Amid Faljaoui

Donald Trump, l’élu de la corruption officielle et l’auteur du casse du siècle avec le Bitcoin !

«Malheur à moi, je suis nuance » disait le philosophe Nietzche. C’est vrai qu’en cette période, être nuancé n’est pas la norme habituelle, et il faut dire que les réseaux asociaux nous ont habitués à des prises de position tranchées – sans nuances donc. Raison pour laquelle, cette chronique économique essaie d’être le plus souvent possible dans la nuance. C’est vrai que je suis, comme beaucoup de personnes, impressionné par la vitalité de l’économie américaine.

D’ailleurs, c’est le seul moteur qui marche encore au niveau mondial. On peut être épaté par le côté innovatif des Américains et notamment sur le plan de l’intelligence artificielle. On peut également ne pas partager les idées de Donald Trump et être épaté par le fait qu’il a déjà constitué son gouvernement et agit déjà comme s’il était le président alors qu’il n’entre en fonction que le 20 janvier prochain.

Mais la nuance arrive et elle m’a été soufflée par ma consœur Bertille Bayart, journaliste au Figaro, un journal pourtant de droite comme on dit. Je vous résume la pensée de ma collègue Bertille Bayart : en gros, Donald Trump a les qualités que je viens de décrire, mais il bénéficie d’une forme de corruption ambiante et pire encore, il va faire le casse du siècle avec le Bitcoin. Pour la corruption ambiante, elle n’est pas le fait de Donald Trump mais du système électoral américain. Les entreprises peuvent financer les candidats sans montant limite. Le résultat, c’est que la finance et les secteurs qui ont besoin de déréglementation défilent les uns après les autres en Floride chez Donald Trump pour le remercier officiellement d’avoir nommé à des postes stratégiques des personnes dont la mission principale sera de déréglementer leurs secteurs.

Et ma consœur du Figaro rapporte les propos d’un patron d’une entreprise cotée à la Bourse de Paris : selon lui, « ce que, aux États-Unis, on appelle lobbying, s’appellerait ici « corruption » ! ». Il a tellement raison, car les patrons qui défilent à Mar-el-Lago dans le Golf de Donald Trump vont même payer un million de dollars pour avoir le bonheur d’assister à l’investiture officielle de Donald Trump. Un million de dollars, c’est le ticket d’entrée. Mais bon, pour des Mark Zuckerberg, le patron de Meta ou Jeff Bezos, l’ex-patron d’Amazon, un million de dollars, c’est juste un pourboire.

Cette proximité de la politique et du monde des affaires fait dire à pas mal d’observateurs que les États-Unis ne sont pas une démocratie, mais une ploutocratie. La démocratie, je le rappelle, est une forme de gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Alors qu’une ploutocratie est un gouvernement du 1%, par le 1% et pour le 1% de la population. Et ceux qui disent cela sont Paul Volcker, l’ancien président de la banque centrale américaine, Joseph Stiglitz, ancien prix Nobel d’économie ou Martin Wolf, l’analyste vedette du Financial Times – donc des personnes qu’on ne peut pas taxer d’être d’extrême gauche.

Mais revenons au casse du siècle qu’est en train de perpétrer Donald Trump selon ma consœur du Figaro. La démonstration est simple : Donald Trump a promis pas mal de choses aux millions d’Américains qui ont acheté du Bitcoin ou des cryptomonnaies. Sa campagne électorale a été financée à hauteur de 135 millions de dollars par ces mêmes personnes. Depuis le lendemain de son élection, ces personnes se sont enrichies, car le Bitcoin a gagné plus de 50% et a dépassé la barre symbolique des 100.000 dollars !

Mieux encore, il a nommé des copains à lui, pro-cryptomonnaies, à des postes clés. Mais il y mieux encore : Donald Trump a évoqué le fait que l’État fédéral américain va constituer une réserve stratégique de Bitcoins, comme c’est déjà le cas pour le pétrole. Quand on sait que le Bitcoin a un nombre d’unités limité, cette simple hypothèse d’un achat massif de cryptomonnaies par l’État fédéral américain ne peut que pousser à la hausse la valeur du Bitcoin. Et donc, oui, Donald Trump est en train d’organiser le plus grand casse du siècle en mettant l’argent du contribuable américain au service des détenteurs de cryptomonnaies y compris ceux qui vivent en Belgique ou en France et qui écoutent cette chronique. C’est dingue, mais c’était la grosse nuance du jour – à vous de me dire si vous êtes d’accord ou pas selon ma formule habituelle : et vous, vous en pensez quoi ?  

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