La connectivité est rarement une priorité, jusqu’à ce qu’elle tombe en panne. Dans une économie numérique où chaque secteur dépend des données, des applications cloud et du contrôle en temps réel, une approche classique de la conception des réseaux ne suffit plus.
La redondance, ou la mise en place de connexions alternatives, est souvent encore considérée comme une ligne supplémentaire ou une sauvegarde. Mais dans la pratique, cela offre rarement des garanties. « Nous constatons encore trop souvent que les deux lignes suivent le même tracé ou aboutissent au même nœud. Dans ce cas, la continuité opérationnelle reste vulnérable à un seul incident », explique Hans Witdouck, directeur général d’Eurofiber Belgique. Pour ancrer structurellement la résilience numérique, une autre approche est nécessaire : la résilience par conception. L’infrastructure est conçue dès le départ en partant du principe que chaque composant peut tomber en panne sans perturber le fonctionnement des processus critiques.

Water-link, exemple pratique d’infrastructure résiliente
Cette philosophie de conception a été concrètement appliquée chez water-link, la société intégrée de distribution d’eau qui assure environ 42 % de l’approvisionnement en eau potable en Flandre. Dans le centre de contrôle de Rumst, plus de 400 paramètres sont surveillés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, répartis sur tous les sites opérationnels. Cette surveillance exige une disponibilité et une précision absolues. Pour garantir cela, Water-link a choisi de collaborer avec Eurofiber. Grâce à un réseau fibre optique en anneau à double redondance, tous les sites sont connectés en permanence les uns aux autres. Seules deux pannes simultanées et physiquement séparées pourraient encore entraîner une interruption. Cette infrastructure permet à water-link de contrôler, d’ajuster et de surveiller ses processus en continu et en toute sécurité. La sécurité de l’approvisionnement en eau est ainsi directement liée à la sécurité de la connectivité.

La redondance n’est pas une subtilité technique, mais une exigence stratégique
Dans les secteurs où la continuité opérationnelle est essentielle, tels que les soins de santé, la logistique, les médias et les services publics, la redondance est devenue un enjeu stratégique. De nouvelles réglementations, telles que la NIS2, obligent en outre les entreprises à gérer les risques liés aux pannes de réseau et à démontrer qu’elles le font. Les organisations qui misent sur une redondance poussée font des choix mûrement réfléchis en matière d’architecture réseau : tracés physiquement séparés, fibre optique dédiée, modèles de réseau ouverts et basculement équivalent à la ligne principale. « Les entreprises les plus prospères de demain sont celles qui misent dès aujourd’hui sur une véritable redondance. Pas seulement via la bande passante, mais via une architecture solide qui minimise les risques et maximise la confiance », poursuit Hans.

L’infrastructure comme levier de continuité
Le cas de water-link montre comment l’infrastructure numérique est le moteur silencieux d’un service fiable. C’est aussi un appel aux entreprises pour qu’elles ne considèrent plus la connectivité comme un coût opérationnel, mais comme un élément fondamental de leur stratégie.
En investissant dans une infrastructure redondante et tournée vers l’avenir, les organisations renforcent non seulement leur sécurité, mais aussi leur agilité, la confiance de leurs clients et leur conformité. Car dans un monde où l’immobilisme coûte de plus en plus cher, les pannes ne sont tout simplement plus une option.