Wim De Mont
Qui sont les entrepreneurs qui se lancent, et qu’est-ce qui les motive ? Nous avons posé la question aux entrepreneurs eux-mêmes. La passion pour un produit ou un service particulier, la volonté d’être son propre patron et le besoin d’horaires de travail flexibles : telles sont les motivations les plus courantes des entrepreneurs. Mais d’autres facteurs surprenants sont également cités.
Le mythe selon lequel les indépendants et les entrepreneurs qui se lancent veulent avant tout gagner (beaucoup) d’argent est une fois de plus brisé. Bien sûr, l’indépendance financière est importante, mais seul un tiers des personnes qui viennent de se lancer dans l’entrepreneuriat ou qui souhaitent le faire prochainement mentionnent cette raison comme celle qui les a poussés à franchir le pas vers l’indépendance. C’est ce qu’il ressort d’une enquête menée par Roularta et Securex dans le cadre de The North Stars. La passion pour un produit ou un service (72 %), la volonté d’être indépendant (et donc d’être son propre patron, 60 %) et le besoin de plus de flexibilité dans l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée (56 %) sont clairement plus importants.
Qui fait quoi ?
L’enquête portait également sur le type d’entreprise que les répondants envisageaient de créer (ou avaient créée). Dans 56 % des cas, il s’agit d’une entreprise individuelle, 37 % ont opté directement pour une société et 7 % hésitent encore. Il est frappant de constater que 46 % sont indépendants à titre complémentaire, en combinaison avec un emploi (souvent à temps partiel). Les secteurs les plus populaires sont les services (24 %), les professions créatives (16 %), la consultance (11 %) et le commerce de détail (11 %). Viennent ensuite les soins/le bien-être avec 9 %, l’informatique et la technologie avec 8 %. L’horeca (4 %) et la construction (3 %) sont des secteurs moins attrayants.
Une bonne préparation, la moitié du travail ?
Les idées doivent mûrir, et les starters ne se lancent pas du jour au lendemain. 96 % d’entre eux se sont informés en lisant des articles et en parcourant des sites web, en plus de discussions avec d’autres entrepreneurs et comptables. Des obligations légales relatives à l’élaboration d’un plan d’affaires et d’un plan financier aux informations pratiques sur les cotisations sociales, les obligations fiscales et les assurances, les starters sont plus prudents qu’on ne le pense parfois. Ils sont également déterminés. Ils sont conscients que l’augmentation du nombre de clients ou du chiffre d’affaires et/ou l’amélioration de l’efficacité sont des voies évidentes vers la croissance.

Les obstacles rencontrés par les starters
« Nobody said it was easy », chante Chris Martin de Coldplay. En effet, chaque starter rencontre des obstacles, des pièges et des détours. Les starters sont principalement confrontés à l’incertitude en matière de réglementation et d’administration (53 %). Cependant, la moitié d’entre eux se heurtent également à eux-mêmes : 50 % des starters éprouvent une réelle crainte d’échouer, et un quart d’entre eux estiment ne pas avoir suffisamment de connaissances ou d’expérience. Le manque de capital ou de réseau est également mentionné. Il faut être conscient des problèmes pour pouvoir y remédier. Existe-t-il un moment propice pour créer une entreprise ? 23 % s’interrogent sur la situation économique actuelle, même si la moitié d’entre eux affirment que celle-ci n’a pas modifié leurs projets.
Help !
Concrètement, les starters souhaitent bénéficier (davantage) de conseils sur la comptabilité, la TVA et la fiscalité, les aspects juridiques, les assurances et les risques, les cotisations sociales et le statut social, ainsi que les permis et les obligations. Ils ont une préférence pour les explications claires dans un langage compréhensible, les conseils personnalisés, les check-lists ou les plans par étapes et les entretiens individuels avec un expert. Les plateformes numériques et les informations en ligne peuvent également être utiles. Pourtant, la plupart n’ont encore parlé qu’à leur comptable. C’est une étape indispensable, bien sûr, même si les starters estiment eux-mêmes qu’ils auraient besoin de plus de conseils : seuls 2 % d’entre eux estiment que des conseils professionnels supplémentaires ne sont « pour l’instant » pas nécessaires. Les guichets d’entreprises, les secrétariats sociaux ou même les coaches ou les mentors ont clairement un rôle à jouer.
Quelles tâches les starters externalisent-ils ?
Seul un starter sur cinq souhaite « tout faire lui-même », les autres font volontiers appel à des outils ou des logiciels (simples), à des comptables ou à d’autres bureaux externes. La comptabilité et la facturation, la gestion du site web (et des réseaux sociaux) ainsi que les obligations légales et administratives sont les tâches les plus souvent externalisées. Les starters rêvent d’une administration en règle et d’une réserve financière (et d’un plan de pension) à long terme. La gestion des risques est clairement une tâche essentielle de l’entrepreneuriat et la base d’une croissance stable.
Cette enquête de Roularta Research a été menée en collaboration avec The North Stars, un projet de l’assureur social Securex. Celle-ci s’est déroulée en mai et juin 2025 et visait les personnes ayant des projets concrets de création d’entreprise et celles qui ont créé une entreprise au cours des 12 derniers mois. Les chercheurs ont reçu 231 questionnaires entièrement complétés. Les répondants provenaient à 69 % de Flandre, à 27 % de Wallonie et à 14 % de Bruxelles.