Gauthier Lagae, cofondateur de Slibard: “Les feed-back, qu’ils soient critiques ou encourageants, sont de formidables outils pour avancer”
Dans cette rubrique, nous interrogeons un·e entrepreneur·se sur sa manière de concilier style (de vie) et carrière. Cette semaine, Gauthier Lagae, cofondateur de la marque de sous-vêtements éthiques Le Slibard, se met à nu pour Trends Style.
On le sait, l’industrie de la mode est très polluante et le seconde main, l’alternative idéale pour adopter un dressing écoresponsable. Sauf pour les sous-vêtements. Entièrement fabriqué au Portugal, les boxers, caleçons et culottes Slibard sont conçus à partir de micromodal – du bois de hêtre écologique transformé en fibres – et de coton bio. En outre, 15% des bénéfices de la marque sont reversés à la protection des abeilles et autres ours polaires qui décorent les slips.
Issu d’une famille d’entrepreneurs, Gauthier Lagae a d’abord travaillé dans les domaines de la consultance et du marketing digital, avant de concrétiser son rêve : créer un produit qui aurait un impact positif sur la planète, avec son associée Ségolène Janssens. Bienvenue dans le monde du slip vertueux, et rencontre avec l’une des têtes pensantes du Slibard.
Comment conciliez-vous vie privée et vie professionnelle ?
GL : “Ce n’est pas évident. Je crois que différencier le lieu de travail et le lieu de vie peut aider. Mais quand on lance une nouvelle activité, la logique voudrait qu’on travaille à la maison pour éviter d’encourir les frais liés à la location d’un bureau. Alors j’ai trouvé un compromis en installant les bureaux du Slibard dans ma chambre d’ado, chez mes parents. En plus, je peux travailler en Slibard (rires). À terme, quand nos finances nous le permettront, on migrera vers un espace de coworking, ce qui nous permettra aussi d’évoluer dans un environnement plus professionnel, de faire des rencontres et de partager des expériences avec d’autres entrepreneurs.”
Avec la généralisation et la multiplication du numérique, tout le monde parle de se déconnecter. Parvenez-vous à vous offrir des moments hors ligne ?
GL : “Étant donné que nous commercialisons Le Slibard essentiellement en ligne, nous devons être réactifs pour répondre rapidement aux questions. Cela nécessite d’être connecté la plupart du temps. Notre chance, c’est de travailler à deux. Je peux donc compter sur Ségolène – et inversement – lorsque je planifie un week-end ou une sortie entre amis. D’autre part, on a décidé de réserver la messagerie WhatsApp au privé et de privilégier Slack pour le boulot.”
Quel sommet professionnel souhaiteriez-vous atteindre ?
GL : “J’ai plusieurs rêves. Le premier, ce serait de pouvoir vivre d’un projet à impact positif. Le deuxième, ce serait de continuer à améliorer notre produit, mais aussi de voir notre approche écoresponsable porter ses fruits. À long terme, on aimerait aussi créer de l’emploi et, tant qu’on y est, développer notre gamme pour proposer des pièces confectionnées à partir de chutes de tissu existantes, à un prix abordable.”
Comment vous habillez-vous pour travailler ?
GL : “Mes tenues sont décontractées, aux antipodes du costume trois pièces que je portais quand je travaillais comme consultant. Je suis un adepte du seconde main. Aujourd’hui, je porte une polaire North Face, un pantalon sous lequel se cache bien entendu un Slibard, et des Birkenstock.”
Quel est le plus grand luxe à vos yeux ?
GL : “Une bonne santé, c’est le plus important selon moi. De manière plus anecdotique, manger un bon repas avec des amis en bord de mer (à Lisbonne par exemple) me rend extrêmement heureux.”
Comment retirez-vous de la satisfaction de votre travail ?
GL : “De deux manières. D’abord, ce qui me plaît avant tout, c’est la diversité des tâches à accomplir, du brainstorming à la visite de l’usine de production au Portugal en passant par le tournage de capsules pour le crowdfunding ou l’analyse de fichiers Excel. Par ailleurs, j’apprécie aussi les feed-back des clients et toutes les interactions qui nous permettent d’avancer.”
Quelle est la meilleure leçon que vous a enseignée votre carrière ?
GL : “C’est un mélange entre ce que j’ai pu expérimenter dans ma courte carrière et ce que j’ai appris auprès des personnes qui m’inspirent, comme mon père. La meilleure leçon que j’ai pu en retirer, c’est qu’il y a toujours une solution, que les crises peuvent se transformer en opportunités en fonction du regard qu’on choisit de porter sur elles. À cet effet, il faut bien les comprendre et les analyser. À nouveau, les retours, qu’ils soient critiques ou encourageants, sont de formidables outils pour y parvenir. C’est tout ça qui fait grandir un projet.”
Carrière & style
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