Calendrier de l’Avent, Saint-Nicolas, Noël… la période la plus magique de l’année est aussi la plus intense pour nos enfants. Et les chiffres donnent le vertige.
Chaque année, 12 millions de cadeaux offerts à Noël sont non désirés en France (ADEME). Plus d’un million seraient directement jetés.
Entre Saint-Nicolas et Noël, les enfants belges et français reçoivent en moyenne 6 à 12 cadeaux, parfois beaucoup plus.
Mais voici le chiffre dont on parle beaucoup moins : plus d’un tiers de ces cadeaux sont revendus, donnés ou terminent à la poubelle dans les semaines qui suivent. Non pas parce qu’ils sont “nuls”, mais parce que l’enfant est sur-stimulé, il ne sait plus où poser son attention, et surtout… il n’a pas eu le temps d’apprécier ce qu’il a reçu.
Quand il y a trop, rien n’a vraiment de valeur.
Imaginez un peu. Vous recevez 10 cadeaux différents à Noël, vous allez moins en profiter que si vous ne receviez qu’un seul cadeau. Car votre cerveau ne saura pas où donner de la tête et vous pourriez même vous sentir coupable de ne pas éprouver une joie immense à la réception de tous ces cadeaux.
Pour les enfants, un cadeau ouvre l’imaginaire. Dix cadeaux l’éparpillent. Leur cerveau passe d’un objet à l’autre sans jamais s’attacher.
En tant que parent (grand-parent, …), on veut faire plaisir. Mais offrir 2–3 cadeaux de qualité, choisis avec sens et avec le cœur, c’est souvent le meilleur cadeau qu’on puisse faire à leur cerveau. Parce que moins de cadeaux, c’est moins de comparaison, moins de frustration, moins d’excitation qui vire à l’hyperstimulation et surtout plus de gratitude.
Je le vois autour de moi : un enfant qui reçoit un seul cadeau très attendu en parle des semaines, parfois des mois. Un enfant qui en reçoit douze oublie la moitié avant même le Nouvel An. Et les cadeaux trainent et ne sont pas utilisés.
Je ne suis pas psychologue, loin de là. Mais je suis convaincu qu’un enfant qui reçoit deux beaux cadeaux est souvent beaucoup plus heureux qu’un enfant qui en reçoit 12. Alors oui, “moins” est “mieux” à mes yeux.
Et les cadeaux, d’où viennent-ils vraiment ?
On oublie souvent que le mythe du Père Noël, même s’il est magique, peut créer une confusion : “Si je veux quelque chose… quelqu’un me le donne.”
Cette idée, si elle n’est jamais nuancée, peut installer l’illusion que tout arrive sans effort, sans travail, sans limite.
Mais ce n’est pas la réalité du tout. Tous les enfants ne reçoivent pas les mêmes cadeaux. Tous les foyers n’ont pas les mêmes moyens. Et surtout : les cadeaux ont un coût. Ils représentent du temps, du travail, de l’organisation, parfois même des sacrifices silencieux.
Alors oui, on peut garder la magie. Mais on peut aussi glisser un petit message : “Le Père Noël fait de son mieux, mais il dépend aussi du travail et des efforts des parents et des grands parents.”
C’est doux, c’est juste, et ça permet aux enfants de comprendre que la valeur se crée. Rien ne vient de nulle part et recevoir est un cadeau, pas un droit.
Ou alors, on peut aussi expliquer que le Père Noël est un mythe, une belle occasion de se retrouver en famille, avec les gens qu’on aime, et qu’il faut des personnes qui se déguisent pour propager cette magie et cette bonne ambiance. Les parents l’aident, le soutiennent, choisissent les cadeaux, réfléchissent à ce qui fera vraiment plaisir.
Bref, chacun est libre de raconter ce qu’il souhaite (je sais que c’est un sujet sensible).
Mon but, ce n’est pas d’être rabat-joie. Mon intention est d’aider nos enfants à développer la patience, la gratitude et la gestion des envies. À comprendre que derrière chaque objet, il y a une histoire, un coût, un effort.
Si on veut former une génération qui comprend la valeur de l’argent, ça commence ici. Pas à 18 ans.
PS : Si vous souhaitez continuer à suivre mes aventures, retrouvez-moi dans ma newsletter gratuite Les Tutos de Greg, que j’envoie tous les mardis à plus de 12.000 personnes. Cliquez ici pour la découvrir.