Selon Cimabel, plus d’un tiers des cigarettes fumées en Belgique n’ont pas été achetées légalement. Une proportion qui ne cesse d’augmenter et qui trouve sa source dans la flambée des accises.
Frank Vandenbroucke, le ministre de la Santé publique, a l’ambition d’avoir en 2040 une génération qui ne commence plus à fumer. Une génération sans tabac ni nicotine. Pour y arriver, il a dégainé un arsenal de mesures dont la forte augmentation des accises sur le tabac et la création d’accises sur les liquides des cigarettes électroniques. Cette dernière a poussé les vapoteurs à aller s’approvisionner, tout à fait légalement, dans des magasins spécialisés situés en France. L’augmentation radicale du prix du paquet de cigarettes (de 6,39 à 10,57 euros sous la législature précédente) débouche aussi sur des achats frontaliers au Luxembourg, mais dope surtout les achats illégaux. Ainsi, Cimabel, la fédération belgo-luxembourgeoise des fabricants de cigarettes, indique qu’au premier semestre, 34,6% des cigarettes consommées ont échappé au fisc, soit une augmentation de 29% sur un an ! Parmi ces cigarettes, environ 3% sont des contrefaçons.
Ces chiffres sont inquiétants. D’autant plus inquiétants que les douanes belges ne restent pas inactives. Loin s’en faut. Ainsi, l’an dernier, une dizaine d’usines illégales ont été démantelées en Belgique. Cela représente la saisie de plus de 200 millions de cigarettes pour 96 millions d’euros de taxes éludées. Ceci dit, la majorité des cigarettes achetées illégalement sont produites légalement ailleurs, mais introduites frauduleusement chez nous via des organisations criminelles bien rodées. Selon Cimabel, la Bulgarie est le principal pourvoyeur de ces cigarettes illégales (45,4%). Depuis 2020, le manque à gagner fiscal s’élèverait à près de 700 millions d’euros.