Avec ou sans Trump, il n’y a pas de retour en arrière dans la transition durable de nos entreprises

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La politique de Donald Trump influence-t-elle les stratégies de développement durable des grandes entreprises ? Oui, on en parle beaucoup moins. Mais cela signifie-t-il aussi moins d’investissements ? Jan De Jaeck, responsable du financement durable pour la Belgique, le Luxembourg et les pays nordiques chez ING Wholesale Banking, a analysé les derniers chiffres.

Influencés par la vision de Trump et la conjoncture difficile, les dirigeants d’entreprises plaident régulièrement pour une réglementation plus réaliste en Europe. Les sociétés cotées et les multinationales abandonnent-elles leurs stratégies de développement durable ?

Jan De Jaeck : « Le développement durable fait moins de bruit en ce moment. Mais sur le terrain, les actions se multiplient. Les entreprises exécutent leurs plans, certaines affinent même leurs objectifs. Globalement, elles poursuivent leurs investissements dans des projets qui soutiennent leur transition durable. »

En Europe, la demande de financement durable reste solide, et l’Asie s’oriente même vers une année record

Que disent les chiffres du secteur financier sur les investissements durables ?

« Le marché du financement durable continue de croître. À l’échelle mondiale, le volume du premier semestre 2025 dépasse déjà celui de toutes les années précédentes. « C’est vrai que la dynamique s’est ralentie aux États-Unis sous l’influence de Donald Trump, mais en Europe, la demande reste solide, et l’Asie s’oriente même vers une année record. En Belgique aussi, les entreprises maintiennent leurs investissements dans la durabilité malgré un contexte économique complexe. »

L’industrie manufacturière vit une période difficile. Est-ce que cela ralentit la transition vers le développement durable ?

« L’industrie traverse une période délicate. Certains projets, comme ceux liés au captage du CO₂ ou à l’acier vert, sont temporairement reportés, mais les entreprises doivent tôt ou tard avancer dans leur transition. Le besoin d’investissements durables demeure donc immense. Nous constatons une forte demande pour des prêts et obligations destinés à soutenir des étapes tangibles de la transition. L’émission récente de la première obligation verte européenne par une entreprise belge, destinée à financer les investissements massifs du gestionnaire de réseau Elia dans le réseau à haute tension, en est un exemple emblématique. »

Quel rôle ING envisage-t-elle dans cette transition ?

« ING est un pionnier qui aide les entreprises à transformer leurs ambitions en actions concrètes. Depuis 2017, nous proposons des Sustainability-Linked Loans dont le taux d’intérêt est lié à des objectifs de durabilité mesurables. Les entreprises qui réduisent leurs émissions ou s’attaquent à leur impact climatique seront récompensées si elles atteignent leurs objectifs. Mais le taux d’intérêt peut augmenter dans le cas contraire. Des indicateurs de performance (KPI) précis sont définis et vérifiés chaque année par un organisme externe.

De plus, nos conseillers jouent un rôle d’accompagnateur stratégique. Nous voulons comprendre le parcours de nos clients : où en sont-ils aujourd’hui et où souhaitent-ils être en 2030 ou 2040 ? Grâce à des données publiques et à nos analyses sectorielles, nous évaluons leur plan de transition, que nous discutons ensuite ensemble. Cela nous offre une vision claire de leurs progrès réels en matière de décarbonation. »

Quelle est l’ambition de votre propre stratégie de développement durable ?

« Au-delà de la réduction de sa propre empreinte, ING veut limiter l’impact climatique de son portefeuille de prêts. Notre ambition est d’atteindre la neutralité carbone. Nous y travaillons activement en veillant à ce que nos financements soient utilisés de manière optimale. Notre approche Terra cible neuf secteurs clés, du ciment et de l’acier au pétrole et au gaz, en passant par l’aviation et le transport maritime. Pour chacun d’eux, nous évaluons si les actions des clients s’alignent sur les objectifs de réduction sectoriels. C’est ainsi que nous contribuons à une économie durable. »

La pression des organismes de réglementation et des réglementations s’accroît. Quelles conséquences cela aura-t-il pour votre secteur et pour les grandes entreprises ?
« Les banques doivent intégrer les risques climatiques dans leurs analyses de crédit, et les grandes entreprises doivent désormais rendre compte de leurs actions selon la directive européenne CSRD. Il n’y aura pas de retour en arrière. La transition durable de notre économie exigera encore plus d’efforts dans les années à venir. Les pouvoirs publics doivent instaurer le bon cadre, les entreprises doivent continuer à investir, et nous leur fournirons les instruments financiers nécessaires. »

Plus d’inspiration ?
Pour en savoir plus, pour plus informations générales et d’inspiration sur la transition durable de nos entreprises et le développement de l’économie circulaire, ING propose des rapports sectoriels en ligne, des analyses de tendances, des exemples de réussite et des informations sur les marchés financiers, comme le Sustainable Finance Pulse, mis à jour trimestriellement. Consultez https://www.ingwb.com/en/insights/sustainability.