Amid Faljaoui

Silicon Valley + Trump: le coup d’État des Techbros

Oubliez tout ce que vous savez sur la Silicon Valley. Finie l’image des geeks idéalistes, place aux nouveaux maîtres du monde. Ces “Techbros” ont fait alliance avec Donald Trump. Et ce n’est pas juste une question d’influence : ils veulent diriger. Littéralement.

Exit la démocratie, place aux CEO de la Silicon Valley .

Marc Andreessen et Peter Thiel, figures emblématiques de la tech américaine, pensent que les gouvernements sont lents, bureaucratiques… inutiles. Leur vision ? Une Amérique dirigée comme une entreprise, avec un patron tout en haut et zéro contre-pouvoir.

Peter Thiel l’a dit lui-même : “Le problème, c’est de devoir convaincre des gens qui ne seront jamais de votre avis. Peut-être peut-on changer le monde unilatéralement.”

Unilatéralement ? Traduction : plus besoin de la démocratie. Plus besoin des débats. Juste du pouvoir, concentré entre quelques mains.

Et ce pouvoir, ils l’ont déjà. Ils ne se contentent plus d’investir dans des start-up. Leurs entreprises SONT l’État.

   • Palantir, fondée par Thiel, s’occupe du renseignement, de la surveillance et bientôt de la chasse aux clandestins, promise par Trump.
• Anduril, une autre pépite de Thiel, fournit des systèmes automatisés pour la défense. Des drones, des murs intelligents… l’armée 2.0.  
• SpaceX, de Musk, contrôle déjà une partie des télécommunications mondiales avec Starlink. Il ne lui manque plus qu’une armée spatiale.

La puissance financière de ces seules 3 entreprises de la Silicon Valley ? 530 milliards de dollars de valorisation cumulée comme le rappelle Frédéric Filloux, commentateur avisé de la tech. L’équivalent d’Airbus, Safran, Dassault et Thales réunis… multiplié par presque deux. Ces milliards viennent de la spéculation, des contrats gouvernementaux, et de l’omniprésence de leurs technologies. Leur modèle, c’est la domination, pas la concurrence. Peter Thiel l’a écrit et répété: la concurrence, c’est pour les losers !

Marc Andreessen, lui, a un autre objectif : dominer la Chine technologiquement et économiquement. Il l’a dit aussi très clairement : “Nous voulons que l’Amérique soit la nation dominante. Nous voulons écraser la Chine.”

Et Trump est d’accord. Il voit la Silicon Valley non plus comme un repaire d’entrepreneurs, mais comme une arme de guerre économique.

Et Musk, dans tout ça ? C’est le joker. Il veut une liberté d’expression totale… sauf en Chine, où il vend ses Tesla. Son idée géniale ? Remplacer les bureaucrates par des algorithmes. Un gouvernement sans élus, géré par la tech.

Un monde où les PDG prennent toutes les décisions.

On y est presque.

Ce modèle du pouvoir sans partage, Mark Zuckerberg en a fait un chef-d’œuvre. Il détient 13 % des parts de Meta, mais grâce à un système d’actions préférentielles, il contrôle 61 % des votes. Traduction : il peut diriger Meta comme une dictature privée, sans que personne ne puisse le déloger. Et c’est exactement ce que veulent Thiel et Andreessen : un pouvoir absolu, mais sans avoir besoin de la majorité.

Les barons du pétrole et les financiers du siècle dernier ? Oubliés. Place aux nouveaux empereurs de la Silicon Valley. Avec un empire de 530 milliards de dollars et un allié à la Maison-Blanche, ils ont carte blanche.

Et ils comptent bien l’utiliser.

Pendant ce temps, en Europe, on débat, on régule, on tergiverse… tandis que l’Histoire s’écrit ailleurs.

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