Chanel Haute Joaillerie: une ligne de bijoux qui rend hommage à Coco (et au sport)
La nouvelle collection exclusive de Haute Joaillerie de la maison de couture Chanel rend hommage à l’une des grandes passions de Gabrielle Chanel : le sport et l’exercice.
Ceux qui connaissent un peu les codes de la maison Chanel savent que Gabrielle « Coco » Chanel aimait l’exercice, l’effort physique… le sport, donc. Le pull rayé bleu type marinière, le pantalon large pour femme, les robes souples en jersey : Coco a donné aux femmes de l’espace, au sens propre comme au sens figuré. C’est pourquoi la nouvelle ligne de bijoux de Haute Joaillerie, judicieusement baptisée « Sport », se lit comme une ode à la fondatrice.
La présentation de la collection, 80 pièces exposées dans des cubes de verre haute sécurité, se déroule à Monaco, lors d’un événement éblouissant en présence de la superstar Keira Knightley. Une soirée est organisée dans la maison de Karl Lagerfeld, bien que le terme « maison » ne rende pas justice à l’impressionnante villa face à la mer dans laquelle nous sommes invités. Un orchestre joue de la musique, toute l’assemblée est vêtue de blanc à la demande de Chanel, dans un décor qui n’est pas sans rappeler les années 1920, une époque où le style et l’élégance étaient omniprésents. Un dîner est également prévu au casino de Monaco, dans une salle de bal évoquant une scène de Titanic, la panique en moins. Mais nous sommes bien sûr venus pour les bijoux, présentés par Marianne Etchebarne, directrice internationale Joaillerie et Horlogerie, lors d’un après-midi radieux :
« Laisser tout le pouvoir à la femme, c’est aussi un code de Chanel »
Marianne Etchebarne
« Bijoux et sports ? C’est un oxymore ; deux éléments a priori contradictoires. On ne va pas faire du sport le cou orné de diamants, n’est-ce pas ? Mais si l’on creuse l’ADN de Chanel, on constate que le sport y est ancré presque depuis le tout début, de manière très luxueuse. Gabrielle aimait être active : elle jouait au golf, montait à cheval et s’inspirait des tenues de sport masculines de l’époque pour créer des vêtements pour femmes. Pas nécessairement des vêtements pour faire du sport, mais des vêtements offrant une certaine liberté de mouvement. Une révolution à l’aube de la fondation de la maison, nous sommes en 1921, mais un franc succès auprès des femmes. Cette collection peut paraître surprenante, surtout en comparaison de nos thèmes précédents, articulés autour de symboles iconiques bien connus de Chanel : le tweed, le numéro cinq. Mais le sport est tout aussi iconique ; il est simplement moins mis en lumière. Patrice (Leguéreau, directeur du Studio de Création de Joaillerie de Chanel, NDLR) a voulu changer les choses, mû par sa grande affinité avec le thème. Il pratique lui-même beaucoup de sport, court des marathons ; c’est une collection qui lui tient à cœur. Il s’est inspiré de l’esprit sportif de Gabrielle, ce qui s’est traduit par une collection pleine de mouvement, de liberté et même de confort. »
La présentation démontre comment le mouvement, le confort et la liberté donnent vie à une collection de bijoux au summum du luxe, destinée à la sphère privilégiée : les pièces peuvent être portées de différentes manières et s’adapter aux souhaits de la personne qui les porte.
Etchebarne : « Un autre oxymore : une collection de luxe, mais modulable. C’est aussi un code de la maison Chanel : laisser tout le pouvoir à la femme. Nous voulons donner aux femmes la liberté totale de choisir ce qu’elles portent et comment elles le portent. La collection offre des options, vous pouvez multiplier les configurations. C’est vraiment spécial. »
La collection est en effet très spéciale, et surtout incroyablement ingénieuse. Mention spéciale à la réinvention du célèbre numéro cinq de Chanel, que Patrice Leguéreaux a retourné pour le transformer en mousqueton. Un mousqueton d’ailleurs tout aussi esthétique que fonctionnel : il s’ouvre d’un simple clic. Ainsi, le mousqueton du « Sporty 5 Black & White Necklace » (or blanc, diamants, laque rouge et noire, avec un diamant taille brillant de 1,02 cts) peut être accroché dans trois différents anneaux. Etchebarne : « Une idée de génie, ce mousqueton. La particularité est qu’en général, on dissimule l’élément fonctionnel, à l’instar du mousqueton. Ici, l’élément fonctionnel, technologique, devient aussi le point d’orgue du design. Un clin d’œil, une composante ludique… Gabrielle Chanel aurait adoré. »
« Un clin d’œil : il faut être très proche de celle qui le porte pour remarquer que c’est un collier Chanel »Marianne Etchebarne
Les surprises incorporées dans les pièces auraient certainement aussi beaucoup plu à Coco. Les bijoux sont aussi beaux à l’intérieur qu’à l’extérieur ; la montre de la collection comporte des diamants en forme de logo Chanel sur sa face intérieur. Etchebarne : « Nous ne voulons pas mettre le logo Chanel au premier plan ; il n’est pas censé être tape-à-l’œil. La femme le sait, mais pas les autres : c’est son petit secret, et notre clientèle apprécie une telle attention aux détails. Tout comme Gabrielle : saviez-vous qu’elle avait un manteau avec de la fourrure à l’intérieur et de la laine ‘ordinaire’ à l’extérieur ? C’est exactement ce que nous voulons faire dans cette collection, intégrer ce côté ludique, ce clin d’œil. »
La collection se compose de sept volets : Graphic Line, Chanel Print, Quilted Icons, Sporty 5, Gold Slider, Sweater Sport et Collector Sport. Graphic Line joue avec les rayures sportives, en rouge et bleu. Chanel Print travaille le mot « Chanel » comme une dentelle de diamants : méconnaissable à première vue, jusqu’à ce qu’on s’en approche. Autre clin d’œil : il faut être très proche de la porteuse pour remarquer qu’il s’agit d’une pièce Chanel. Etchebarne : « Ma pièce préférée provient de cette collection : la manchette large (or blanc, diamants, rubis, carbone, laque noire, aluminium rouge et un diamant taille brillant de 3,08 cts) qui se porte de trois façons. Soit toute blanche, en or blanc avec diamants, soit toute noire, en carbone, soit un mélange d’or blanc, de diamants et de carbone.
Tout est réuni dans cette pièce. L’héritage de Gabrielle, qui aimait beaucoup les manchettes ; elle en portait toujours un ensemble, un à chaque main. La liberté : cette pièce est modulable, pour que vous puissiez l’assortir à votre tenue, à l’occasion, à votre humeur. Mais aussi la dualité de cette collection : nous associons des diamants et des pierres précieuses à des matériaux haute technologie tels que le carbone et l’aluminium coloré. C’est très audacieux et très spécial, et une prouesse technique. »
Le motif matelassé classique de Chanel revient dans Quilted Icons sous la forme d’un damier de diamants et de pierres précieuses. Sporty 5 fait la part belle au mousqueton, le numéro cinq retourné. Gold Slider joue avec le mouvement : vous pouvez faire glisser le passant coulissant pour ajuster la longueur d’une chaîne, par exemple. Le pull tel que vous et moi le portons est le point de départ des fabuleuses pièces de Sweater Sport : le collier (or blanc, or jaune, diamants, saphirs, laque rouge et un diamant taille brillant de 1,04 cts) ressemble à s’y méprendre au haut d’un hoodie, avec les traditionnels cordons ajustables.
Etchebarne : « Techniquement, il s’agit d’une pièce très complexe, d’autant plus que le mouvement du ‘cordon’ doit reproduire celui d’un véritable cordon. Les lettres Chanel sont placées de manière à donner de la texture, presque comme celle d’un pull. » Sans oublier Collector Sport : un volet comprenant une seule pièce, un ensemble de cinq broches étoiles en or blanc, or jaune, diamants et laque colorée. Ludique et irrésistible : de toutes les pièces de cette ligne splendide, c’est celle avec laquelle nous aurions le plus envie de repartir.
par Els Keymeulen
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