Amid Faljaoui
Pluies diluviennes à Dubaï : le déni climatique n’empêchera pas son impact sur l’immobilier, y compris en France et Espagne
On a beau vouloir cacher la réalité, la vérité finit toujours par reprendre ses droits. Une chose que plusieurs influenceurs qui ont élu domicile à Dubaï ont pu constater de visu. La question du réchauffement climatique et de son futur impact sur les prix de l’immobilier se pose aussi en Espagne et en France.
Si vous regardez régulièrement TikTok ou Instagram, vous aurez remarqué qu’il y a plein de jeunes gens et jeunes filles qui vous vantent la qualité de la vie à Dubaï. Notamment de son immobilier de rêve à un prix abordable. Le message de ces agents immobiliers bidons, c’est, en gros : « venez ici, il fait beau, la fiscalité est très douce et les appartements de luxe avec piscine coûtent moins cher que dans le sud de la France et même qu’en Espagne ». Un message qui passe bien auprès du public visé par ces influenceurs qui sont surtout des stars d’anciennes émissions de téléréalité. Beaucoup ont élu domicile à Dubaï depuis quelques années. Jusqu’à présent, les seules images et vidéos qu’ils montraient de Dubaï, c’étaient leurs villas à plusieurs millions et leurs grosses voitures. Mais depuis quelques jours, c’est le chaos. Des pluies torrentielles se sont abattues sur Dubaï. L’événement est même tellement intense qu’il n’a pas d’équivalent depuis le début des mesures en 1949. Selon les médias locaux, c’est l’équivalent de deux années de précipitations qui sont tombées en 24 heures ! Les images glamours ont laissé place à des toits effondrés de ces mêmes influenceurs. Eux qui, fidèles à leur ADN de tout montrer, pleurnichent et montrent à leurs fans des rues totalement inondées. Elles sont même tellement sous eaux que pour sortir de leurs villas ou appartements, les résidents locaux doivent porter des brassières. Les centres commerciaux ne sont pas épargnés non plus puisque même les boutiques les plus luxueuses ont des fuites d’eau. Même les écoles sont fermées tant le pays n’est pas habitué à ce genre d’intempéries. Au point qu’il n’y a pas d’égouts pour évacuer l’eau.
Si j’aborde le sujet, c’est parce que les prix de l’immobilier seront impactés, qu’on le veuille ou non, par le réchauffement climatique. Ces images d’influenceurs désemparés montrent que la population vit sur le déni. Ils ne sont pas les seuls. Il ne faut même pas aller aussi loin que Dubaï. La même problématique se pose en Espagne. Soit la destination préférée des Belges pour acheter une seconde résidence. Pourtant là aussi se pose déjà la question du réchauffement climatique et de son futur impact sur les prix de l’immobilier. Et cela ne concerne pas seulement l’Andalousie. A Barcelone, au nord de l’Espagne donc, les autorités locales se préparent déjà à un avenir sans pluie en misant notamment sur l’eau de mer désalinisée et l’usage de navires-citernes. Quant au littoral français, il n’est pas à l’abri non plus. Depuis le 1er janvier 2023, il est obligatoire de mentionner dans une annonce de mise en vente si un appartement ou une maison est situé dans une zone à risque du fait des risques d’érosion côtière et/ou de submersion. Pourtant, rien n’y fait, c’est encore le déni qui domine chez les acheteurs. Sinon comment expliquer que les 242 communes françaises menacées par ces érosions côtières ont vu les prix augmenter en moyenne de 1.8% ? Selon le quotidien économique Les Echos, la volonté d’avoir une vue sur mer prime sur un risque climatique qui peut paraître lointain. De l’avis même d’un agent immobilier local, la vraie prise de conscience aura lieu dans 15 ans. Lorsque le bien immobilier en question sera les pieds dans l’eau et deviendra invendable. Que ce soit à Dubaï, à Miami ou plus près de chez nous, le constat est identique : le risque climatique et son impact sur l’immobilier ne sont pas encore pris en compte par les acheteurs. Un tel déni me fait penser à la phrase de la comtesse du Barry, la dernière maîtresse de Louis XV et qui avant d’être guillotinée place de la concorde à Paris dit : « encore un moment Monsieur le Bourreau ! »
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