Amid Faljaoui

Le Bitcoin prend un coup de froid : faut-il se montrer inquiet ?

Une chronique d’Amid Faljaoui.

Et si nous évoquions aujourd’hui d’un sujet qui fait souvent beaucoup de bruit… parfois trop ? Le Bitcoin. Et ces dernières semaines, il faut bien le dire, la star des cryptos a perdu un peu de son éclat. Depuis le début de l’année, le Bitcoin a dégringolé de près de 30 %. Alors 30 %, ça peut paraître abstrait… mais imaginez que votre maison perde presque un tiers de sa valeur en quelques mois : vous commenceriez à regarder votre jardin d’un air un peu inquiet. Eh bien, c’est exactement ce qui se passe chez les investisseurs crypto.

Mais ce qui choque le plus, c’est la comparaison. Habituellement, on nous promet que le Bitcoin va plus vite, plus haut, plus fort. Et cette année… même les placements les plus ennuyeux font mieux.

Les preuves ? L’or : devant. Les obligations : devant. Même les bons du Trésor américains, le truc le plus tranquille du monde ? Encore devant. Autrement dit : le vieux monde bat le nouveau. Et ça, ça pique les yeux des fans de cryptomonnaies.

Le moment clé, c’est quand le Bitcoin est passé sous les 90 000 dollars. Pourquoi on en parle autant ? Parce que c’est environ le prix moyen payé par ceux qui ont acheté du Bitcoin via les fameux ETF, ces produits qui simplifient l’investissement. En tombant sous ce seuil, le Bitcoin a fait passer l’investisseur moyen… dans le rouge. Et quand beaucoup de gens commencent à perdre de l’argent, le moral du marché change vite. Normal, on devient nerveux. On hésite. On vend ou on attend.

Il faut dire que le Bitcoin avait promis beaucoup de choses : un refuge contre l’inflation, une protection quand ça secoue, une valeur qui évolue indépendamment du reste du monde. Mais force est de constater qu’en 2025, rien de tout ça ne s’est produit. Pire encore, au lieu d’être un parapluie, le Bitcoin s’est comporté comme un cerf-volant dans la tempête : dès que le vent souffle, il part dans tous les sens. Bref, le Bitcoin s’est comporté en feuille morte.

Et puis, il y a eu le fameux 10 octobre. Un mini-krach éclair qui a balayé l’équivalent de 19 milliards de dollars de paris financiers. Depuis, la liquidité – qu’on pourrait définir comme la facilité d’acheter ou de vendre sans faire bouger les prix – s’est asséchée. Pour filer la métaphore, c’est un peu comme si vous vouliez vendre votre voiture alors qu’il n’y a plus d’acheteurs dans votre région : le prix peut s’effondrer très vite.

Ajoutons à ça une économie mondiale un peu grippée : la Chine ralentit, l’Asie inquiète, les géants technologiques sont prudents… Dans cette ambiance, la crypto ne rassure plus. Elle amplifie l’inquiétude. Un paradoxe de plus par rapport à la promesse de départ.

Alors, faut-il dire adieu au Bitcoin ? Non. Le Bitcoin a déjà connu des chutes spectaculaires et s’est toujours relevé. D’ailleurs, il reste même très au-dessus de ses niveaux d’il y a un an. Mais soyons clairs : en ce moment, les investisseurs se protègent, ils se mettent en mode prudence. Et les spécialistes interrogés par mes confrères de Bloomberg estiment qu’il y a moins de 5 % de chances que le Bitcoin retrouve son record de 126 000 dollars avant la fin de l’année. La question que tout le monde devrait se poser n’est pas : Le Bitcoin va-t-il remonter ?

Il remontera un jour, comme il l’a fait jusqu’à présent. Non, la vraie question, c’est : Est-ce que les gens vont continuer à y croire autant qu’avant ? Pourquoi cette question ? Mais parce qu’un actif peut perdre de la valeur. Mais quand il perd sa magie… là, ça devient vraiment compliqué.

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