On se sent plus jeune plus longtemps. Mais quand est-on vraiment considéré comme une personne âgée ? Une étude étalée sur 25 ans s’est penchée sur la question. Et l’âge de la retraite jouerait un rôle.
On le sait, l’espérance de vie augmente. En 25 ans, elle a grimpé de 4 ans pour atteindre 81,7 ans aujourd’hui en Belgique. Outre le fait que l’on vive plus vieux, plusieurs études mettent également en avant le fait que l’on reste plus longtemps en bonne santé et globalement heureux. Tout cela participe au fait qu’on se sente moins vite vieux et que l’on considère qu’une personne est vieille plus tard. Mais à quel âge est-on réellement considéré comme vieux ?
Une question plus complexe qu’il n’y parait et sur laquelle s’est penchée une étude réalisée par des chercheurs des Universités de Stanford (Etats-Unis), de Greifswald (Allemagne) et du Luxembourg et publiée dans la revue spécialisée Psychology and Aging. Pour y répondre, les chercheurs ont interrogé sur 25 ans plus de 14.000 Allemands âgés de 40 à 85 ans avec à chaque fois avec la même question. « À quel âge décririez-vous quelqu’un comme vieux ? » Pour la personne type de l’étude (une personne de 64 ans), on serait vieux à partir de 74 ans et 8 mois.
La perception de la vieillesse n’est pas forcément la vraie vieillesse
Sauf, et c’est le second constat de l’étude, que l’âge auquel on est considéré comme vieux dépend en grande partie de l’âge et des expériences de la personne qui répond à la question. Le concept de se « sentir vieux » est en effet subjectif. Ce qui fait, et c’est assez logique, que cette limite recule quand on avance en âge. Pour les chercheurs, l’apparition de la vieillesse perçue augmente d’environ un an tous les quatre à cinq ans de vieillissement effectif. Ainsi, à 74 ans, on estime plutôt que la vraie vieillesse ne commence qu’à 77 ans.
Cette même perception de la vieillesse devrait aussi beaucoup à notre état d’esprit. Le fait que l’on soit seul ou en mauvaise santé peut faire avancer l’âge de la vieillesse. Les femmes se montreraient également plus optimistes que les hommes et annoncent, en moyenne, un âge de 2,5 ans plus élevé. Enfin, l’âge de la retraite joue également un rôle puisque dans les pays où l’âge de la retraite est plus élevé on se sent, en général toujours, moins vite vieux.
Un report de l’âge de la vieillesse pas forcément positif
L’étude révèle aussi qu’en 25 ans, la limite de la vieillesse a augmenté de 3 ans. En gros que les adultes d’aujourd’hui considèrent que la vieillesse commence plus tard que les adultes d’il y a deux décennies. Néanmoins, cette évolution s’est ralentie ces dernières années. Les chercheurs de l’étude ne sont pas certains que cette limite continuera de s’élever à l’avenir. Rien n’indique non plus que le report de l’âge de la vieillesse soit forcément positif. Cela peut être aussi le reflet d’un certain jeunisme qui fait que le fait d’être considéré comme vieux est perçu comme quelque chose de négatif. Et que l’on a donc tendance à postposer le plus tard possible cet état de fait. Changer le regard sur le vieillissement pourrait cependant permettre d’encore faire reculer cette limite. Notamment en faisant comprendre qu’être vieux ne rime pas forcément avec malheureux.
L’Agirc-Arrco, le régime de retraite complémentaire du secteur privé en France, a ainsi déterminé que “l’âge d’or” du bonheur senior se situe entre 65 et 79 ans. Dans cette classe d’âge, 71% apprécient pleinement la vie qu’ils mènent. Ils seraient même beaucoup plus heureux qu’à 45 ans ou 55 ans. Mais ce bonheur dépend beaucoup de la façon dont ils ont préparé leur pension. Et ce aussi bien financièrement qu’au niveau des projets et des relations sociales. Pour rester « jeune » longtemps, la clé est donc d’anticiper et de bien s’informer.
