“Vends la maison, vends la voiture, vends les gamins”
Les gourous de Wall Street se montrent de plus en plus méfiants et le font savoir. Des paris baissiers de George Soros à la vente généralisée conseillée par Jeffrey Gundlach en passant par la prévision d’une chute de 50% de Wall Street par Marc Faber.
Prévoyant une nouvelle crise en cas de victoire du Brexit, George Soros a joint le geste à la parole en doublant ses paris sur une baisse du S&P 500, principal indice boursier de Wall Street. La valeur notionnelle de cet investissement atteint 900 millions $, le principal placement de son hedge fund. “L’homme qui fit sauter la Banque d’Angleterre”, surnom donné après qu’il eut forcé la sortie du Royaume-Uni hors du Système monétaire européen en 1992, continue de prédire une crise sur les marchés similaire en intensité à celle de 2007-2008.
Les banques centrales ont brisé les marchés
Il n’est pas le seul à prédire une chute des Bourses. Selon Marc Faber, auteur du Gloom Boom & Doom Report, le S&P 500 est sur le point de plonger de moitié. Moins réputé pour son pessimisme permanent, Jeffrey Gundlach conseille tout simplement de tout vendre en paraphrasant l’artiste Christopher Wool : “vends la maison, vends la voiture, vends les gamins”. Seul l’or pourrait encore jouer son rôle de valeur refuge selon le Roi des obligations pour qui “les investisseurs sont aveuglés par la croyance que plus rien ne peut aller mal”. Mohamed El-Erian, conseiller économique d’Allianz et de Barack Obama, estime également dans un récent bouquin que les marchés ne fonctionnent plus correctement après quasiment une décennie de politique monétaire extrêmement laxiste.
Les premiers craquements
Matt King, stratégiste chez Citi, résume la situation en soulignant que traditionnellement on retrouve une foule d’intervenants ayant de nombreux objectifs et indicateurs différents sur les marchés. Désormais, tous regardent dans une seule direction, celle des banques centrales. Le stratégiste souligne toutefois que certains craquements se font entendre sur les marchés. Les Bourses européennes et japonaise demeurent ainsi en retrait depuis le début de l’année malgré les mesures de la Banque centrale européenne et de la Banque du Japon. Cette dernière n’a par ailleurs pas cédé aux sirènes des marchés fin juillet en assouplissant pas davantage sa politique monétaire.
Jeffrey Gundlach souligne que les effets secondaires sont de plus en plus importants, les taux de dépôts négatifs pesant notamment sur les banques, et que les banques centrales “ne peuvent sauver l’économie en détruisant le système financier”.
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