Bernardo Tribolet de Longines : « Une montre ne fait pas que donner l’heure. C’est une partie de votre identité »
Longines n’a pas besoin de bonimenter, mais si nous devions vanter la marque horlogère, nous dirions : si Kate Winslet aime, c’est que c’est une bonne marque. Point.
Un week-end ensoleillé d’octobre, à Barcelone. Au programme : le concours international de saut d’obstacles Ligue des Nations ™, où (spoiler alert !) l’Allemagne s’apprêtait à décrocher le premier prix (et un ensemble de montres Longines). L’hôte du week-end à Barcelone : Longines, la marque qui enchaîne les succès depuis un certain temps et qui semble savoir exactement quelle montre nous voulons à notre poignet. C’est parti pour un entretien avec Bernardo Tribolet, vice-président du marketing chez Longines.
Nous sommes en 2025 et notre smartphone est officiellement devenu le prolongement de notre main. Une montre « old school » a-t-elle encore sa place dans cette histoire ?
BERNARDO TRIBOLET. « Pour connaître l’heure, cela fait bien longtemps qu’il n’est plus nécessaire de porter une montre, mais une montre ne fait pas que donner l’heure. C’est une partie de votre identité. Les gens – surtout à cette époque du numérique – prennent de plus en plus souvent la décision d’être moins dépendants de ce monde numérique. Tout le monde veut se déconnecter, mais le temps reste essentiel : à ce croisement, nous voulons conserver nos montres. L’émotion, que l’on associerait plutôt aux bijoux, est au moins aussi importante pour les montres : les gens éprouvent avant tout un sentiment pour l’objet, qui est généralement choisi avec beaucoup de soin. D’autres sont fascinés par la technologie et l’artisanat qui se cachent derrière une montre. Il s’agit très rarement d’une question de temps ou de conservation du temps : une montre est un choix de style. De plus – et je n’ai rien contre les smartwatches –, une montre est éternelle. Votre montre connectée ne vaut déjà plus rien l’année suivante, à moins que vous ayez acheté le tout premier modèle. Une montre classique est un objet que l’on lègue, et qui reste. Et que nous vivions dans le numérique ou non, nous aurons toujours envie d’acheter des pièces qui ont une valeur éternelle. »
Comment Longines concilie-t-elle tradition et innovation ?
B. TRIBOLET. « Je pense que cet équilibre est inscrit dans notre ADN : la précision suisse, combinée aux avancées technologiques. Pas de mises à jour de logiciels dans notre cas (rires), mais bien l’exploration des possibilités technologiques, comme l’antimagnétisme. »
‘Une montre ne fait pas que donner l’heure. C’est une partie de votre identité’
« Si votre question est de savoir comment attirer un public jeune avec une pièce « classique » comme la montre, je répondrais que c’est un défi. Comment s’adresser à des ‘tribus’, à des générations différentes ? Dans ce secteur, la clé est d’atteindre un nouveau public ; et plus que l’âge, ce sont les centres d’intérêt qui comptent, le fait d’être présent dans la vie des clients potentiels. Longines est – et nous sommes en cela une exception sur le marché de l’horlogerie – une marque 50/50 : nous nous adressons à la fois aux femmes et aux hommes. Vous devez utiliser un ton différent pour les deux publics, raconter une histoire différente. Ce que nous faisons bien en tant que marque, c’est observer, écouter. Et puis, il y a nos ambassadeurs, qui portent notre message : l’actrice Jennifer Lawrence, bien sûr. Mais aussi la chanteuse Suzy, originaire de Corée. Elle est extrêmement populaire, et pas seulement en Corée : les gens du monde entier semblent la connaître grâce à l’engouement pour la K-pop ; les jeunes occidentaux apprennent tout à coup à parler coréen (rires). En Chine, nous avons Zhao Liying, une chanteuse et actrice très populaire là-bas. Barbara Palvin est l’un de nos nouveaux visages, et puis, il y a évidemment Kate Winslet. Elle est authentique, puissante – sa jeune fanbase est d’ailleurs plutôt masculine que féminine. Sa portée va beaucoup, beaucoup plus loin que les fans de Titanic (rires) : quand elle parle, tout le monde l’écoute. »
Comment une collaboration avec quelqu’un comme Kate Winslet se met-elle en place ?
B. TRIBOLET. « C’est un processus, bien sûr. En toute honnêteté, nous ne nous limitons pas à l’image et aux followers. Jennifer Lawrence et Kate Winslet n’ont pas de profil Instagram, par exemple. Nous examinons leur personnalité, leurs accomplissements, puis nous nous réunissons autour de la table.»
« Nous considérons cette collaboration comme une relation : nous vous aidons, vous nous aidez. Nous avons bien sûr certaines attentes, mais les résultats dépassent généralement nos objectifs. »
Que pouvons-nous attendre de Longines dans un avenir plus ou moins proche ?
B. TRIBOLET. « 2024 was all about women – nous allons rectifier le tir en 2025 (rires). Ce sera intéressant, alors restez à l’écoute. »
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