Après plusieurs heures de silence radio, le CEO de la Pro League a enfin réagi à la décision unilatérale de DAZN de casser son contrat avec la ligue professionnelle du football belge. Lorin Parys ne mâche pas ses mots et décrit ce geste comme ‘‘un attentat’’ contre les clubs et les supporters. Le bras de fer juridique est enclenché.
Sept heures. Il aura fallu sept heures au CEO de la Pro League pour réagir à l’annonce surprise de DAZN de mettre fin à son contrat de manière unilatérale. Un laps de temps qui en dit long sur la crise qui couve désormais entre le groupe britannique et les instances du championnat de Belgique.
Pour rappel, le groupe DAZN, détenteur des droits audiovisuels de la compétition, a annoncé hier midi la fin de son contrat avec la Pro League, faute d’accord de distribution avec les opérateurs télécoms. Un séisme sur la planète foot puisque cela signifie, ni plus ni moins, la suspension (provisoire ?) de la diffusion des matchs du championnat de Belgique sur tous les écrans.
Massimo D’Amario, directeur général de DAZN Belgique, a expliqué qu’il n’avait ‘‘pas d’autre choix que de constater l’extinction du contrat en vertu de la loi belge’’, ajoutant que ‘‘aucune entreprise ne peut être contrainte de fonctionner à perte, ce n’est tout simplement pas viable.’’
‘‘Un attentat contre le football belge’’
Mais le patron de la Pro League ne l’entend pas de cette oreille. Aux abonnés absents durant de nombreuses heures, Lorin Parys est enfin sorti du bois en début de soirée ce mardi pour réagir au micro de l’agence Belga. Et ses mots sont forts, très forts : ‘‘Ce n’est ni plus ni moins qu’un attentat contre le football belge, les clubs et nos supporters, a déclaré le CEO dans les bureaux de la Pro League. Nous ferons tout notre possible, y compris par voie judiciaire, pour faire respecter l’engagement pris par DAZN.’’
Le ton est donné. Le bras de fer juridique est enclenché. ‘‘Il y a un accord pour diffuser le football belge sur DAZN pendant les cinq prochaines années, ajoute Lorin Parys. Et aujourd’hui, les journalistes nous apprennent que le groupe a l’intention de ne plus diffuser à partir de vendredi! Nous attendons de DAZN qu’il respecte ses engagements: à savoir produire du football, le distribuer aux téléspectateurs et, bien sûr, payer les clubs.”
Une situation ‘‘incompréhensible’’
Pour Lorin Parys, il est aujourd’hui incompréhensible que DAZN ne puisse pas honorer son contrat. ‘‘C’est une entreprise internationale qui réalise un chiffre d’affaires de plusieurs milliards, enchaîne le CEO de la Pro League. La semaine dernière, ils disposaient encore de plusieurs centaines de millions pour les droits de la Ligue des Champions dans plusieurs pays. Il est bien sûr très frustrant de constater que le supporter belge ne mérite pas que les accords contractuels conclus soient respectés.’’
De son côté, le groupe DAZN a annoncé qu’il ne verserait plus de droits télévisuels aux clubs, une source importante de revenus pour la majorité d’entre eux. ‘‘Plus le club est petit, plus cette source de revenus est importante, confirme Lorin Parys. Nous sommes toujours favorables à trouver une solution aux problèmes autour d’une table, et c’est ce que nous avons essayé de faire ces derniers mois. En même temps, il est difficile de ne pas appeler les choses par leur nom: c’est une torpille qui a touché le football belge de plein fouet.’’
La solution ? ‘‘Elle est très simple, conclut le CEO de la Pro League. DAZN doit tenir ses promesses et nous allons tout faire pour que ce groupe continue d’effectuer ses paiements.’’
Si le bras de fer juridique se profile à l’horizon, il risque d’être très long. Avec, au bout du compte, des clubs, des sponsors et des supporters pris en otage dans ce grand vide médiatique.
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