La chronique d’Amid Faljaoui, directeur de Trends-Tendances.
Je suis tombé sur un article de CNN Business qui m’a vraiment interpellé. Pas une success story de la Silicon Valley, pas un nouveau record boursier. Non : un reportage sur… des plombiers. Des plombiers américains qui travaillent désormais avec ChatGPT. Oui, ChatGPT !
Le même outil que les étudiants utilisent pour leurs dissertations ou que les cadres surmenés emploient pour rédiger leurs e-mails. Sauf que là, ce sont des artisans, les mains dans les tuyaux, qui s’en servent.
À Milwaukee, une entreprise de plomberie équipe ses techniciens de tablettes. Ils prennent une photo d’un chauffe-eau en panne, décrivent le problème, et l’IA leur sort des recommandations, des devis, des factures.
Même les plus expérimentés
Et le plus surprenant, c’est que les plus anciens s’y sont mis aussi. Ils posent leurs questions, l’IA répond, et ils gagnent du temps.
CNN Business raconte aussi l’histoire d’une société de climatisation en Floride où tout le parcours client est désormais automatisé par l’intelligence artificielle : la prise de rendez-vous, le diagnostic, même les rappels.
Résultat : +370 000 $ de chiffre d’affaires en un mois et +150 $ par intervention. Pas mal pour une PME artisanale. Mais ce qui m’a frappé, ce n’est pas la technologie en soi. C’est ce qu’elle révèle.
Des cols bleus augmentés
On croyait que l’IA allait remplacer les cols blancs. En réalité, elle redonne de la valeur aux métiers manuels. Les artisans ne sont pas remplacés, ils sont augmentés. Ils gardent la main, mais délèguent la paperasse. Ils gagnent en productivité sans perdre leur savoir-faire. Et cette idée fait son chemin jusque tout en haut de la tech.
Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, l’a dit récemment : “Les futurs millionnaires ne seront peut-être pas des ingénieurs ou des cadres, mais des électriciens, des plombiers ou des charpentiers.” C’est fort, quand on sait que c’est lui qui fabrique les puces au cœur de cette révolution.
En clair : dans un monde où tout devient numérique, le concret redevient rare. Et ce qui est rare… reprend de la valeur. On croyait que l’avenir appartenait à ceux qui codent. Et si, finalement, il appartenait à ceux qui savent réparer, construire et agir mais avec une IA dans la poche ? Alors, je pose la question à tous les parents : si même le patron de Nvidia parie sur les métiers manuels du futur… faut-il encore rêver d’envoyer nos enfants à l’université ou faut-il leur apprendre à manier leurs mains et une IA ?