La survie du plus apte

An Bogaerts
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Lorsque Charles Darwin a utilisé l’expression “la survie du plus apte” en 1869 pour étayer sa théorie de la sélection naturelle, il a révolutionné la pensée scientifique mais aussi provoqué une grande confusion. Aujourd’hui encore, ce concept est souvent interprété comme “la loi du plus fort”. Mais il n’a jamais prétendu que l’espèce la plus forte possédait les meilleurs atouts pour survivre, lesquels revenaient plutôt à celle la mieux à même de s’adapter aux changements de son environnement.

La survie du plus apte est un processus qui, aujourd’hui, reste très pertinent. Ces deux dernières années nous l’ont appris: ce ne sont pas nécessairement les entreprises disposant du plus de moyens qui survivent à une situation inattendue, mais plutôt celles qui sont les plus flexibles et osent reconsidérer leur raison d’être. C’est d’autant plus vrai actuellement qu’a lieu une vraie guerre des talents. Afin de fidéliser leurs employés, les employeurs devront mettre sur la table de l’argent et de la flexibilité. Une mission difficile qui traverse ce numéro de Trends Style comme un fil rouge.

La start-up belge Annie Where est convaincue qu’à l’avenir, les voitures de fonction n’attireront plus les nouveaux talents. Peut-être ses bureaux pods mobiles seront-ils à même de le faire? A moins que le vélo électrique ne devienne la nouvelle voiture de fonction? Le journaliste automobile chargé par Trends Style d’en tester un, s’est dit impressionné par le potentiel de tels deux-roues. Seul bémol: l’infrastructure belge n’y est pas adaptée. Le Belge Emmanuel Guisset est parti, lui, sous d’autres latitudes pour initier une nouvelle façon de travailler en fondant la plateforme de co-working et de co-living Outsite, qui combine travail et détente dans des lieux idylliques – Honolulu, San Juan, Bali, Lisbonne. On y surfe tant sur Internet que sur les vagues locales.

Et même le plus influent des chefs cuisiniers se soucie de sa politique du personnel. René Redzepi, chef et propriétaire du restaurant Noma à Copenhague, explique dans une interview exclusive l’importance des collaborateurs. “La durabilité réside non seulement dans le respect de la nature mais aussi dans celui de ses travailleurs.” Il lance également sa propre marque: Noma Projects. A l’appui de produits culinaires édités sous ce label, il espère toucher un public plus large et, cela de soi, gagner plus d’argent. “Mais je veux utiliser ces bénéfices pour mieux payer mon personnel.” Le chef a également supprimé le service du samedi soir – le plus populaire auprès de la clientèle, mais le plus éprouvant pour le personnel. Celui qui, pour la plupart d’entre nous, s’apparente au service du lundi matin.

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