Amid Faljaoui

Classement FORBES des riches : la mauvaise foi des populistes

En période de crise, mieux vaut ne pas crier sur les toits que tout va bien, et encore moins quand on est riche. Seulement, voilà, nous sommes dans une société de transparence, et il est parfois impossible d’échapper au rouleau compresseur des médias.

C’est, par exemple, le cas en France, cette semaine, pour la première fois dans l’histoire du magazine américain Forbes (vous savez, c’est ce magazine qui calcule minute par minute les fortunes de ce monde). Pour l’édition 2023, pour la première fois dans l’histoire de ce classement mondial, vous avez deux Français à la tête du classement. D’un côté, l’homme le plus riche du monde est Bernard Arnault, le patron de LVMH, le géant mondial du Luxe, avec une fortune estimée par le magazine Forbes à 211 milliards de dollars, et de l’autre vous avez Françoise Bettencourt Meyrs, l’héritière de L’Oréal, qui est, pour la 3e fois consécutive, la femme la plus riche du monde, avec une fortune estimée à 80 milliards de dollars.

Comme toujours dans ces cas-là, vous avez les réseaux sociaux qui se déchaînent. Les uns disent ou écrivent : « et pendant ce temps, en France, nous avons 11 millions de pauvres. » Et puis, d’autres font un rapide calcul et disent ou écrivent qu’il faudrait juste taxer ces riches de 2% chaque année pour résoudre tous les maux de la France. Tous les déficits et même le problème de la retraite en France  seraient réglés d’un coup de rabot fiscal. Et d’autres encore, comme Mélenchon, nous disent qu’avoir sur le sol français ou européen, l’homme le plus riche du monde, c’est une offense, car je le cite, selon lui, « les riches sont responsables du malheur des pauvres » et il ajoute même « qu’accumuler de l’argent, c’est immoral, puisque ce qui est accumulé, c’est ce qu’on a pris aux autres ».  

Bref, vous l’avez compris, en France, mais aussi en Belgique francophone, les riches n’ont pas bonne presse. Encore moins en période de crise. Personnellement, je ne suis pas riche, si ce n’est de l’amour de ma famille et de mes amis, mais je sais une chose que l’histoire économique a montrée et démontrée maintes fois. Contrairement à ce que disent les populistes, ce qu’il faut faire, ce n’est pas abaisser les riches, c’est relever les pauvres, ce n’est pas combattre la richesse, mais la pauvreté. En Allemagne, éternelle rivale de la France, il y a plus de milliardaires, et vous savez quoi, il y a aussi moins de pauvres.  

Ces chiffres, qui peuvent sembler indécent aux oreilles de certains,  211 milliards de dollars pour Bernard Arnault et 80 milliards de dollars pour l’actionnaire de L’Oréal, ce sont des fortunes professionnelles pas les fortunes personnelles. Ce que calcule le magazine Forbes, c’est la valeur de l’entreprise en Bourse et pas le montant qui figure sur le compte personnel de ces deux personnes ! C’est une sacrée nuance. Ensuite, Bernard Arnault a beau répéter qu’il n’a pas volé cet argent et qu’il est le premier contribuable de France. Personne ne l’écoute. Il verse 5 milliards d’euros d’impôts, dont la moitié en France, alors qu’il ne réalise que 10% de son chiffre d’affaires en France. Personne n’écoute à nouveau. Il est inaudible, car il a une tare congénitale : il a réussi.

Donc, à l’instar d’un chef d’entreprise interrogé par mes confrères de BFM Business, je voudrais moi aussi lancer le même défi qu’il a lancé à ses auditeurs. Puisque Bernard Arnault n’a aucun mérite, puisque c’est un parasite, puisque ce qu’il a fait est facile à réaliser, puisqu’il n’y a qu’à le ponctionner lui et ses camarades milliardaires pour résoudre tous les problèmes de la France, mais que tous ces critiques le fassent donc ! Qu’est-ce qu’ils attendent ? Puisque c’est si facile de bâtir un empire du luxe, ils n’ont qu’à bâtir une entreprise qui vaut 400 milliards d’euros en Bourse. Qu’ils le fassent puisque c’est si simple à faire et ils pourront redistribuer tout cet argent comme ils le veulent et auprès de qui ils veulent.

Personnellement, je pense que ces personnes sont incapables de gérer même une friterie et qu’elle serait en faillite en moins d’un mois. Et s’ils y arrivent, ne serait-ce qu’à bâtir 10% de la fortune de Bernard Arnault, je m’engage à voter pour eux.

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