Jonathan Pirastu, cofondateur de HOMI: “Une idée n’a de valeur que lorsqu’elle se concrétise”
Dans cette rubrique, nous interrogeons un·e entrepreneur·se sur sa manière de concilier style (de vie) et carrière. Alors que nous entamons une deuxième semaine de confinement, nous avons interviewé (à distance) Jonathan Pirastu, cofondateur de HOMI. “Nous sommes autorisés à continuer nos livraisons de repas. Les ventes ont augmenté mais l’heure n’est pas à la fête.”
Au confluent des menus de Hello Fresh, dont les ingrédients ne sont pas locaux, des supérettes éthiques en ligne qui requièrent de la créativité aux fourneaux, des plats traiteur souvent trop gourmands et des alternatives veggies peu réjouissantes pour les carnivores, HOMI se démarque en proposant des plats sains et déjà cuisinés. Le tout élaboré à partir d’ingrédients bios et locaux, en partenariat avec deux fermes et un nutritionniste.
Créée en 2016 par Jonathan Pirastu et Jonathan Dehossay, l’entreprise présente à Liège, Namur et Bruxelles tire son épingle du jeu, alors que l’activité du secteur Horeca est quasiment au point mort. “Les commandes se font en ligne. Nous sommes pour le moment autorisés à continuer nos livraisons chez les particuliers, dans le respect des précautions de sécurité. Nos livraisons en entreprise ont bien évidemment été interrompues jusqu’à nouvel ordre”, explique Jonathan Pirastu, cofondateur de HOMI.
Alors que les épicuriens et les sous-doués de la cuisine ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes pour se nourrir, les ventes de HOMI sont à la hausse. “Notre charge de travail a augmenté, mais l’heure n’est pas à la fête compte tenu de l’actualité morose. Notre priorité actuelle est de protéger notre staff et notre clientèle. Afin d’éviter tout risque, les paiements sont effectués sans contact. Équipés de gants et d’un masque, nous déposons la box sur le seuil, puis nous reculons de cinq mètres pour saluer et remercier nos clients.”
Comment conciliez-vous vie privée et activité professionnelle ?
Jonathan Pirastu : “C’est probablement le plus gros challenge. Nous avons tous deux une compagne et des enfants (ainsi qu’un chien). Nous ne comptons pas nos heures et l’assumons. Nos compagnes font preuve de compréhension, mais les moments en famille doivent subsister, sous peine de ne jamais pouvoir prendre de recul.”
Face à la généralisation du numérique, parvenez-vous à vous offrir des moments hors ligne ?
JP : “C’est un autre défi. En effet, à cause ou grâce au numérique, on peut nous solliciter en permanence. Nous répondons d’ailleurs aux demandes de nos clients ou prospects presque à toute heure du jour ou de la nuit.”
Comment vous habillez-vous pour travailler ?
JP : “Drôle de question. Relativement cool : jeans, tee-shirt, baskets. On a la chance de pouvoir le faire.”
Quel est le plus grand luxe à vos yeux ?
JP : “Comme vous vous en doutez, le statut d’indépendant nous procure une certaine liberté. On organise nos agendas comme on le veut, même s’ils sont fort chargés. Un autre luxe, c’est d’apprendre chaque jour. Développer une jeune entreprise à partir d’une page blanche est une expérience riche en apprentissages de toutes sortes. Aussi bien sur le plan humain qu’en matière de compétences.”
Comment retirez-vous de la satisfaction de votre travail ?
JP : “La première satisfaction est de voir HOMI évoluer de manière positive et acquérir une structure solide. C’est jouissif quand une idée se transforme en discussion, puis en acte, et enfin en résultat.”
“Ensuite, la satisfaction de nos clients nous procure énormément de plaisir. Force est de constater que HOMI représente une solution pour beaucoup de gens. Très souvent, ils nous accueillent avec un grand sourire pour réceptionner leur box, comme s’ils l’attendaient depuis des années.”
“Nous sommes fiers de pouvoir proposer des produits de qualité à nos clients. La confiance que ces derniers nous témoignent est importante à nos yeux, et nous essayons chaque jour d’en être dignes.”
Quelle est la meilleure leçon que vous a enseignée votre carrière ?
JP : “S’il y a bien une chose importante à retenir selon moi, c’est qu’une idée n’a de valeur que lorsqu’elle se concrétise.”
Quel sommet souhaiteriez-vous atteindre professionnellement ?
JP : “Je ne sais pas si on peut parler de sommet, mais avoir sa propre entreprise, dans laquelle il est agréable d’évoluer, constitue un succès professionnel à mes yeux.”
“En termes d’accomplissement, nous souhaitons pouvoir nous étendre à toute la Wallonie d’ici un an. Nous nous développerons ensuite en Flandre. Détenir une entreprise réputée à l’échelon national serait une grande fierté !”
Carrière & style
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