Amid Faljaoui
Comment l’immobilier va vous empêcher de divorcer !
La durée moyenne réelle d’un crédit hypothécaire est de 7 ans. À cause de quoi ? Principalement le divorce !
Les ventes de voitures neuves ne sont pas au beau fixe, en tout cas pour les particuliers. Ces derniers ne s’y retrouvent plus dans toutes ces différentes motorisations. Comme, en plus, les réglementations fiscales changent, que le prix de ces voitures a méchamment augmenté ou que simplement l’accessibilité à certaines villes est devenue impossible pour certaines motorisations, les particuliers s’abstiennent d’acheter un véhicule neuf pour le moment.
Pour le logement, la question ne se pose pas : tout le monde a envie de devenir propriétaire surtout les plus jeunes d’entre eux, sauf que les derniers chiffres dévoilés par mes confrères du quotidien économique belge L’Echo risquent aussi de susciter une réticence à l’achat d’un bien immobilier. D’après les simulations réalisées par un consultant, il faut désormais deux fois plus de temps pour amortir un achat immobilier qu’il y a trois ans encore.
En d’autres mots, avec des taux d’intérêt fixes de 3,5%, si l’on y ajoute le prix d’achat, les frais annexes comme les droits d’enregistrement, les frais de notaire, les frais d’entretien et, bien entendu, les intérêts du crédit, il faut d’après cette simulation compter 6 ans à Bruxelles et 7 ans en Wallonie pour que le bien immobilier soit rentabilisé. En 2020 par exemple, comme les taux étaient nettement plus bas, il fallait entre 2 et 3 ans pour rentabiliser un bien immobilier.
En d’autres mots, comme le démontrent mes confrères de L’Echo, il est plus rentable aujourd’hui d’être locataire durant les 6 ou 7 premières années d’une acquisition. Ce n’est qu’une fois ce délai dépassé que le statut de propriétaire redevient intéressant. Voilà pour le constat. Vous me voyez arriver pour les commentaires. Le premier va étonner mes lecteurs, mais c’est la réalité. Si vous êtes convaincu de la véracité de ces chiffres, mais que vous souhaitez malgré tout acheter un bien immobilier, alors vous n’avez plus le choix : vous ne pouvez plus divorcer de votre conjoint !
C’est bien connu des banquiers, les jeunes acquéreurs discutent parfois des heures pour savoir si leur prêt aura une durée de 15 ans, 20 ou 25 ans. Alors que hélas, la durée moyenne réelle d’un crédit hypothécaire est de 7 ans. À cause de quoi ? Principalement le divorce !
C’est donc l’autre leçon de cette étude. Si vous avez une brique dans le ventre comme tous les Belges, vous devrez vous projeter davantage dans l’avenir. Si vous envisagez de changer de logement pour avoir plus d’enfants ou si vous comptez vous expatrier un jour prochain, mieux vaut rester locataire en l’état des choses.
Mes confrères de L’Echo précisent que si le marché immobilier devait baisser, le délai de rentabilisation sera encore plus grand. En cas de baisse des prix de l’immobilier résidentiel de 10% par exemple en 2024, l’amortissement de l’achat ferait qu’il faudrait 14 ans pour le rentabiliser si vous habitez en Wallonie et 12 ans à Bruxelles.
Là encore, c’est discutable. Je peux bien sûr me tromper, mais une telle chute est improbable. Je pense exactement comme l’excellent éditorialiste Jean-Marc Vittori, le krach immobilier – du moins pour le résidentiel – est impossible ! Pourquoi ? Mais, parce que le logement n’est pas une action cotée en Bourse. Lorsque les prix baissent, les vendeurs refusent de vendre. C’est d’abord le nombre de transactions qui chute. Cette dégringolade des prix s’étale donc sur plusieurs années. Elle n’est pas aussi brutale qu’en Bourse.
N’oublions pas qu’en Belgique, l’écrasante majorité des emprunts hypothécaires sont à taux fixe. Et quand l’inflation grimpe, c’est un gain de pouvoir d’achat pour ces ménages endettés vu qu’ils bénéficient de l’indexation automatique des salaires. Nous ne sommes pas en Espagne ou en Grande-Bretagne où les prêts sont souvent à taux variable. Thanks God !
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