Quand la ténacité rencontre le cœur, il naît quelque chose de merveilleux. Dans les Pouilles ensoleillées, la Masseria Partemio s’est réveillée d’un long sommeil grâce au dévouement de l’entrepreneur de renom Gustavo Antonioni.
Avec son partenaire, Marc Nijenhuis, deux chats et deux chiens, Gustavo Antonioni habite aujourd’hui une demeure autrefois oubliée, désormais resplendissante et dans un équilibre harmonieux entre héritage du passé et confort contemporain. « La Masseria Partemio, qui date de 1753, appartenait à un membre de la noblesse et a été restaurée avec amour, raconte-t-il. Cachée au milieu d’oliviers séculaires, elle offre paix et intimité. C’est un lieu imprégné de son passé, mais dans un cadre luxueux et cependant sans artifices et empreint de légèreté. »


Seconde vie
Lors de leur première visite, la masseria était en ruine : sans fenêtres, sans planchers, couverte de graffitis, de mousse et de traces d’abandon. « Elle avait perdu son âme, raconte Gustavo Antonioni. Abandonnée, pillée, négligée pendant quarante-cinq ans. Cela m’a profondément touché. »

Déterminé, il entreprend néanmoins une restauration qui durera plus de sept ans. Un parcours semé d’obstacles : lenteurs administratives, rareté des artisans compétents… Mais il ne lâche pas prise : « Cette Belle au bois dormant méritait de renaître. »
La restauration des plafonds voûtés fut particulièrement complexe : les toitures en pierre ont été entièrement démontées, renforcées avec de l’acier et de la fibre de verre, puis reconstruites avec une isolation moderne — sans nuire à l’authenticité du lieu. Les fondations ont été creusées de 1,5 mètre pour assurer la stabilité et améliorer le microclimat intérieur.

Âme des Pouilles, esprit du monde
L’architecte Maria Formosi, originaire de Francavilla Fontana, a joué un rôle-clé dans la rénovation. « Nous avons passé des heures à repenser les intérieurs, à transformer les anciennes écuries en chambres. Maria connaît l’histoire des Pouilles sur le bout des doigts et elle travaille avec passion et engagement. »


Les couleurs de la maison s’inspirent du passé : bleu, jaune et vert ont été révélés sous des couches de peinture blanche au plafond de l’ancien pavillon de chasse. Les chambres ont été peintes dans des tons chauds blancs et beiges, en accord avec la pierre de tuf visible. À l’extérieur, les teintes d’origine — rouge pompéien et jaune ocre — ont été restaurées avec des techniques traditionnelles, avec de la chaux pigmentée appliquée à la main. « Le rouge pompéien symbolise le pouvoir et la richesse, explique Gustavo Antonioni. Le jaune ocre incarne la vitalité et l’éternité. »

Vivre avec ses souvenirs
L’intérieur reflète une vie de voyages et de culture. Plus colorée que les intérieurs typiques des Pouilles, la maison principale regroupe meubles, œuvres d’art et objets venus des quatre coins du monde : Argentine, Mexique, Afrique du Sud, Pays-Bas, Asie, Royaume-Uni… Parmi les pièces les plus chères à Gustavo Antonioni : un triptyque de Justin Dingwall, où le modèle Thando Hopa incarne la figure de Marie. « Cette œuvre fait partie de sa série Albus, qui aborde l’albinisme et remet en question les standards de beauté. »

À l’extérieur aussi, tout est conçu pour créer du lien : la Tavolo Rosso, une table de 14 mètres en ciment rouge, est le cœur vibrant des rencontres estivales. Plus loin, la piscinetta — piscine et jacuzzi — est née des anciennes mangeoires des animaux de ferme.

Un projet vivant
Aujourd’hui, la Masseria Partemio est une résidence privée de dix chambres, qui accueille aussi des hôtes durant les mois d’été. Sur les neuf hectares du domaine subsistent plusieurs bâtiments à restaurer.« Le projet n’est pas terminé, confie Gustavo Antonioni. La masseria évolue avec nous. C’est une histoire vivante, portée par l’amour. »

