Amid Faljaoui
Retour de l’ISF, invitation à sortir de France
Nous ne sommes plus qu’à quelques jours du premier tour des élections législatives en France. Et bien que l’information date déjà maintenant, il n’y a rien à faire : cette dissolution de l’Assemblée nationale fait toujours figure de bombe atomique.
Comme le fait remarquer avec à propos Bruno Coppens, l’humoriste belge bien connu, “depuis la dissolution, de la droite à la gauche, les politiques courent comme des poules sans tête” et il ajoutait même que “désormais, le temps entre le chaos et le KO n’est plus que de deux semaines”.
Bruno Coppens a raison. Gabriel Attal, le Premier ministre sortant, le sait et rappelle “que le RN n’est pas prêt à gouverner, c’est un parti d’opposition”. Sans doute, mais en attendant, les sondages montrent que les Français ne sont pas d’accord avec Gabriel Attal, même si ce dernier annonce “un carnage économique et social” si le RN ou le Nouveau Front Populaire arrivent au pouvoir. Pour en revenir à Bruno Coppens, que je cite avec plaisir, car bien souvent les humoristes sont plus pertinents que les commentateurs attitrés et autres politologues distingués. Notre humoriste écrit “que les électeurs du RN ne connaissent même pas le programme de Bardella, par contre, ils connaissent bien toutes ses vidéos sur TikTok (…). Ils ont pris ses récits pour des lanternes”. Et Bruno Coppens d’ajouter malicieux, “en fait Jordan Bardella doit son succès à ses initiales : JB. Il est comme le whisky, une belle couleur, un taux d’alcool très élevé, voilà la belle promesse d’une grande ivresse”.
A lire la presse hexagonale, les épargnants français paniquent en ce moment, beaucoup d’entre eux téléphonent à leurs banquiers pour savoir ce qu’il faut faire. La plupart de ces banquiers leur disent qu’il faudra faire le gros dos et attendre la fin de l’année pour connaître la loi de finances qui leur dira comment ils seront taxés. Mais, justement, le point commun entre l’extrême gauche et l’extrême droite, c’est que les deux partis veulent réinstaurer l’impôt sur la fortune.
L’ISF, il y a longtemps que nous autres Belges l’avons rebaptisé “invitation à sortir de France”, et donc en filigrane à venir chez nous. Et c’est vrai qu’en Belgique, il y a pas mal de SDF, des Sans Difficultés Financières d’origine française. Le plus cocasse dans cette affaire, c’est qu’avec les propos du PS, d’Ecolo et du PTB durant la campagne électorale, et notamment leur volonté d’instaurer une taxe sur les millionnaires, plusieurs de ces SDF se posaient la question de savoir s’ils allaient rester ou non en Belgique. Avec l’arrivée d’un gouvernement de centre droit, leur peur a disparu. Voilà déjà cinq ans gagnés doivent-ils se dire.
Mais ce n’est pas tout, j’ai rencontré par hasard le dirigeant de la filiale belge d’une très grande société de vente de biens immobiliers de prestige. Sans que je lui demande quoi que ce soit, il m’avoue que son téléphone n’arrête pas de sonner depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en France. Il n’avait plus vu ça depuis l’arrivée de François Mitterrand en 1981. Ses interlocuteurs téléphoniques sont des Français fortunés qui veulent s’assurer d’avoir une adresse en Belgique, en attendant d’en savoir plus sur le programme fiscal de leur futur gouvernement.
Et la boucle est bouclée par notre humoriste Bruno Coppens, car que dit-il en substance ? Si en France, les politiques courent en ce moment comme des poules sans tête, c’est en quelque sorte normal car “la France marche sur des… vœux !”.
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