Pieterjan Van Biesen, directeur marketing et communication chez Natan : « je consacre la majeure partie de mon budget à la décoration d’intérieur »

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« Coca-Cola Zéro ou plutôt champagne ? » Lorsque Pieterjan Van Biesen nous ouvre la porte de son élégant appartement situé au dernier étage d’une imposante ­résidence bruxelloise, on comprend immédiatement qu’il s’agit d’un homme aux multiples facettes. Directeur marketing et communication chez Natan, il connaît mieux que quiconque l’importance de faire bonne première ­impression. Avec son aide, la maison de couture belge a trouvé un nouveau public qui comprend, outre des ­familles royales, de plus en plus de it-girls. Interrogé sur ses principaux postes de dépenses, sa réponse n’est pas celle que l’on attend.

« On pourrait penser que quelqu’un qui travaille dans le secteur de la mode dépense beaucoup d’argent dans les vêtements, mais je consacre la majeure partie de mon budget à la décoration d’intérieur. Une passion que je tiens de mon grand-père, qui était architecte et peintre amateur. Mon appartement a été dessiné par Jan Vlug, un ami de Jules Wabbes. Les poignées et les modules muraux sont d’origine. J’ai réutilisé le marbre de la salle de bains lors des ­travaux de rénovation. Auparavant, je vivais dans un appartement donnant sur cette tour, que je détestais parce qu’elle me cachait la vue. Aujourd’hui, c’est moi qui profite du panorama au 17e étage (rires).

« Je ne consacre pas 
la majeure partie de 
mon budget à la mode, mais à la décoration 
intérieure »

Nous sommes dans le premier gratte-ciel de Bruxelles. En raison de ce caractère historique et de ma belgitude, j’ai travaillé autant que ­possible avec des talents ­locaux pour l’aménagement. Les robinets sont ­signés rvb, les appliques sont de Wabbes et les œuvres ont été réalisées par des artistes belges tels que Florian Tomballe et Jurgen Ots. Au mur, l’œuvre mixte de Jurgen se compose de bandes d’écrans de projection vintage. C’est un rappel à moi-même pour limiter mon temps d’écran » (rires).

Variantes en blanc, noir et marine

L’éclectisme de son intérieur contraste fortement avec la garde-robe de Van Biesen, qui semble remarquablement cohérente. Le blanc, l’écru et le bleu marine ­dominent. Son armoire à chaussures abrite une multitude de bottines et mocassins Chelsea noirs. Chez lui, il se balade toujours pieds nus ; en vacances, il porte des Birkenstocks couleur camel. « À première vue, on pourrait penser que je porte toujours la même chose, mais c’est tout le contraire. Ma garde-robe se compose de pulls bleus à col rond, demi-col et col roulé, en coton, en laine et en cachemire. Et c’est pareil pour mes chemises blanches, qui vont de la chemise oxford classique à la chemise centrée à manches larges. Comme j’ai de longs bras, je fais faire mes chemises sur mesure. Cela ne coûte pas nécessairement une fortune, et tout bon tailleur ou magasin de costumes peut le faire. » ­

« J’adore 
organiser des dîners, même si je ne sais pas cuisiner »

Pieterjan Van Biesen Natan

Natan n’ayant malheureusement pas de ligne pour hommes, Van Biesen doit se tourner vers d’autres maisons. « Pour les pulls, j’aime les marques rétro comme Eric Bompard ; pour les pièces basiques bien coupées, j’opte pour des chaînes comme Arket ; et pour les chaussures, Prada et ­Santoni restent mes deux marques fétiches. Beaucoup ne verraient probablement pas la différence entre mes chaussures, mais, pour moi, le matériau, la forme et la hauteur changent tout. Une bottine plus haute de quatre centimètres crée un look complètement différent. »

Pieterjan Van Biesen Natan

Fusain et ­hamburgers

« J’adore la mode et le design, mais je suis encore jeune et mes fonds ne sont évidemment pas illimités », explique Van Biesen. « C’est pourquoi j’aime mélanger les styles et les marques. Mon salon a peut-être des airs de B&B Italia, mais il vient de Studio Henk. J’ai acheté ce petit bureau antique lors d’une vente aux enchères. C’est l’un de mes premiers achats d’intérieur. En fin de compte, je me ­sépare rarement de mes ­objets. J’ai une grande ­collection de magazines et une boîte pleine de vieux billets de concert. Je conserve également les peintures à l’huile de mon grand-père. Je suis moi-même peintre amateur et, ce que j’aime par-dessus tout, c’est me rendre chez ­Schleiper pour acheter un nouveau pinceau, un fusain ou un joli papier. Dans mon ancien appartement, il y avait une chambre mansardée où je pouvais m’adonner à cette activité. Ici, je dois encore m’aménager un coin. »

Pieterjan Van Biesen Natan
Pieterjan Van Biesen Natan

Ne vous fiez pas au tapis-plain et au parquet en chêne français immaculés, l’appartement est un lieu de vie à part entière. « Il est important pour moi que mon appartement soit plus qu’un bel intérieur. Par exemple, j’aime beaucoup organiser des dîners, même si je ne sais pas cuisiner. Nous avons passé un deal avec mes amis : ils me donnent une liste, je fais toutes les courses et ils préparent les repas. En semaine, je me nourris de plats à emporter : un sandwich de chez Jeanbon, un plat du traiteur Fonteyne ou un burger de Five Guys. Pour ce qui est de la cuisine, je suis tout sauf snob. J’apprécie tout autant un hamburger à 5 ­euros qu’un steak à 50 euros. Maintenir un équilibre est essentiel et l’argent ne fait le bonheur que jusqu’à un certain point. Si vous pouvez partir en voyage, peu ­importe que ce soit sur un vol régulier ou en jet privé. Même si je dois admettre que je m’offre le luxe de l’Economy Plus (rires) ; j’ai de longues jambes. »

Pieterjan Van Biesen Natan

Pieterjan Van Biesen

. Van Biesen (36 ans) est né et a grandi à Alost


. Il a étudié l’ingénierie commerciale à Solvay


. Il y a neuf ans, il est devenu directeur marketing et communication chez Natan, où il est ­coresponsable du rajeunissement 
de la maison de couture


. Il est également professeur à l’Antwerp Management School, coach chez MAD Brussels et membre du conseil consultatif d’a2o-­architecten.


. En 2021, il a été élu l’« homme le mieux habillé » par Trends Style


. Il vit à Bruxelles

Par Catherine Kosters Images Charlotte Van Noten

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