Après sa carrière pro, le coureur cycliste a lancé en 2022 sa propre équipe : Tudor Pro Cycling Team. Cet été, il participe pour la première fois au Tour de France avec cette formation.
1. Après une carrière florissante, vous lancez votre propre équipe cycliste : vous n’aviez pas encore tourné la page du monde du vélo ?
Fabian Cancellara : « C’est exact, après mes adieux à Rio (en 2016, NDLR), j’ai exploré plusieurs pistes : j’ai travaillé pour la télévision et d’autres médias. Mais rien ne me semblait sonner juste : à 35 ans, se lancer dans une toute nouvelle carrière, c’est un peu comme se perdre. Ce que je fais aujourd’hui me permet de prendre appui sur mes années d’expérience, cela me donne une direction. Et, ce qui est agréable aussi, j’ai maintenant beaucoup plus de liberté qu’à l’époque. Je ne dois plus forcément participer à chaque entraînement ou à chaque stage à l’étranger, et je peux m’autoriser un verre de vin avec mon repas (rires). Et j’ai plus de temps pour ma famille. Pendant ma carrière cycliste, j’étais souvent absent pendant des semaines, voire des mois. »
‘Une carrière cycliste florissante dépend plus de la résilience mentale que de bonnes jambes’
2. En quoi la Tudor Pro Cycling Team se distingue-t-elle des autres équipes ?
Cancellara : « Peut-être par notre attention portée au bien-être mental — pas seulement celui de nos coureurs, mais celui de toute l’équipe. Les coureurs vont et viennent. Les mécaniciens, directeurs et autres membres de l’équipe restent souvent plus longtemps. Il est donc important pour nous qu’eux aussi soient heureux. Parce que des personnes heureuses performent mieux. Des personnes malheureuses s’épuisent plus vite. Les observateurs extérieurs pensent souvent que devenir un champion cycliste comme Wout van Aert ou Remco Evenepoel est avant tout une question de capacités physiques. En réalité, c’est bien plus complexe : en plus du bon corps et de la discipline nécessaire, il faut aussi le bon état d’esprit, un environnement chaleureux et soutenant, et une solide dose de résilience mentale. »
3. Quel sera votre objectif pour le Tour de France ?
F. C. : « Nous ne sommes pas une équipe qui ne cherche qu’à recruter des supertalents capables de jouer immédiatement les premiers rôles dans une course, mais plutôt une formation qui attire de jeunes talents pour les aider à trouver leur propre place dans le peloton. Nous nous ferions des illusions en visant la victoire. Mais ce n’est pas grave : être numéro un implique aussi des défis supplémentaires. Pour un Mathieu van der Poel ou un Tadej Pogačar — ou pour leur équipe —, il est bien plus difficile de conserver cette position de tête que pour d’autres de poursuivre un rôle d’outsider. Et c’est exactement ainsi que je nous vois : un outsider qui, le moment venu, peut bel et bien compliquer la tâche des numéros un, deux et trois. »
Par Hanne Vlogaert.
La montre cycliste
À l’occasion de sa première participation au légendaire Giro d’Italia, Tudor a lancé la Pelagos FXD Chrono Cycling Edition, un chronographe ultra-fonctionnel et léger, pensé pour le cyclisme. La montre est dotée d’un boîtier de 43 mm en composite de carbone, abritant un calibre Manufacture haute performance. Le cadran noir mat intègre une échelle tachymétrique spécifique au vélo, avec des index horaires en composite céramique luminescent.Prix : 5 550 €