En cette rentrée des classes économiques, voilà deux histoires qui font rêver et espérer. Celles d’entrepreneurs confrontés à la réalité de leur marché, mais qui osent emprunter des chemins de créativité et de diversité pour croître ou se réinventer. À l’heure où l’on met en avant les incertitudes ou les pièges du contexte international, ils donnent l’impression que tout est facile, bien que l’on sache que ce n’est pas le cas.
Ermeline Gosselin et Guillaume de Walque ont créé, il y a cinq ans, leur agence de conseil en stratégie d’entreprise. Une initiative audacieuse, mais réfléchie, de la part de ces deux férus de communication ayant déjà fait leurs preuves en politique ou aux États-Unis. Le résultat ? Une belle histoire qui accompagne des start-up ou des talents confirmés de Wallonie et de Bruxelles en quête d’un élan. La suite est tout aussi belle : Gosselin & de Walque annonce sa fusion avec l’agence Finn. Ce n’est pas tout : ces entrepreneurs rejoignent un groupe hollandais, Only Creative Entrepreneurs, pour s’inscrire dans une dynamique européenne. Objectif : devenir des leaders. Point.
À la source de cette aventure couronnée de succès, un dynamisme juvénile, un réseau tentaculaire et des idées novatrices. La meilleure preuve fut un outil développé minutieusement pour calculer l’impact de leurs clients sur les réseaux sociaux, au moyen d’algorithmes vertueux. Mais aussi de l’humilité, des valeurs et une foi en la capacité pour les humains d’accomplir de grandes destinées. Sans cela, rien n’arrive.
Yves Delatte, CEO de la Sonaca, illustre, lui aussi, la capacité de réinventer une activité ou de préparer l’avenir à force d’audace. L’entreprise wallonne performe dans l’aéronautique, avec des bouts d’ailes pour Airbus et Boeing, mais elle planche déjà sur l’avion du futur, des jets décarbonés ou des taxis volants. Renouant avec son passé dans le secteur de la défense, la Sonaca rêve d’un contrat avec la Belgique pour un avion au service de nos forces spéciales. Enfin, elle vise les étoiles avec un projet d’usine dans l’espace. D’ailleurs, le 24 septembre, l’astronaute Thomas Pesquet montrera aux jeunes Wallons, lors d’une conférence, le chemin pour aller titiller les planètes.
C’est en libérant les énergies que la Wallonie et Bruxelles retrouveront des couleurs.
Ces parcours en rejoignent d’autres que l’on pourrait mettre en avant. Comme le dit régulièrement Fabien Pinckaers, CEO d’Odoo, “laissons les entrepreneurs faire ce qu’ils font le mieux : entreprendre”. On ajoutera à ce leitmotiv un triptyque : innover, diversifier, grandir. C’est en libérant les énergies que la Wallonie et Bruxelles retrouveront des couleurs. C’est en voyant grand que l’Europe se fera entendre.
Pas question de nier la réalité. La rentrée a lieu sous les auspices d’un budget public étranglé, d’une mainmise flamande accentuée et d’un contexte géo-économique sur le fil du rasoir entre droits de douane et paix incertaine. On ne parle même pas de cette intelligence artificielle qui pourrait supprimer des pans entiers de l’économie, dont les consultants, en plus de contribuer à une incertaine augmentation de la productivité. Une récente étude du MIP n’a-t-elle pas démontré que 95% des organisations n’obtiennent, à ce jour, aucun retour sur investissement dans l’IA générative ? Ce n’est, certes, que l’aube d’une révolution majeure, mais elle balbutie et angoisse.
La leçon à retenir de ces aventures entrepreneuriales se résume en quelques mots qui font du bien : face aux défis qui s’accumulent, il n’y a d’autre issue que l’intelligence humaine et son corollaire, la capacité à vendre ses rêves. Ce que Trends-Tendances soutient, toujours.
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