Vignette de circulation : “rien” ne devrait changer pour les automobilistes wallons
La nouvelle majorité wallonne veut mettre sur pied une vignette de circulation. Celle-ci s’adresserait surtout aux conducteurs étrangers. Elle serait neutre sur le plan fiscal pour les Wallons. Et pour les Bruxellois et les Flamands ?
Annoncée ce jeudi dans l’accord du nouveau gouvernement wallon, la vignette de circulation a déjà fait couler beaucoup d’encre. De quoi s’agit-il et comment pourrait-elle s’appliquer ? Et surtout, qu’est-ce qui changerait, pour qui ?
Les Wallons paient en fait déjà une somme, tous les ans, pour pouvoir rouler sur les routes de la Région. Cela s’appelle la taxe de circulation. On peut donc craindre qu’on doive doublement payer ce droit de circulation, mais ce n’est pas le cas. Cette vignette, dont le tarif n’est pas encore connu, sera déduite de la taxe de circulation. Taxe de circulation qui, pour rappel, dépend de la puissance du moteur, du poids et des émissions de CO2 du véhicule.
C’est ce qu’expliquait Georges-Louis Bouchez, président du MR, sur le plateau de Jeudi en Prime, après l’annonce de l’accord. L’idée est surtout de faire contribuer ceux qui ne paient pas cette taxe mais qui utilisent les routes wallonnes, comme les conducteurs étrangers. “Cela permettra de faire payer les dizaines de milliers de véhicules étrangers qui roulent sur nos routes par an, et qui ne paient rien. Alors, oui, la Wallonie est belle, elle est accueillante, mais ce n’est pas anormal de payer une petite contribution pour le service qu’on utilise”, explique-t-il.
Dans le programme des Engagés, on pouvait lire un autre public cible qui était visé par cette vignette, et qui ne paie pas de taxe de circulation en Wallonie : les voitures de société, rappelle la RTBF qui sont au nombre de 300.000.
Et les autres Belges ?
Les étrangers de passage sur les routes wallonnes ne paient pas de taxes en Wallonie, certes. Mais les Bruxellois et les Flamands non plus, car ils paient les taxes de circulation à leur autorité régionale respective.
“Le but n’est pas de faire payer les autres Belges”, estime Bouchez, ce vendredi matin sur les ondes de la Première. Des accords de coopération devront ainsi être négociés pour que ces concitoyens ne soient pas impactés.
Faute de quoi, cette vignette pourrait vite se développer en un conflit communautaire. Les Flamands ne voudraient sans doute pas laisser rouler les Wallons gratuitement sur leurs routes, alors qu’eux doivent payer pour rouler dans le sud du pays. Pareil pour les Bruxellois, qui n’hésiteront pas à remettre sur la table leur idée de péage pour pouvoir entrer dans la capitale. Ce qui ferait que cette vignette serait finalement loin d’être neutre sur le plan fiscal, car l’automobiliste wallon devrait s’acquitter de frais supplémentaires pour pouvoir circuler dans le reste du pays.
Accord de gouvernement en Wallonie et en FWB
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