Amid Faljaoui
La course des partis de gauche pour séduire les indépendants et les patrons de PME
La dynamique électorale prend un tournant captivant en Belgique francophone. Même les partis de gauche semblent courtiser un électorat composé de petits indépendants et de chefs de PME.
Hier encore, le parti ECOLO en a donné une illustration frappante en ralliant à sa cause l’ancien président de l’Union wallonne des entreprises, Jacques Crahay, un homme ayant dirigé l’entreprise familiale Cosucra. Bien qu’il ne soit pas positionné pour être élu sur la liste d’ECOLO, Crahay a explicitement déclaré avoir rejoint ce parti en raison de sa proximité avec sa vision, mettant l’accent sur l’humain plutôt que sur la machine.
Les Engagés ont également marqué des points il y a quelques semaines en incluant sur leur liste deux anciens Managers de l’année. De même, le MR a décidé de ne pas rester en marge et a réussi à convaincre le directeur actuel de BECI, la chambre de commerce de Bruxelles, de rejoindre ses rangs. Même le PTB n’est pas resté en retrait, proposant une fiscalité plus progressive et une réglementation plus stricte des loyers commerciaux pour attirer les indépendants et les petits patrons.
Cette stratégie semble s’inscrire dans une tentative de s’adresser aux secteurs en difficulté depuis la pandémie de COVID-19, comme la restauration, tout en adoptant un discours de lutte des classes au sein du patronat. Le PTB cherche à séduire les petits indépendants et les chefs de PME en les présentant comme les victimes d’une préférence accordée par le MR aux grandes entreprises et aux multinationales.
Cette approche trouve un écho favorable chez une partie de l’électorat, notamment chez 15% d’indépendants, tout en poussant les autres partis à réagir pour ne pas perdre de terrain. En recrutant des personnalités issues du monde des affaires, ces partis renforcent leur crédibilité, tout en cherchant à combler leur déficit d’ancrage dans la réalité quotidienne des citoyens. Même si la fidélité des indépendants et des chefs d’entreprise aux partis de droite reste forte, quelques milliers de voix basculant vers la gauche pourraient faire la différence dans certains scrutins.
Le MR apparaît ainsi comme le parti le plus vulnérable face à cette soudaine attention des partis de gauche envers les petits indépendants et les chefs de PME.
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