Olivier Mouton

La Wallonie en mouvement : enfin!

Olivier Mouton Chef news

Enfin! L’accord de gouvernement MR/ Engagés en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles, présenté le 11 juillet, sonne la fin des tabous.

Il balise une révolution régionale faite de réorga­nisation des structures, de rigueur budgétaire, de soutien à l’esprit d’entreprise et de remise au travail. Autant de défis majeurs qui ne se feront pas sans mal, tant le contexte financier sera difficile et les résistances nombreuses. Mais cela bouge et on serait fou de ne pas le saluer. En marche !

“On va faire entrer la Belgique francophone dans le 21e siècle”, clame Georges-Louis Bouchez, président du MR. “On ne veut pas brutaliser la Wallonie, on cherche à la moderniser”, rassure Maxime Prévot, président des Engagés. Au-delà des slogans, un fameux défi. Adrien Dolimont et Elisabeth Degryse, ministres-présidents, héritent d’une situation budgétaire dramatique, à redresser en 10 ans. Chaque décision risque d’être impactée par cet enjeu. En rationalisant le fonctionnement, en s’attaquant aux chasses gardées de toutes sortes, en privilégiant l’efficacité, il s’agira d’éviter du sang et des larmes. Mais que l’on ne s’y trompe pas : cela risque de faire mal.

“On va entendre les mots ‘rationalisation’, ‘efficience’, ‘recentrage’, ‘priorisation’, ‘réorientation’”, constate Caroline Cleppert, secrétaire générale de l’Union des classes moyennes, tout en saluant une dynamique favorable aux entreprises et aux indépendants. Des grincements de dents sont attendus, nombreux, suite à la rationalisation des structures d’investissements ou des réseaux énergétiques en Wallonie, à la fusion des réseaux scolaires et à la révision du statut des enseignants ou à la vente des participations publiques (FN, Sonaca, Ethias, etc.), entre autres. La coalition Azur, telle qu’on l’a baptisée, devra faire preuve de pédagogie. Et convaincre.

L’action doit être déterminée et collégiale car il s’agit de ne pas décevoir ce sentiment exprimé par les Wallonnes et les Wallons.

L’opposition socialiste dénonce déjà un “flou” coupable sur le plan budgétaire, d’autant que la nouvelle majorité promet une réduction fiscale, à terme, de 1,5 milliard sur les droits d’enregistrement et de succession. Intenable? Une certitude: bien des aides et des subsides risquent de disparaître. Le secteur de la construction regrette déjà la suppression des primes à la rénovation au profit de prêts et de garanties. La Wallonie en mouvement consistera, aussi, à évoluer vers une économie moins dépendante des soutiens publics, pour développer le secteur privé. Là encore, cette transformation sera difficile. On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs…

L’opposition écologiste, elle, dénonce un accord qui a “30 ans de retard” en raison de son manque de consistance pour les questions climatiques. La fin du “gold-plating”, cette volonté d’aller régulièrement plus loin que les directives européennes en matière d’environnement, n’est pourtant pas une mauvaise nouvelle, car notre compétitivité est en jeu. Mais le rôle de la ministre Cécile Neven, transfuge de Akt for Wallonia au MR pour gérer ces enjeux énergétiques et climatiques, sera crucial. Soutenir les entreprises dans leur ambition durable doit rester une priorité.

“Les Wallonnes et les Wallons ont montré une chose: ils veulent travailler”, analyse Georges-Louis Bouchez, au regard du signal envoyé lors des élections du 9 juin dernier. La révolution wallonne, en route, devrait être prolongée par un accord fédéral que la coalition Azur anticipe déjà en matière d’accompagnement accéléré des chômeurs. L’action doit être déter­minée et collégiale car il s’agit désormais de ne pas décevoir ce sentiment exprimé par les Wallonnes et les Wallons.

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