Majordomes en mer Baltique: Trends Style est monté à bord d‘un bateau Ponant

An Bogaerts Redactrice en chef Trends Style

Luxury Style
Ponant, pionnier dans le secteur des croisières de luxe

Profiter de destinations d’exception et d’une gastronomie de haut vol en petit groupe sur une embarcation de luxe. Selon la compagnie maritime Ponant, telle est la clé du succès des croisières et des voyages durables. Trends Style est monté à bord.

TEXTE / An Bogaerts PHOTOS / Ponant

Soirées bingo, cuisine industrielle et clientèle âgée. Mes idées préconçues sur les croisières sont, ou plutôt étaient, les mêmes que celles de bon nombre de 30 à 60 ans. La croisière, ce sera pour plus tard, quand on aura du mal à marcher, ou quand on pensera avoir déjà tout vu et que les vacances devront avant tout être confortables plutôt que délectables et intéressantes. C’est donc avec une bonne dose de scepticisme que moi et toute ma famille embarquons sur Le Champlain, un petit bateau de croisière aux allures de yacht privé, par une belle journée d’été à Helsinki. Pour ceux qui ont vu la célèbre série Succession : il avait des airs du bateau sur lequel la famille Roy passait parfois des vacances dans les eaux italiennes. Pour ceux qui n’ont pas vu la série : la famille Roy est à la tête d’un empire de plusieurs milliards de dollars, la comparaison est donc positive.

Une fois à bord, nous sommes également agréablement surpris. L’intérieur n’a rien à envier à celui d’un hôtel de luxe, avec des sièges confortables, un aménagement extérieur de qualité, deux restaurants spacieux, un théâtre, un spa et The Blue Eye, un bar lounge sous-marin doté d’une grande fenêtre en forme d’œil. L’objectif ? Créer une expérience exceptionnelle, vous donnant l’impression de fendre les flots comme un requin, ou un cachalot si vous préférez, tout en observant la vie colorée des profondeurs marines aux premières loges. Dans les eaux tropicales, l’expérience doit ­effectivement être fantastique mais, dans la mer Baltique froide et sombre, cela ne donne pas d’emblée l’effet escompté. Mais cela n’en reste pas moins un endroit spécial à bord.

«L’intérieur n’a rien à envier à celui d’un hôtel de luxe. Même le sauna et la salle de sport offrent une vue magnifique»

Au fur et à mesure du voyage, le bar lounge ­panoramique du pont 6 s’impose comme notre spot préféré pour profiter des couchers de ­soleil époustouflants en mer. Le cocktail du jour invariablement servi et les beaux jeux de société en bois design sont également hautement appréciables et appréciés. Mais le plus agréable reste surtout le fait de ne jamais avoir à se dépêcher pour avoir une place. Parfois, nous sommes même seuls au bar lounge. Le navire comporte tellement de recoins, de bars, de restaurants et de terrasses que l’on en ­oublierait presque qu’on est « coincé » avec 125 invités et quelque 120 membres de l’équipage.

Ambitions durables

Sur Le Champlain, les invités sont tout sauf des personnes âgées inertes. Nos deux enfants font-ils considérablement baisser la moyenne d’âge à bord ? C’est certain. Mais peuvent-ils malgré tout s’amuser à leur guise dans la ­piscine panoramique à bord ? Absolument. Les passagers sont majoritairement des Français. Cela n’est pas surprenant. Ponant, la compagnie maritime qui organise les croisières sur ce navire et 12 autres, est une entreprise française.

Sous la devise « Explore to Inspire », Ponant entend avant tout faire voyager ses invités dans un cadre exclusif, mais attache également une grande importance à la découverte et à la compréhension de la nature. Ce n’est pas un hasard si Le Champlain est le premier navire à expérimenter avec le biocarburant B100, fabriqué à partir d’huiles alimentaires usagées recyclées. Une initiative nécessaire pour concrétiser ­l’objectif de Ponant : réduire d’ici à 2030 les émissions de CO2 de 30 % par rapport à 2018. Ponant veut progressivement déconstruire la conception que la croisière est plus polluante que l’avion. Certes, c’est le cas des mastodontes qui transportent des milliers de passagers et qui fonctionnent avec du carburant classique, mais Ponant veut adopter une approche différente. Nulle part à bord, on ne nous donne des bouteilles en plastique, par exemple, et les déchets sont triés. En 2018, l’entreprise a créé une fondation pour soutenir les initiatives de recherche et les entreprises qui protègent les océans et les régions polaires. L’un des navires phares de Ponant est Le Commandant Charcot, un brise-glace avec lequel la compagnie organise des expéditions en Antarctique. Ponant a donc tout intérêt à préserver les régions polaires ­autant que possible.

Quatre heures

Au cours de notre voyage de 10 jours à travers la mer Baltique, nous les rencontrons, ces ­gigantesques bateaux de croisière où les ­passagers munis d’un bracelet all-in font la queue pour monter et descendre du navire.

Les grands ports comme ceux d’Helsinki, de Gdansk et de Copenhague sont équipés pour accueillir ces villes flottantes. Les escales accessibles uniquement à des navires beaucoup plus petits, comme Le Champlain, sont bien plus uniques. De petites îles comme Gotland en Suède, par exemple, où la ville fleurie de Visby (classée au patrimoine mondial de l’Unesco) offre de magnifiques promenades à la découverte des cathédrales en ruine. Ou encore Bornholm, une île danoise convertie en un haut lieu de la gastronomie depuis que le restaurant Kadeau s’est vu décerner deux étoiles Michelin ainsi qu’une étoile verte Michelin.

Un petit sondage mené auprès de clients non français montre que les gourmets sont aussi
des adeptes des croisières. Lorsque nous ­demandons aux participants américains, australiens et hollandais pourquoi ils choisissent Ponant, ils nous répondent : le nombre de ­passagers réduit, le cadre luxueux, les grandes cabines avec terrasse mais, surtout, la nourriture. Depuis 2016, Ponant a conclu un partenariat avec Ducasse Conseil. Le cabinet de conseil du célèbre chef français Alain Ducasse (étoilé au guide Michelin) forme et encadre les chefs de Ponant. Le résultat est un menu quotidien à la carte qui rivalise facilement avec les ­meilleurs restaurants sur la terre ferme. Au menu : viennoiseries fraîchement sorties du four, pattes de crabe et sushis et plats gastronomiques avec du bar, du bœuf wagyu et des coquilles Saint-Jacques.

«Aujourd’hui Le Champlain expérimente avec le biocarburant B100, fabriqué à partir d’huiles alimentaires usagées recyclées»

À bord, le meilleur repas de la journée est peut-être celui qu’on aurait tendance à sauter en temps normal: la dégustation à quatre heures de l’après-midi. Pour cette dégustation, un buffet est installé sur le pont extérieur, ce qui permet de profiter d’une vue ­imprenable tout en dégustant une crêpe Suzette, du caviar à la vodka ou encore les plus longs tompouces que j’aie jamais vus.

Le fait d’avoir tout payé à l’avance procure une grande sérénité pendant le voyage. Mais cela n’aboutit pas, contrairement à ces gigantesques bateaux de croisière, à des situations d’excès où tout le monde a constamment un verre de vin à la main. Le seul qui effectue la traversée de la mer Baltique plus ivre que sobre est peut-être le sommelier. Mais mettons cela sur le dos de la déformation professionnelle.

Le héros du navire

Dès l’enregistrement, j’ai compris que je ­devais drastiquement revoir mes idées préconçues sur les croisières. Je n’avais pas prévu que je deviendrais, moi aussi, fan du concept. Pour quelqu’un qui fait et défait régulièrement des valises, tant pour des raisons professionnelles que privées, voyager pendant 10 jours sans jamais avoir à ­refaire les valises est un soulagement.

De plus, ce bateau idéal pour toute la famille a de quoi satisfaire petits et grands. Pendant que les enfants jouent à un jeu de société sur le pont 6 et que mon mari profite de la salle de sport et du sauna avec vue sur la mer, je me dirige vers le théâtre pour assister à une conférence historique sur la sécession des États baltes. Ces conférences apportent une valeur ajoutée considérable au voyage, bien plus que les excursions organisées auxquelles on peut s’inscrire tous les jours. Pourquoi les jeunes familles ne sont-elles pas plus nombreuses à partir en croisière ? Honnêtement, je ne peux que faire des suppositions.

Les croisières pâtissent encore d’une ­mauvaise image, cela ne fait aucun doute, et Ponant ­affiche aussi des prix élevés. Ce ne sont pas des sommes que toutes les familles moyennes déboursent pour des vacances. Mais le service, la qualité, l’expérience et l’amabilité du ­personnel oriental (notamment originaire d’Indonésie et des Philippines) ­justifient un coût de près de 5470 euros par participant adulte. Plusieurs semaines après le voyage, les enfants parlent encore de Bagus, le majordome qui venait remettre notre ­cabine en ordre jusqu’à trois fois par jour et qui discutait toujours avec les enfants de tout ce qu’ils avaient vu et vécu pendant la journée. Pour la plupart des passagers, le capitaine est le grand héros du navire ; et oui, nous avons nous aussi pris la photo de rigueur avec le sympathique capitaine. Mais les enfants se souviendront surtout de Bagus. Ils ont ­tellement aimé l’expérience qu’ils savent déjà qu’ils veulent repartir en croisière l’été prochain, de préférence sur Le Champlain et, si possible, avec Bagus. L’expérience nous a démontré que les croisières de luxe ne sont certainement pas réservées à un public plus âgé. Notre cadet a huit ans.

INFO : Ponant vous emmène aux quatre coins du monde à bord de ses navires. Retrouvez toutes
les destinations et les prix sur www.ponant.com

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