Le lien entre Dior et l’Écosse : « Le tartan est probablement le seul imprimé chic qui résisteaux tendances »
Il existe un lien historique surprenant entre la maison de couture française Dior et l’Écosse. La dernière collection Croisière renforce ce lien, grâce à l’utilisation d’anciens symboles écossais et à une collaboration avec Le Kilt.
Dans le défilé Automne-Hiver 1947 de Dior, un ensemble haute couture avait été baptisé Écosse. Trois ans plus tard, en 1951, Christian Dior présentait son défilé Printemps-Été dans le Perthshire. Dans cette région de Perth, au centre de l’Écosse, il a dévoilé cent septante-deux looks lors d’un événement caritatif au The Gleneagles Hotel en 1955. En 1960, Christian Dior Londres a organisé une collecte de fonds pour deux organisations écossaises : The Queen’s Institute of District Nursing (aide financière pour les soins palliatifs, ndlr) et The Perth and Kinross Union of Boys’ Clubs (soutien aux jeunes défavorisés, ndlr). La collection Croisière actuelle, qui sera disponible dans les boutiques à la fin du mois, a été présentée dans les majestueux jardins du château de Drummond, dans le Perthshire. Ces jardins sont considérés comme l’un des plus impressionnants d’Europe et sont ouverts au public.
‘Le tartan est probablement le seul imprimé chic qui résisteaux tendances’
Christian Dior dans Le Petit Dictionnaire de la Mode
Le château de Drummond et ses environs sont le cadre idéal pour une collection qui met en valeur la riche diversité de l’Écosse ainsi que ses traditions artisanales. Maria Grazia Chiuri, directrice de la création, y associe, comme souvent, savoir-faire ancien et innovation.
Un hommage au tartan
Dans le Petit Dictionnaire de la Mode, écrit par Christian Dior en 1954, il dit que « le tartan est probablement le seul imprimé chic qui résiste aux tendances ». Quel visionnaire ! Car le tartan est omniprésent dans cette collection aussi. Arborant diverses combinaisons de couleurs, il est utilisé pour des vêtements écossais emblématiques comme le kilt (en version longue ou courte), mais aussi, par exemple, comme imprimé pour une robe corset zippée ou sur une cape.
Vous reconnaîtrez une carte de l’Écosse sur certaines tenues, et Maria Grazia Chiuri a également voulu incorporer dans cette collection des emblèmes écossais provenant d’anciens blasons : la licorne et le chardon, par exemple, tous deux brodés sur des vestes et des jupes larges.
‘Le tissu estessentiel. Il faut un matériau qui puisse durer desgénérations, car un kilt fait partie de l’histoire familiale’
Samantha McCoach, Fondatrice de Le Kilt
Les photos de cette présentation légendaire de 1955 présentant 172 tenues à The Gleneagles Hotel ont été utilisées comme imprimés ou appliqués sur des kilts et des pardessus : des souvenirs que l’on porte littéralement sur soi – une belle symbolique s’il en est !
Le Kilt
Pour cette collection, Maria Grazia ne s’est pas seulement inspirée de l’Écosse, elle a également collaboré avec la styliste écossaise Samantha McCoach, directrice artistique de Le Kilt.
Le Kilt – dont le nom est emprunté à un club culte du quartier londonien de Soho – a été fondé par Samantha McCoach en collaboration avec sa grand-mère d’origine italienne, une couturière qui apprenait aux tailleurs à maîtriser l’authentique technique de plissage utilisée traditionnellement pour la confection des kilts. Le Kilt, maison fondée en 2014, s’est donné pour mission de remettre le kilt traditionnel à l’honneur : un vrai kilt est rebelle, transmis de génération en génération, et est composé à 100 % de laine écossaise.
McCoach : « Le tissu est l’élément essentiel du kilt – il faut un matériau qui puisse durer des générations, car traditionnellement, un kilt fait partie de l’histoire de la famille, comme un emblème. Pour cette collaboration, j’ai créé un kilt en laine de Lochcarron, l’un des derniers producteurs écossais de laine authentique. Je voulais conserver le caractère subversif et rebelle du kilt, c’est pourquoi les ourlets sont rugueux et inachevés, un clin d’œil au mouvement punk. Le kilt est toujours porteur d’une histoire, c’est pourquoi j’aime que Dior donne à ce beau vêtement un piédestal pour le présenter à un large public et l’intégrer à une garde-robe moderne. »
PAR Els Keymeulen IMAGES Sam Copeland
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