L’architecte Bart Cobbaert a fondé en 2004, avec Delphine Deceuninck, le bureau d’architectes DENC-STUDIO. Mais durant ses heures de loisirs, il est aussi instructeur de plongée. C’est un homme de l’eau. Sa première habitation était – et est toujours, du reste – un bateau. Et ses bureaux, qu’il rejoint à pied, ont eux aussi vue sur l’eau. Dans le Muide, quartier portuaire du nord de Gand.

TRIPLE A

Bart Cobbaert: “Au début de la pandémie, chacun allait se promener – dans les bois, le long des rivières. Tout le monde était en quête d’eau et de nature. Cela s’est vu dans le Muide aussi. Le quai est devenu une sorte de digue-boulevard – néanmoins un peu plus grise que celle de Knokke (rires). Et ce qu’il s’est passé au centre de Gand, le long de la Lys, est assez significatif: le parking qui y était présent auparavant a cédé sa place à un lieu où, dès le moindre rayon de soleil, l’on se réunit – pour bavarder, prendre un verre, faire la fête… L’eau exerce une attraction. Et cela se remarque également auprès de notre clientèle”. “Dans le monde de l’immobilier, le lien avec l’eau se perçoit très clairement. Pour un promoteur, l’emplacement est un point crucial. Cela porte sur l’accessibilité, les environs, les vues… Et dans cette question du lieu, une situation à proximité d’un cours ou d’un plan d’eau apparaît comme l’un des facteurs essentiels. Un emplacement classé triple A, en quelque sorte. Les beaux endroits sont un atout majeur. Très souvent, ces emplacements de choix se situent à proximité de l’eau ou ont vue sur celle-ci. L’eau scintille, n’est-ce pas (rires).” La résidence Leiepark à Saint-Denis-Westrem est le résultat de la reconversion d’une imposante maison de médecin en six appartements de luxe. Cette authentique villa-château a été conçue dans le style anglo-normand par les architectes gantois Charles et Gérald Hoge. Réputés traditionalistes, ils ont contribué également à donner son aspect au Quartier des Millionnaires à Gand. Leurs maisons ont été construites en briques – et en pierres naturelles pour les éléments plus décoratifs. Les fenêtres, généralement en trois parties et agrémentées de vitraux, sont également typiques de leur architecture. La résidence Leiepark s’inscrit pleinement dans cette ligne.

Une rivière à débit lentelle que la Lys invite à la lenteur et à la méditation

LE LONG DE LA LYS

Wouter Dekemel représente le promoteur immobilier Alides. “La villa a été inscrite à l’inventaire du patrimoine architectural en 2012. Il existe, dès lors, nombre de règles qu’il convient de respecter. La structure et le gros-oeuvre du bâtiment, les façades et la toiture doivent être conservés dans leur style d’origine, et restaurés. A l’intérieur également, plusieurs éléments sont protégés et doivent être préservés. Dont le monumental escalier néo-Louis XVI trônant dans le hall d’entrée. La cheminée en grès arborant les armoiries sculptées et colorées du propriétaire et maître d’ouvrage d’origine, Joos de ter Beerst, époux de Jeanne de Hemptinne, fait également référence à ce très beau passé”.

Vue sur eau

La villa d’origine a été construite en 1939 à l’emplacement du château (Ter Lye) de la famille de Hemptinne, qui fut démoli. Seules les caves avaient subsisté, constituant les fondations de la villa. Wouter Dekemel: “Les anciennes caves datant du château seront divisées – chacun des six nouveaux appartements de luxe comptera donc une grande cave privée, incluant une cave à vin. Alides a fait appel à de nombreux experts pour faire de cette résidence un joyau. D’abord en choisissant le bureau Callebaut Architecten, dont le portfolio compte nombre de réaffectations et de reconversions de bâtiments protégés. Cela a représenté un vrai puzzle pour les architectes mais le résultat n’en est que plus unique. Ils sont parvenus à faire fusionner superbement le présent et le passé.”

La résidence Leiepark est située dans un parc privé de pas moins de 1,2 hectare. “Le parc sera préservé dans son intégralité, et réaménagé si nécessaire. Les futurs résidents pourront ainsi profiter quotidiennement de ce paradis vert situé sur les rives de la Lys.” Il a été choisi de ne pas diviser le parc en petits jardins privés liés aux appartements afin de ne pas en gâcher la grandeur. De toute manière, chaque appartement dispose d’une grande terrasse privée, protégée par un écran de verdure. “Les travaux de rénovation commenceront cet automne et dureront environ un an et demi. Mais la vente sur plan vient de débuter.” Et ce, même si aujourd’hui, rien ne peut laisser deviner que six appartements de luxe trouveront bientôt place dans cette ancienne villa-château. Mais il suffit de faire preuve d’un peu d’imagination – après tout, l’eau invite à la rêverie. Sont également prévus dans la résidence un carport, un espace privé pour vélos (électriques) et, résidence au bord de l’eau oblige, une jetée.

Une fusion superbement réussie entre le présent et le passé.

EFFET DE RALENTISSEMENT

Et qu’inspire cette présence de l’eau à l’architecte et professeur Jo Van Den Berghe, qui, au cours de sa carrière, a été le concepteur d’un hangar à bateaux mais aussi d’une maison sur pilotis sur l’Ijsselmeer (Pays-Bas)? “Je n’ai jamais analysé la raison pour laquelle les gens étaient attirés par elle. Il s’agit peut-être d’une fascination universelle – ils le sont aussi par le feu, du reste. Lorsque j’allume le brasero dans mon jardin, chacun s’en approche. Cela répond peut-être à un sentiment intuitif de nécessité – l’eau invite à la méditation et à l’observation, surtout une rivière à débit lent, telle que la Lys. Dans le ralentissement, il y a en partie l’idée de retarder… Je ne suis ni anthropologue ni biologiste mais force est de constater aussi que le corps humain est composé à plus de 70% d’eau. Ce n’est pas négligeable. Darwin a tenté d’expliquer comment l’humain s’est développé – au départ de l’une ou l’autre créature étrange passée de la mer à la terre et qui a continué de muter. Notre fascination vient peut-être aussi de là. Ce ne sont là que des hypothèses. Mais je connais peu de gens n’aimant pas se rendre au bord de la mer.”

Vue sur eau
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