Daniel Ricciardo, ancien pilote de Formule 1 : « Pendant une course, je cherche à aller le plus vite possible, dans la vie c’est tout l’inverse »
L’Australien Daniel Ricciardo a tourné les circuits de Formule 1 depuis 13 ans. Il a couru cette année pour la toute première équipe Visa Cash App RB – avec le soutien de la marque Tudor. Une conversation sur le temps, l’audace et les couchers de soleil. « Je suis un lucky bastard »
Histoire vraie. Lors du MET Gala de New York, Anne Hathaway s’est tournée vers le coureur de Formule 1 Daniel Ricciardo et s’est écriée : « OMG ! Daniel Ricciardo ! I’m such a huge fan of you ! »
Depuis qu’il a joué l’un des rôles principaux dans la série Netflix Formula One : Drive to Survive et sa suite Downforce, disponible sur la plateforme de streaming Hulu, Ricciardo est plus populaire que jamais. En tant qu’acteur, il était une véritable publicité ambulante pour la Formule 1. Pendant un été, des rumeurs ont placé Ricciardo en pole position pour être le possible coéquipier du triple champion du monde Max Verstappen pour la saison 2025, mais cette rumeur s’est finalement révélée infondée. Après une mauvaise saison, Ricciardo a fait ses adieux à la Formule 1, quittant Racing Bulls-Red Bull avec effet immédiat en septembre 2024. Il reste très discret sur sa vie privée, même si depuis 2022, on le voit de plus en plus aux côtés de l’actrice Heidi Berger, la fille de 27 ans de l’ancien pilote de Formule 1 Gerhard Berger.
C’est un homme souriant, affable, gentleman dans l’âme : à la veille du Grand Prix de Belgique de Formule 1 à Spa-Francorchamps, Daniel Ricciardo nous a accordé une heure d’entretien fin juillet. Nous l’avons rencontré avant son départ de la Formule 1 et avant que le pilote n’annonce qu’il ne relancerait pas sa carrière.
DANIEL RICCIARDO. « Petit à petit, je me rapproche du niveau que je vise. Il est plus important pour moi de donner le meilleur de moi-même que le résultat en lui-même. L’issue d’une course échappe en grande partie à mon contrôle. Il arrive que l’on soit bien classé, mais que l’on ne soit pas satisfait de sa performance. Et vice versa. »
Mais lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous, la pression augmente. Comment gérez-vous cela?
DANIEL. « Je suis un homme plutôt décontracté de nature. La montée en pression fait appel au méchant qui sommeille en moi. Je me retrouve alors dans un état d’esprit où la compétition occupe la place centrale. « C’est parti, fini de déconner. » Je deviens une personne totalement différente. Dans la vie, je ne suis pas un si gros connard (rires) ».
C’est la concurrence qui vous motive?
DANIEL. « Plutôt l’amour de mon métier. J’aime le sport automobile. Bien sûr, un jour viendra où tout s’arrêtera. Il faudra alors prendre du recul et se dire : ce n’est plus mon monde. Mais tant que je croirai en ce que je peux accomplir, je continuerai avec joie. »
La Formule 1 implique un engagement maximal. Comment vous préparez-vous mentalement ?
‘Pendant une course, je cherche à aller le plus vite possible, dans la vie c’est tout l’inverse’
DANIEL. « En 2021, j’ai eu du mal à atteindre les performances que je visais. Des amis m’ont recommandé de consulter un psychologue. Je suis arrivé dans le cabinet avec beaucoup de méfiance, en me demandant ce qu’un psychologue pouvait bien m’apprendre sur la course automobile. Être athlète, c’est un peu comme avancer à l’aveugle en permanence. Si votre performance est décevante, vous vous dites que vous ne faites pas votre travail correctement. Mais c’est peut-être à cause de quelque chose qui se passe en dehors du travail. Tout est question d’équilibre et de perspective. Un psychologue offre cette perspective. »
Est-ce que cela vous amène à ressentir vos courses différemment ?
DANIEL. « Juste avant une course, on retombe dans la routine. On s’échauffe, on écoute sa musique préférée, on se remémore de bons souvenirs. Quand je suis à Spa-Francorchamps, je pense à ma victoire d’il y a dix ans. D’autres fois, je me dis : peu importe, quand faut y aller, faut y aller ! Parfois on se plonge dans d’intenses réflexions, parfois on se fie juste à son instinct »
La pression et les risques font partie intégrante du processus. « Born to Dare » est le slogan de Tudor, la marque sponsor de votre équipe. La formule 1 est-elle toujours risquée ?
DANIEL. « C’est plutôt risqué oui. De nos jours, nous minimisons les risques. Mais des évènements malheureux peuvent encore se produire. Surtout lorsqu’il pleut, car la visibilité devient réellement problématique. Ma plus grosse frayeur, c’était lors du Grand Prix du Japon 2022. On ne voyait rien, pas même la voiture juste devant la nôtre. Carlos Sainz s’était planté, sa voiture était sur la piste. Nous l’avons tous évité d’un ou deux mètres à peine. C’est impossible d’avoir le contrôle sur tout. Il faut alors avoir confiance et se dire que les choses vont bien se passer. La démarche de Tudor est toutefois audacieuse : elle consiste à créer une nouvelle équipe entièrement autonome. »
Le temps est-il un ami ou un ennemi ?
DANIEL. « J’avais l’habitude d’attendre constamment la prochaine étape. La prochaine course, la prochaine saison, la prochaine équipe. Mais quand on pense ainsi, le temps s’enfuit et on n’en garde que peu de souvenirs. Jusqu’à ce qu’un jour, je me demande : mais où est passé tout ce temps ? Aujourd’hui, je suis plus ancré dans le présent et je profite davantage de l’instant. Pendant une course, je cherche à aller le plus vite possible, dans la vie c’est tout l’inverse.»
Comment occupez-vous ces périodes de temps libre ?
DANIEL. « J’ai un ranch en Australie. Lorsque j’y suis, je me coupe de la technologie et j’apprécie les choses simples. Chaque jour, je regarde le coucher de soleil avec passion. C’est un endroit où je ne fais aucun plan, où la vie est douce. On se balade dans les bois, on invite des amis. »
Pourriez-vous un jour y rester à plein temps ?
DANIEL. « Difficile à dire. À l’heure actuelle, j’y vais trois ou quatre fois par an. Chaque fois que je m’y rends, j’apprécie davantage cet endroit. C’est également dû à la pression que je ressens lorsque je n’y suis pas et que je travaille. Si on est toujours au même endroit, ce manque disparaît. Enfant, je considérais cet environnement comme un acquis. C’est à cinq minutes de la plage. Enfant, je me disais: oui, c’est la plage quoi. En y retournant aujourd’hui, je me dis: wow, la plage! D’un autre côté, le style de vie sur les circuits de Formule 1 est totalement addictif. Voyager, rencontrer des gens, être inspirée par eux, je pense que j’aurai toujours besoin de ça d’une manière ou d’une autre. »
En tant que personne célèbre, peut-on encore vivre une vie « normale »?
DANIEL. « Il faut planifier beaucoup plus les choses. Trouver les endroits où aller, et les moments où y aller. Choisir ces moments, c’est aussi les apprécier davantage. De temps en temps, pouvoir passer un moment entre amis sans être dérangé : je l’apprécie d’autant plus que c’est moins évident dans mon quotidien. Mais les interactions avec les fans sont majoritairement super. La plupart des gens sont géniaux. »
C’est aussi le cas en Formule 1 ?
DANIEL. « Les choses deviennent intenses, rudes, agressives et injustes. Nous faisons du sport de haut niveau. Parfois, on laisse notre frustration prendre le dessus et parfois on se sent déçu, triste et seul. Mais mes amis seraient prêts à me tuer pour avoir ce travail. Lorsque je me mets en colère, cela ne dure jamais longtemps. Si c’était le cas, ce serait ingrat de ma part. Alors que moi, je me sens vraiment privilégié. Il y a tant de gens pour qui les choses sont beaucoup plus difficiles. Je suis un putain de veinard.»
UNE VOITURE DE COURSE AU POIGNET
Cette année, Tudor a lié son histoire au monde de la course automobile. La marque suisse s’est associée à la toute nouvelle équipe de Formule 1 Via Cash App RB (Red Bull). Le chevronné Daniel Ricciardo et le jeune Japonais Yuki Tsunoda en sont les pilotes.
Naturellement, une montre va de pair avec ce nouveau partenariat : la Black Bay Ceramic Blue est proposée en bleu Visa, avec un cadran de 41 millimètres en céramique noire mate, les aiguilles Snowflakes emblématiques de la marque, le calibre de manufacture MT5602-1U certifié COSC avec une réserve de fonctionnement de 70 heures et un bracelet hybride en cuir et caoutchouc avec des coutures bleues. Il s’agit d’une version exclusive de la Tudor Master Chronometer.
prix 5.200 €.
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