La baisse des taux arrive : promis, c’est pour juin prochain

À force de parler des élections européennes de juin prochain et même nationales en Belgique, on en oublierait une autre nouvelle (au moins aussi importante sinon plus) : c’est qu’en juin, les taux d’intérêt devraient enfin baisser en zone euro.

Pas énormément, mais ils devraient baisser. Et en soi, c’est déjà une excellente nouvelle, cela prouve que l’inflation a assez baissé, en tout cas aux yeux de la Banque centrale européenne pour qu’elle accepte de diminuer ses taux d’intérêt. Comme le rappelle l’excellent commentateur boursier Marc Fiorentino, l’inflation a diminué du côté de la demande, car l’effet de consommation effrénée post-covid est bien derrière nous. L’inflation a aussi diminué du côté de l’offre en raison de la guerre en Ukraine, nous avons trouvé d’autres fournisseurs, depuis les deux ans que dure cette guerre, pour remplacer ou compléter les exportations en provenance de l’Ukraine.

Mais l’inflation en zone euro a également diminué, car l’effet rattrapage des salaires s’estompe au fil du temps. Et dernier point, l’inflation diminue, car si les entreprises – tous secteurs confondus – ont profité du retour de l’inflation pour retrouver ou améliorer leurs marges. Cette période de rattrapage est aussi terminée, car la consommation patine et les entreprises ont compris qu’elles ne peuvent plus augmenter leurs prix de vente au-delà du déraisonnable.

Bref, tout est prêt pour la baisse des taux qui, de l’avis majoritaire, auprès des experts devrait se produire en juin. Ces mêmes experts estiment qu’il y aura sans doute 3 baisses de taux d’ici la fin de l’année. C’est une bonne nouvelle, car jusqu’à il y a quelques semaines, ces mêmes experts pensaient que la baisse des taux d’intérêt aurait d’abord lieu aux États-Unis et puis chez nous en Europe. Si les taux d’intérêt ne baissent que plus tard aux États-Unis, et cela peut sembler paradoxal de le dire comme cela, c’est aussi parce que l’économie américaine se porte bien. Dès lors, l’inflation diminue moins vite qu’en Europe, et donc la baisse des taux d’intérêt ne pourra se faire que bien plus tard ; sans doute vers la fin 2024 ou même début 2025.

Et comme toujours quand il y a une baisse des taux, il y a les débiteurs qui se frottent les mains et se disent que le nœud coulant des taux d’intérêt va enfin se desserrer, et puis les créanciers, ceux et celles qui vivent de leur rente, et qui, eux, s’inquiètent de savoir comment placer leur épargne dans des investissements qui profiteront de la baisse des taux.

L’histoire se répète, mais cette baisse des taux va faire surtout faire du bien. Enfin !