Amid Faljaoui

Bientôt des billets plus proches des citoyens?

Depuis ce lundi, les Européens faisant partie de la zone euro savent que d’ici quelques années ils auront à leur disposition de nouveaux billets de banque.

Pas moins de 347 millions d’habitants pourront donc bientôt disposer de nouveaux billets de banque plus incarnés et plus proches d’eux sur le plan culturel que les billets actuels, jugés trop froids ou trop technocratiques. L’idée, comme l’a annoncé la présidente de la banque centrale européenne, c’est que les Européens de tous âges et de tous horizons puissent se sentir plus proches de ces nouveaux billets de banque qui devraient être disponibles dans nos portefeuilles ou distributeurs automatiques après 2026.

Ce choix de la froideur pour nos billets a été fait par défaut, parce que les 11 pays fondateurs de l’euro ne sont pas arrivés à se mettre d’accord sur des artistes, des écrivains ou des monuments connus. Chaque pays voulait mettre en avant ses propres célébrités. Or, avec 11 pays à l’époque et 6 coupures de billets, c’était impossible de contenter tout le monde. Depuis ce lundi, la banque centrale a lancé une consultation auprès d’un échantillon de 23.000 personnes pour leur demander leur avis sur le design des futurs billets. Mais attention, cela ne veut pas dire nécessairement que les futurs billets auront la tête d’un Leonard de Vinci, d’un Victor Hugo ou celle de la Joconde. Pour la simple raison que les jeunes générations européennes sont moins attachées aux figures du passé et la banque centrale européenne souhaite aussi inclure de l’avis de ces jeunes. Avec l’annonce de l’arrivée prochaine de ces nouveaux billets, la banque centrale lance aussi un message subliminal, à savoir que le cash ne va pas disparaître.

Mais en même temps que l’annonce de ces nouveaux billets en euros plus incarnés et plus proches des Européens, la banque centrale continue son projet d’euro numérique, une monnaie virtuelle qui verra le jour prochainement et qui aura pour but de concurrencer les monnaies privées que pourraient lancer les géants du web comme Meta par exemple. C’est aussi une manière d’assurer l’indépendance de l’Europe, car les moyens de paiement sont aujourd’hui dominés par des acteurs américains. Espérons juste que cette annonce sur les futurs billets de banque ne cache pas la disparition programmée du cash dont j’ai souvent parlé ici et qui serait la mort lente de nos libertés.

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