Le succès de The TwentyFour Six par June Van Thillo : un regard sur ses sources d’inspiration

June Van Thillo de The TwentyFour Six.
© Charlotte Van Noten

June Van Thillo a la confiance en soi de Fifi Brindacier. « Je ne l’ai jamais fait, donc je pense que je peux y arriver », semble être sa devise. June est la fille du magnat des médias Christian Van Thillo et de l’architecte d’intérieur Nathalie Van Reeth. Elle n’a que 25 ans. À peine diplômée, elle a lancé sa propre entreprise : The TwentyFour Six, un concept store doublé d’un magazine en ligne.

Quand elle était petite, sa mère l’emmenait à des foires d’art, tandis que son père lui transmettait les ficelles des métiers des médias. « Le week-end, papa lisait les journaux et collait des Post-it sur ce qui pouvait être amélioré. Moi, je faisais pareil avec mon magazine Donald Duck. »

June Van Thillo (25 ans)

Fondatrice de The TwentyFour Six, une plateforme lifestyle en ligne.
A fait un bachelor en business à Rotterdam.
A fait un master en journalisme à Columbia.
A effectué un stage chez Numéro à Paris.
Le nom de sa plateforme, The TwentyFour Six est inspiré de sa date de naissance (24 décembre) et de son prénom, June, le sixième mois de l’année.

Sur sa plateforme, elle interviewe des personnes qui l’inspirent. Ensemble, ils conçoivent un objet exclusif, produit à chaque fois en série limitée. Pour sa toute première collaboration, elle a frappé fort en s’associant à une pointure : Axel Vervoordt. « Je le connais depuis toujours. Sa première réaction a été de dire qu’il ne ressentait rien pour les sites web. Et c’est justement ce que je veux changer : The TwentyFour Six doit être un lieu qui provoque quelque chose en vous, qui vous plonge dans l’univers d’une personne. Aujourd’hui, les gens sont presque constamment devant leur écran, alors c’est là qu’il faut réussir à les captiver. »

Sur la table, un bougeoir signé Eric Croes. © Charlotte Van Noten

Collab exclusive

« Chaque lancement s’est bien vendu jusqu’à présent, rapporte June Van Thillo. Nous limitons volontairement les quantités, car cela doit rester exclusif. J’interviewe des personnes, je plonge dans leur univers et ensemble, nous réfléchissons à ce que nous pourrions créer. Avec Axel, par exemple, nous avons voulu concevoir quelque chose de petit, justement parce qu’il réalise habituellement de grandes pièces ou du mobilier. Axel ramasse souvent des objets lors de ses nombreuses promenades — une branche, une pierre qui l’inspire. Finalement, nous avons fait un moule à partir d’une pierre particulière et nous avons créé 25 pendants en bronze, très purs. »

Depuis cette première collaboration, June Van Thillo a créé d’autres histoires, avec des personnalités de tout horizon, de l’artiste Eric Croes à l’actrice américaine Kelly Rutherford, en passant par le chef étoilé new-yorkais Flynn McGarry.« Mon intention a toujours été de toucher une communauté internationale. Je vois les choses en grand. Je viens de passer un mois à New York pour le lancement de la cuillère imaginée avec Flynn, mais aussi pour nouer de nouveaux contacts en vue de futures collaborations. Et entre-temps, j’ai collé autant d’affiches The TwentyFour Six que possible dans toute la ville. »

June a créé des cuillères avec le chef new-yorkais Flynn McGarry pour The TwentyFour Six.
June a créé des cuillères avec le chef new-yorkais Flynn McGarry. © Charlotte Van Noten

Une Oasis de verdure

June Van Thillo rentre chez elle au cœur de la nature, non loin d’Anvers, dans un cottage niché dans le jardin de ses parents. Qu’est-ce qui attire une jeune femme dans sa vingtaine loin de la ville ?

‘Après Paris, Rotterdam et New York, j’avais besoin d’une pause urbaine’

« Ces dernières années, j’ai beaucoup voyagé et vécu à l’étranger. Après Paris, Rotterdam et New York, j’avais besoin d’une pause urbaine. Petite, je passais les week-ends ici avec mes parents. Et même si je me vois bien retourner vivre à Anvers d’ici quelque temps, je savoure pleinement le calme de la verdure. Cet endroit m’apaise. Je commence la journée par un petit jogging en forêt. J’adore le petit-déjeuner, donc je prends le temps de me préparer un bol de yaourt aux fruits avec un matcha. Je le bois dans un verre soufflé à la bouche que j’ai dessiné pour Wiels, à Bruxelles. J’ai un faible pour l’art de la table élégant. J’aime cuisiner avec de belles casseroles et de jolis bols. »

Acheter pour durer

« Je viens de rafraîchir cette petite maison avec ma mère. Nous avons teinté les sols, entièrement habillé la salle de bain en vert malachite et peint la cuisine en aubergine, comme un petit cocon sombre et chaleureux. J’aime le bois foncé et les formes organiques. Mon espace de travail est entièrement tapissé de raphia. Cela crée de la chaleur tout en restant moderne. Un intérieur doit rester habitable. C’est aussi comme ça que je pense mes vêtements : il faut que ce soit beau et unique, mais aussi agréable à porter. Je trouve important d’investir dans des pièces polyvalentes. Si vous la choisissez bien, une table peut vous accompagner tout au long de votre vie. Pour les vêtements, j’applique la même philosophie : j’achète avec l’idée de porter longtemps. Je ne suis pas une acheteuse impulsive. »

La salle de bain de June Van Thillo de The TwentyFour Six.
La salle de bain arbore un ton vert malachite. © Charlotte Van Noten

Collectionneuse

« C’est en voyage que je trouve mes pièces les plus spéciales, comme ma collection de coquillages, qui s’agrandit chaque année, et mes bijoux. J’ai une grande collection de colliers et de parures, chinés sur des marchés ou chez des bijoutiers locaux. Au Brésil, j’ai acheté un bracelet très particulier qui se prolonge sur la main, ainsi qu’un collier fait d’éléments naturels. Je porte beaucoup de bijoux. Mon style vestimentaire est plutôt sobre, je me maquille très peu — mes bijoux sont mon maquillage.

June Van Thillo de The TwentyFour Six.
June Van Thillo préfère les tenues épurées. © Charlotte Van Noten


Je porte beaucoup de pièces de Julie Kegels, une amie proche. Elle a trouvé le juste équilibre entre élégance et fantaisie. J’achète aussi beaucoup de vintage. Les anciennes pièces de Margiela, d’il y a dix ou vingt ans, sont mes préférées. À Anvers, je trouve souvent mon bonheur chez Rosier 41. À Bruxelles, je vais chez Heterodoxa. Et à New York, mes adresses incontournables sont ‑Beacon’s Closet et Tokio7 dans l’East Village. Toute la rue d’Orchard Street, dans le Lower East Side, regorge d’adorables boutiques vintage. Je ne cherche pas volontairement des pièces de créateurs, mais je suis attentive aux coupes, et ce sont souvent celles de designers qui ont les plus remarquables. »

Art Asiatique

« Ma mère est une grande collectionneuse d’art. Elle m’a toujours encouragée à découvrir le monde de l’art. Dans ma chambre, il y a une petite œuvre d’Eric Croes. Pour mon anniversaire, j’ai reçu un mobile de l’artiste anversois Daan Gielis, aujourd’hui décédé. Il y a aussi ici une œuvre plus imposante d’Otis Jones — une pièce appartenant à mes parents, qui trouve parfaitement sa place dans cet espace.
Quand j’achète moi-même une œuvre, elle est souvent petite, car mon budget ne me permet pas encore d’acquérir de grandes pièces. Mon goût artistique est assez classique. Je ne suis pas très attirée par l’art figuratif, même si je remarque qu’il est en forte progression dans le monde de l’art. En revanche, j’ai une profonde admiration pour les styles japonais et coréen. »

© Charlotte Van Noten

Pinterest personnel

« Je prends des photos de tout ce qui m’inspire : des encadrements, des poignées de porte ou encore un joli angle de mur bien fini. Je les classe dans des dossiers sur mon smartphone. Mon album photo est devenu mon Pinterest personnel. Le pendant que j’ai créé avec Kelly Rutherford et Anthony Giovanni est d’ailleurs inspiré d’une belle poignée de porte. J’ai aussi une liste d’objets que j’aimerais réaliser un jour : des patères, des abat-jours, des sets de table… la liste n’a pas de fin !

‘Je me maquille très peu, mes bijoux sont mon maquillage’

En ce moment, je travaille sur une lampe avec une entreprise japonaise qui fabrique des lanternes chōchin depuis dix générations. Ce sont ces savoir-faire traditionnels qui rendent un objet vraiment spécial. Je puise la plupart de mes idées en voyage, et je les condense dans The TwentyFour Six. »

© Charlotte Van Noten

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