Princesse Margarita, créatrice de bijoux : « Avec les années, j’ai réembrassé le classique »

Qualifier les bijoux De Parme Design de royaux n’a rien d’exagéré. La créatrice derrière la maison joaillière néerlandaise n’est autre que Son Altesse Royale la princesse Margarita de Bourbon-Parme.

Fille de la princesse Irène et petite-fille de l’ancienne reine Juliana, elle a fait ses premiers pas au Palais de Soestdijk. Aujourd’hui, la princesse vit et travaille dans une ferme du XVe siècle, près de Wassenaar.

« Les travaux de rénovation ont duré trois ans et l’intérieur reflète mon amour du design et de l’artisanat. Plus jeune, je ne voulais surtout pas être perçue comme la princesse typique, alors je me suis opposée au traditionnel. Avec les années, j’ai réembrassé le classique. J’aime les belles choses et j’expérimente volontiers avec les matériaux et la lumière. J’ai ainsi créé un tapis en soie et laine. Quand les rayons du soleil frappent le tapis, l’une des matières renvoie la lumière et l’autre pas : une combinaison superbe. »

Par le passé, la princesse Margarita a également réalisé des pièces en verre et du mobilier ; aujourd’hui, toute son attention va à ses bijoux : « Ma première création fut une bague à motif de feuille de hêtre. Pour nos dix ans, l’an dernier, j’ai lancé une nouvelle collection inspirée par la feuille de chêne. Le hêtre et le chêne sont les arbres de mon enfance. Ils reflètent mes racines, au Nord comme au Sud de l’Europe. »

L’amour de la nature de la princesse Margarita s’exprime non seulement dans ses bijoux — produits de la façon la plus durable et locale possible —, mais aussi dans les associations qu’elle soutient et dans le lieu où elle vit avec ses deux filles. La ferme est entourée d’un jardin de fleurs sauvages et de prairies avec vaches et poneys. Ses chevaux de selle sont dans une écurie toute proche.

Couture & enseignes

Comme la reine Máxima, la princesse Margarita est fan de mode belge. Elle entretient un lien personnel avec Édouard Vermeulen (Natan), qui a d’ailleurs mené à une collaboration, la collection De Parme Design ayant été temporairement exposée et vendue dans la boutique bruxelloise de la maison. Côté bijoux, elle trouve la maison danoise Ole Lynggaard remarquable : « Les créatrices sont un duo mère-fille, la famille est au cœur de leurs designs. » Le nom de Sarah Pulvertaft, une Britannique qui crée des bijoux cinétiques, est un nom à retenir également selon elle. Naturellement, elle soutient aussi des joailliers locaux comme Marie-Louise Martens (Maastricht) et Steltman (La Haye).

‘Autrefois, je me rebellais contre le traditionnel. Avec les années, j’ai réembrassé le classique’

Le lancement de sa marque a attisé son amour pour la mode : « Depuis que je crée des accessoires, je me plonge davantage dans l’univers de la mode. J’aime la haute couture, mais je mixe volontiers, en portant par exemple un pantalon Jan Taminiau ou Natan avec une blouse Zara. J’achète parce que ça me plaît, qu’il s’agisse d’une enseigne ou d’un créateur. Les pièces trop chères, je les laisse généralement passer — même si j’ai du Dior dans mon armoire. Je suis toujours plus hésitante à acheter une nouvelle tenue ou une crème qu’un beau tissu ou une chaise. » Au premier degré : la princesse est obsédée par les chaises. « Espagnoles, françaises, allemandes, néerlandaises, danoises, suédoises… À un moment, j’en avais tellement à la maison que j’ai dû en céder quelques-unes. Mais à contrecœur. Kill your darlings. »

La valse des chaises

Parmi les chaises conservées, deux favorites : « Un fauteuil Artifort orange, ici devant un ancien paravent japonais du Palais de Soestdijk, et une chaise vintage des années 50 trouvée dans la rue à Amsterdam durant mes études. Quelqu’un voulait la jeter ; je l’ai mise dans la voiture et portée chez le tapissier. Je l’ai fait retapisser en mudcloth, un tissu africain imprimé. Si je redessine un meuble un jour, ce sera forcément une chaise. »

En plus des chaises, les livres s’imposent chez elle un peu partout. « À mon bureau, je me documente sur les chevaux ; dans mon atelier, je feuillette des livres d’art et de design pour m’inspirer ; et dans les nombreuses niches de la ferme — autrefois des alcôves-lits —, je peux passer des heures devant une biographie captivante. J’ai, par exemple, beaucoup lu sur Henri IV, dont descend ma famille. C’est important de ne pas oublier l’histoire. »

Que fait d’autre une princesse sur son temps libre ? Du sport, manifestement. « Avant, je devais curer six boxes. Ce n’est plus le cas ; j’entretiens donc mes bras autrement. J’ai quelques haltères et une sangle TRX. “Tu te pends encore à la porte ?”, me dirait ma sœur. (Rires.) Quand mes amies viennent, on met de la musique et on danse toute la soirée. Je n’ai pas d’enceintes à la maison, mais un seul haut-parleur très puissant. Je suis allergique à l’électronique et à la domotique. Vous l’avez peut-être remarqué en entrant : mon portail est encore en panne. »

par Catherine Kosters images Charlotte Van Noten

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