Olivier Mouton
S’engager pour l’avenir de la Wallonie et de Bruxelles
Les discours favorables à l’esprit d’entreprise et aux réformes sont importants parce que, du côté francophone, la véritable menace pour les élections à venir porte un nom: PTB.
“Si le PS n’a pas le monopole du cœur, le MR n’a pas celui de l’entrepreneuriat.” Maxime Prévot, président des Engagés (photo), a sans doute exprimé l’une des phrases fortes de cette rentrée politique préélectorale, en marge d’une vague d’annonces de ralliements à sa formation politique. Tour à tour, l’ancien cdH, devenu “mouvement”, a annoncé la candidature pour le scrutin du 9 juin 2024 d’Olivier de Wasseige, ancien administrateur délégué de l’Union wallonne des entreprises (UWE), puis de l’épidémiologiste Yves Coppieters, omniprésent durant la crise du covid.
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La volonté de celui qui a initié une ambitieuse – et risquée – refonte de l’ancien parti social- chrétien consiste à “renouer avec le bien commun” et à rendre au centre ses lettres de noblesse. Car la Belgique, dit-il, fonctionne mieux avec un centre fort. On ne peut lui donner tort au vu des blocages générés au sein de la Vivaldi fédérale par une opposition gauche-droite trop souvent stérile. Mais on ne peut s’empêcher de douter, aussi, tant la polarisation des positions est malheureusement devenue l’apanage de notre société dictée par les réseaux sociaux.
La chasse au MR de Georges-Louis Bouchez est ouverte. Les Engagés lorgnent les entrepreneurs: avant Olivier de Wasseige, Yvan Verougstraete, ex-CEO de Medi-Market et ancien Manager de l’Année de Trends-Tendances, avait franchi le pas et on annonce avec insistance l’arrivée possible de Jean-Jacques Cloquet, ancien patron de l’aéroport de Charleroi et lui aussi ex-Manager de l’Année. Après le transfuge de l’ancien ministre MR Jean-Luc Crucke, une ancienne députée francophone MR, Lyseline Louvigny, a également été recrutée. Une tentative d’OPA sur le libéralisme social face à un Bouchez dont Prévot dénonce “la posture, la manière, l’agressivité”…
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Au-delà du combat de boxe, la bonne nouvelle consiste à voir ces deux partis plaider ouvertement pour un sursaut de la Wallonie et de Bruxelles, une simplification des structures et la nécessité de se tenir haut et fier face aux revendications flamandes. Avec la possibilité de rallier les pragmatiques du PS et d’Ecolo. “La vision de gauche est extrêmement dangereuse pour la Wallonie, nous disait la semaine passée Georges-Louis Bouchez. Cela maintient les francophones dans une position de mendicité, de demandeurs. Moi, je ne crois pas du tout à cela. Je lance un appel aux francophones: nous devons réformer la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles afin de nous en sortir sans moyens supplémentaires.”
L’expression est vitale alors que la N-VA revient avec sa revendication confédérale. Elle l’est d’autant plus que les institutions francophones (Wallonie, Bruxelles et Fédération Wallonie- Bruxelles) vont tenir ces prochaines semaines des conclaves budgétaires qui ne seront pas sans douleur. Elle est tardive, aussi, à la fin d’une législature au cours de laquelle les réformes n’ont pas été à la hauteur des espoirs dans l’accompagnement des chômeurs et le relèvement du taux d’emploi.
Ces discours favorables à l’esprit d’entreprise et aux réformes sont également importants parce que, du côté francophone, la véritable menace pour les élections à venir porte un nom: PTB. Avec son populisme de gauche et ses solutions simplistes s’en prenant aux riches, la gauche radicale séduit une population désabusée. Mais sa stratégie pourrait mener la Wallonie et Bruxelles à la faillite. Plus que jamais, nous avons besoin de partis qui s’engagent pour l’avenir de ces deux Régions à la croisée des chemins et qui voient les entreprises comme les leviers majeurs tant du redressement que de l’indispensable transition environnementale.
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