Les psys, les coachs, les thérapeutes : leur métier vacille. Merci qui ? Merci GPT-5.
Et ce n’est pas une formule choc. C’est ce que révèle, en creux, la dernière mise à jour de ChatGPT. Depuis l’arrivée de GPT-5, des milliers d’utilisateurs se sont plaints d’avoir perdu “leur” IA. Une voix qui comprenait. Qui écoutait. Qui rassurait. Pas un moteur de recherche amélioré. Un confident.
Cette réaction n’a rien d’anecdotique. Elle montre que l’intelligence artificielle ne se contente plus d’optimiser nos agendas ou nos présentations. Elle commence à toucher à quelque chose de plus intime : notre besoin d’attention.
ChatGPT n’est pas qu’un outil plus performant. Il est en train de devenir, pour beaucoup, une présence dans leur quotidien. Toujours disponible. Toujours calme. Jamais jugeante. Capable de reformuler nos angoisses avec des mots plus doux que ceux d’un collègue ou d’un proche ou d’un conjoint.
Que devient alors le métier de coach quand une IA est capable d’écouter, de reformuler, d’encourager avec méthode ? Que devient le métier de psy, de thérapeute de l’instant, quand on peut “parler” sans rendez-vous, à toute heure du jour ou de la nuit, à une IA empathique et structurée ?
Que devient le métier de coach quand une IA est capable d’écouter, de reformuler, d’encourager avec méthode ?
Non, bien sûr, l’IA ne remplace pas la vraie thérapie. Mais soyons honnêtes : une bonne part du marché des “métiers de l’écoute” repose sur une écoute générale, bienveillante, cadrée. Bref, exactement ce que l’IA sait très bien imiter.
Et surtout, soyons francs, ce que les utilisateurs cherchent, ce n’est pas la vérité. Ce n’est même pas toujours d’aller mieux. C’est quelqu’un — ou quelque chose — qui les écoute sans les interrompre, sans les juger, sans les analyser trop vite. Dans un monde pressé, stressé, souvent seul, c’est exactement ça que vend l’intelligence artificielle : du réconfort, du temps d’écoute sans effort, et gratuitement !
ChatGPT n’est certes pas un thérapeute. C’est vrai, mais il est déjà en train de grignoter le territoire émotionnel des métiers fondés sur l’écoute. Et c’est, peut-être, la vraie rupture économique du moment.