Amid Faljaoui

Distribution en Belgique : Colruyt, dernier rempart contre les géants étrangers ? 

Début 2025, la distribution en Belgique ressemble à un champ de bataille. Ici, chaque mètre carré de surface commerciale est arraché à coups de stratégies féroces.

Pourquoi ? Parce que les marges sont ridicules, souvent à peine 1 %. Autant dire qu’il n’y a pas de place pour tout le monde. Dans ce jeu-là, une seule règle : prendre des parts de marché ou disparaître. Simple, direct, brutal.

Et ça se voit. Regardez le dernier coup de théâtre : Louis Delhaize, le groupe belge, passe sous pavillon néerlandais avec son rachat par Delhaize. 325 magasins qui changent de main en un claquement de doigts. Résultat ? Colruyt devient le dernier rempart belge face à une mondialisation qui avance comme un rouleau compresseur.

Mais pourquoi un tel remue-ménage ? Parce que la bataille se joue sur le terrain, littéralement. Chaque magasin ouvert, chaque panier moyen gratté à un concurrent, chaque emplacement stratégique est une arme dans cette guerre économique. Et tout cela converge vers un objectif clair : séduire le consommateur, le rendre captif, et surtout, le faire dépenser.

Adieu les hypermarchés, bonjour la proximité

Les hypermarchés ? Has-been. Ces temples du consumérisme géant, c’est fini. Aujourd’hui, on veut du pratique, du rapide, du local. Les magasins de proximité, sous la barre des 400 m², prennent le relais. Leur promesse ? Être près de chez vous, simples et accessibles. Mais ne vous laissez pas berner : derrière cette façade rassurante, ce n’est pas l’épicier du coin qui décide. Ce sont des multinationales, armées de data et d’algorithmes, qui tirent les ficelles depuis leurs sièges bien loin de votre quartier.

Le rachat de Louis Delhaize par Delhaize n’est qu’un exemple parmi d’autres. En récupérant ces 325 magasins, Delhaize renforce sa position et joue la carte de l’efficacité et des économies d’échelle. Le message est clair : les distributeurs nationaux, c’est fini. Seuls les géants transnationaux ont les armes pour survivre dans ce jeu sans merci.

Le consommateur : pris dans le piège

Et le consommateur, dans tout ça ? Il ne voit rien. Il se laisse séduire par un magasin « près de chez lui », un service rapide, un assortiment bien pensé. Ce qu’il ne sait pas, c’est que derrière cette vitrine se cache une machine implacable, où tout est optimisé pour maximiser les profits.

2025 sera une année charnière pour la distribution belge. Une année où l’identité nationale du secteur continue de s’effacer, où la proximité prend des airs de marketing bien rodé, et où la bataille des parts de marché s’intensifie. Colruyt, seul acteur 100 % belge, devient le dernier des Mohicans. Mais pour combien de temps encore ?

En conclusion, cette guerre économique ne laisse qu’une seule certitude : pour les distributeurs, il faut grandir ou mourir. Et pour les consommateurs ? L’illusion d’une proximité bienveillante suffira peut-être à les rassurer… mais à quel prix ?

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