Amid Faljaoui

Hamas-Israël, quand le conflit s’étend aussi aux franchisés McDonald’s du Proche-Orient

En Belgique, on a beaucoup parlé du distributeur Delhaize et de ses ennuis avec ses franchisés. Mais ces soucis ne sont rien à côté des ennuis auxquels est confrontée aujourd’hui la maison-mère de McDonald’s avec ses franchisés au Proche-Orient.  

Non pas que ces derniers ne soient pas rentables, mais tout simplement parce que certains de ces franchisés ont pris fait et cause pour l’une des deux parties dans cette horrible guerre qui se déroule en ce moment entre le Hamas et Israël. Juste après l’attaque du Hamas, la franchise McDonalds Israël a annoncé sur les réseaux sociaux avoir donné des milliers de repas gratuits aux personnels militaires des forces de défense du pays. Si l’initiative a plu à la population locale, cette même initiative, vous vous en doutez, n’a pas fait des heureux dans le camp des pays arabes ou musulmans opposés à Israël.

Et donc, il y a ceux qui par réseaux sociaux demandent que les musulmans du monde entier boycottent les enseignes McDonalds et d’autres, comme les franchisés McDonalds des Émirats arabes unis, d’Oman, du Liban ou de la Turquie ou du Pakistan, qui versent des dons financiers à la population civile de Gaza. D’autres pays comme l’Afrique du Sud préfèrent rester neutres, un franchisé local a même rappelé à mes confrères du Figaro n’avoir qu’un seul objectif : servir de la bonne nourriture et un service exceptionnel.

A cause de ce battage, les rédactions des médias européens ont reçu hier pour la première fois un communiqué de presse de la maison-mère de McDonalds, visiblement ennuyée par cette affaire, et qui dit en substance : « nous sommes extrêmement préoccupés par la désinformation et les reportages inexacts sur notre position  relative au conflit au Moyen-Orient. Et je cite encore le communiqué de presse : McDonalds Corporation ne finance ni ne soutient aucun gouvernement impliqué dans ce conflit et toutes les actions de nos titulaires de licence locaux ont été menées de manière indépendante et sans l’accord ou l’approbation de McDonald’s. Et le communique de presse d’ajouter : toutes nos pensées vont vers toutes les communautés et les familles touchées par cette crise ».

Comme vous le voyez, cette guerre au Proche-Orient a aussi un impact sur des multinationales qui a priori sont étrangères à ce conflit. Les chefs d’entreprises qui lisent cette chronique auront aussi compris que le monde de l’entreprise aura de plus en plus de difficulté à rester en dehors de la politique. Ici, j’ai pris l’exemple dramatique de la guerre entre le Hamas et Israël, mais cela concerne aussi des sujets plus sociétaux ou plus anodins. C’est à ce genre de question que s’est retrouvée mêlée la multinationale Disney en Floride avec même un bras de fer avec le gouverneur local qui l’a menacé de réduire tous ses avantages fiscaux dans l’Etat de Floride

La politique est en train d’entrer doucement, mais sûrement dans le monde de l’entreprise. Elle l’a déjà fait via les normes ESG, mais d’autres sujets sociétaux plus abrasifs risquent d’être le quotidien du chef d’entreprise de demain. La neutralité sera alors un combat de tous les jours.

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