Comment bien tricher avec ChatGPT
Si la question de la productivité des IA génératives reste encore une inconnue en entreprise, il y a longtemps qu’elle ne l’est plus pour les élèves et les étudiants : celles-ci ont permis à nombre d’entre eux de gagner un temps précieux pour leurs devoirs à la maison. Auparavant, se livrer à cette recherche de productivité – appelée communément “triche” – avait quelque chose d’aléatoire et de fastidieux. Il fallait dénicher une source fiable dans son entourage pour exécuter le devoir à sa place ou s’adonner à des copier-coller chronophages sur les moteurs de recherche.
Aujourd’hui, grâce à ChatGPT ou Gemini, il suffit de soumettre l’énoncé de son devoir au logiciel et, après quelques secondes, on reçoit un texte calibré. Toutefois, depuis 2022, date de l’accès gratuit et public à ChatGPT, les professeurs ont vite appris à repérer les devoirs de leurs élèves sous-traités par l’IA. Celle-ci est devenue leur bête noire – et une charge supplémentaire de travail. Des outils leur promettant de détecter des textes copiés depuis une IA sont apparus, mais ils sont imparfaits donnant des estimations souvent fausses du taux d’utilisation d’une IA.
Plus fiable en revanche est le flair des enseignants pour repérer la triche car – comme les élèves l’oublient trop souvent – les professeurs ont été élèves avant eux. Alors comment faire pour échapper à ce sixième sens des enseignants si vous décidez d’utiliser une IA générative ?
Personnalisez l’énoncé afin que le texte produit ne soit pas rigoureusement identique à celui produit par d’autres élèves.
Voici sept conseils qui pourront être utiles aux élèves soucieux d’utiliser ChatGPT sans se faire repérer :
1. Avant de soumettre l’énoncé du devoir à l’IA, lisez-le bien pour en saisir tout le sens. Cela vous permettra d’éviter notamment que le robot ne se vautre à votre insu dans le premier contresens venu (en pondant, par exemple, un texte sur “l’industrie du velours” alors que l’on attend un exposé sur la “Révolution de velours”). Cela ruinerait tous vos efforts et vous vaudrait un zéro pour un hors-sujet.
2. Personnalisez l’énoncé afin que le texte produit ne soit pas rigoureusement identique à celui produit par d’autres élèves ayant choisi le même mode de sous-traitance. Cela risquerait non seulement de vous faire plonger, mais d’entraîner les autres avec vous.
3. Prenez soin de bien relire le texte proposé par l’IA afin d’y chasser les phrases telles que “en tant qu’intelligence artificielle, je n’ai pas d’opinion personnelle” qui signaleront immédiatement votre méfait.
4. Vérifiez les raisonnements et les sources proposés par l’IA, car la pratique montre qu’elle a une fâcheuse tendance à “halluciner” (sans que les chercheurs ne sachent pourquoi) en tenant des propos incohérents ou en inventant des ouvrages, auteurs ou citations qui n’existent pas. Vous risquez alors de passer pour un faussaire ou un plagiaire.
5. Jetez un œil au niveau de langage du texte pour s’assurer qu’il soit compatible avec votre style habituel. S’il est soudain trop sophistiqué ou trop plat par rapport à vos copies habituelles, vous serez démasqué.
6. Retravaillez le texte pour lui imprimer une tournure plus personnelle, car le style impersonnel est précisément l’un des indicateurs des textes produits par l’IA.
7. Assurez-vous enfin d’avoir bien saisi le sens du texte que vous rendez, car en cas de doute sur son origine, le professeur exigera des précisions.
Et voilà, le tour est joué ! En suivant ces consignes, votre emprunt à ChatGPT passera inaperçu. Mais tout compte fait, n’auriez-vous pas pu vous passer de l’IA ? Car, finalement, c’est un raccourci qui vous aura fait perdre beaucoup de temps.
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