“Le bonheur, c’est le silence des organes”: Je vous souhaite une année 2024 silencieuse
Il existe un parallèle évident entre le corps humain et l’économie mondiale. Un simple couac peut mener à la catastrophe.
Pour ma dernière chronique de l’année 2023, je voulais rappeler que les économistes, les experts en géopolitiques, les consultants à poils et à plumes peuvent aborder de nombreux concepts sophistiqués et chic à évoquer dans un dîner mondain, mais, qu’au final, nous revenons toujours vers les bases. Soit au concret, au terre-à-terre. Par exemple que de simples pirates des mers ou la baisse du niveau de l’eau dans un canal peuvent bloquer ou gripper le commerce mondial.
Comme ces pirates houtis qui font peur à des transporteurs maritimes internationaux et « détournent » ainsi 12% du trafic maritime mondial qui passe par la mer rouge. À cause de ces actes de pirateries, ce corridor d’à peine 30 kilomètres de large et qui déboule sur le canal de Suez est en danger. Et le reroutage des navires par l’Afrique du Sud prolonge les délais de livraison d’environ 9 jours en moyenne. Ikea par exemple a déjà annoncé à ses clients que les livraisons seront perturbées et qu’il y aura des retards de livraison.
Mais ce n’est pas tout. Une autre route maritime très connue, le canal de Panama, rencontre aussi des difficultés. Ici, c’est à cause de la sécheresse. Les eaux sont trop basses pour assurer un transport maritime fluide entre l’océan Pacifique et l’océan Atlantique. Ce qui fait que le canal de Panama, selon le Financial Times, n’est opérationnel qu’à hauteur de 55% de ses capacités.
Et si j’évoque ce sujet aujourd’hui, ce n’est pas pour vous annoncer que les jouets que vous avez commandés pour vos enfants pour la Noël ne seront pas livrés à temps. Rassurez-vous, ce n’est pas le cas. Non, c’est pour vous pour montrer que l’économie c’est parfois aussi basique que des conteneurs traversent ces deux routes maritimes. Ils passent, comme des globules blancs ou rouges d’ailleurs, par des artères qu’on appelle autoroutes de la mer. Preuve de sa fragilité, il suffit d’un couac, par exemple une baisse des eaux ou un piratage, pour voir ce grand corps qu’est l’économie mondiale se rétracter.
Il existe un parallèle évident entre le corps humain et l’économie mondiale. Comme me le disait un sage : on peut changer de maison, de voitures, de job, d’amis, de conjoint, mais pas de corps. Si nous molestons ce corps, où irons-nous vivre? Ailleurs ? C’est impossible.
Commençons donc par protéger notre bonne vieille planète, et laissons donc les milliardaires américaines de la Silicon Valley rêver de conquérir la Lune ou Mars. Et ne vous y trompez pas. Derrière ce mantra très écolo, c’est surtout nous, la race humaine, que nous devons protéger de la disparition. Notre planète nous survivra. Elle, sera toujours là. Avec ou sans nous.
Enfin, comme chaque année, je voulais vous remercier de lire ces chroniques avec assiduité. Et comme chaque année, j’aimerai conclure sur le conseil d’un ami médecin : le bonheur, c’est le silence des organes. Je vous souhaite donc une année très silencieuse.
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