Tuiles et panneaux solaires: quelles sont les différences ?
Les tuiles et les ardoises solaires ont l’aspect d’un revêtement de toit traditionnel, mais produisent de l’électricité verte. Aujourd’hui, elles gagnent en popularité, que ce soit pour les nouvelles constructions ou les projets de rénovation. En quoi diffèrent-elles des panneaux solaires classiques ?
Les tuiles et ardoises solaires sont équipées de cellules photovoltaïques. Difficile de faire la différence entre celles-ci et un revêtement de toit classique. Outre l’aspect esthétique, leur facilité d’installation est également avantageuse : elles peuvent être posées par des couvreurs professionnels. Leur format permet de recouvrir au maximum la surface d’un toit, jusque dans les moindres recoins. Un avantage considérable par rapport aux panneaux solaires, surtout dans le cas de constructions avec un toit complexe comprenant des lucarnes et des cheminées.
“Un avantage supplémentaire est que les tuiles solaires en céramique sont souvent autorisées sur les bâtiments historiques ou dans les zones urbaines protégées”, ajoute Harry Cottyn de 2E Eco Energy. “La ville de Bruges, par exemple, interdit l’utilisation de panneaux classiques dans la majorité de ses quartiers, mais autorise la pose de tuiles solaires. Comme elles sont placées sous basse tension, nous évitons également le risque d’arc électrique : une sorte de petit éclair qui peut provoquer un incendie dans les installations photovoltaïques.”
2E Eco Energy
· Établie à Rummen
· Active depuis 2013
· Livre, installe et assure l’entretien des tuiles solaires en Belgique, aux Pays-Bas et au Danemark, entre autres
· Made in Europe : céramique allemande (rouge ou noire) et technologie néerlandaise
· Soutient et conseille les couvreurs via son bureau de projet
À Ardooie, Smartoof produit des tuiles et des ardoises solaires. “Nos ardoises sont constituées de cellules photovoltaïques placées entre deux plaques de verre”, explique Lode Herreweghe, directeur général. “Les tuiles sont en matière synthétique. Ce matériau est plus léger que la céramique, mais résiste aux UV et aux intempéries. Un système de crochets intégrés augmente la résistance aux intempéries. Des simulations ont prouvé que des vents à 200 km/h ne posent aucun problème. Nos tuiles et ardoises sont également pourvues d’un système de refroidissement des cellules photovoltaïques.
Smartroof
· Établie à Ardooie
· Active depuis 2010
· Made in Belgium : propose cinq types brevetés de tuiles (100 % matériaux recyclables) et d’ardoises solaires noires (verre)
· Gère aussi bien la production que la conception technologique
· S’occupe également de la pose et de l’entretien en Europe du Nord.
Rendement
“Les cellules photovoltaïques intégrées sont les mêmes que celles des panneaux solaires classiques”, explique Lode Herreweghe. “Le rendement est également identique. Nous produisons la cinquième génération de tuiles solaires, dont la capacité au mètre carré est de 165 Wp. Cette puissance est tout à fait comparable à celle de panneaux solaires classiques.” Smartroof offre une garantie de puissance de 90 pour cent après 10 ans et de 80 pour cent après 20 ans pour ses tuiles et ardoises solaires.
Les tuiles solaires de 2E Eco Energy sont également pourvues de cellules photovoltaïques classiques. “Pour nos tuiles noires, nous utilisons des cellules monocristallines et pour nos tuiles rouges, des cellules polycristallines”, précise Harry Cottyn. “Elles contiennent moins de cellules photovoltaïques par mètre carré que les panneaux solaires, car elles comportent une partie en céramique. Toutefois, cette perte est compensée par le fait qu’elles peuvent vraiment occuper toute la surface d’un toit. Notre fabricant offre une garantie de puissance de 90 pour cent après 12 ans et de 85 pour cent après 25 ans.”
Prix
Pour une nouvelle construction ou une rénovation de toiture, le coût des tuiles solaires (estimé à 200 à 300 euros par mètre carré hors TVA) est comparable à celui des tuiles ordinaires combinées à des panneaux solaires. Harry Cottyn : “S’il est possible de poser des panneaux solaires sur l’entièreté d’un toit, alors cette option sera moins coûteuse que les tuiles solaires, car elle sera plus rentable. Bien que la différence de prix ne soit généralement pas supérieure à 10 % par rapport à nos tuiles all in one.”
Si une habitation a été pourvue de panneaux solaires relativement récents, capables d’être rentables encore pour des décennies, les remplacer par des tuiles solaires coûterait cher.
Prime
Comme pour des panneaux photovoltaïques classiques, le propriétaire peut injecter l’électricité produite non utilisée sur le réseau. En Flandre et à Bruxelles, chaque nouvelle installation de panneaux, tuiles ou ardoises solaires doit être accompagnée d’un compteur numérique. Fini le compteur qui tourne à l’envers. En Wallonie, ces compteurs peuvent toujours être utilisés, ce qui signifie que l’injecter de l’électricité non utilisée sur le réseau est plus avantageux. Smartoop et 2E Eco Energy proposent tous les deux un système de suivi de la production en ligne.
En Flandre, depuis le 1er janvier 2021, une prime d’investissement unique s’applique aux nouvelles installations de panneaux, de tuiles ou ardoises solaires. Elle s’élève à maximum 1500 euros et ne peut pas dépasser 40 pour cent du coût total de l’installation. Depuis 2014, les certificats verts ne sont plus accordés aux nouvelles installations résidentielles en Flandre et en Wallonie. À Bruxelles, c’est toujours le cas, mais leur nombre a été réduit d’un cinquième depuis le 1er janvier 2021.
Tesla
Tesla a également développé des ardoises avec cellules photovoltaïques intégrées. Celles-ci utilisées aux États-Unis et sont trois fois plus résistantes que des tuiles traditionnelles selon le CEO de Tesla, Elon Musk. De plus, elles seraient plus faciles à poser. Ces ardoises ne sont pas disponibles en Belgique, et Tesla ne peut pas dire quand cela sera le cas. L’entreprise ne souhaite pas non plus communiquer le prix auquel ces tuiles seront disponibles sur le marché européen. Tesla ne devrait pas proposer d’alternative à la tuile céramique classique.
Bardage photovoltaïque
Vous préférez un revêtement de façade produisant de l’énergie verte ? Optez alors pour les panneaux photovoltaïques de Pixasolar, distribués en Belgique par Cooperia à Laakdal. Ils contiennent des cellules monocristallines cachées par une couche de verre trempé. “Ce verre peut être teinté”, explique Sacha Lens, product manager. “Vous pouvez donc choisir ce que vous voulez. Vous pouvez opter pour une couleur identique à celle de la façade ou, au contraire, pour une teinte qui contraste avec son environnement. Vous pouvez également obtenir un motif imitation bois ou marbre, ou bien utiliser une photo ou le logo de votre entreprise.”
Le mètre carré coûte au minimum 350 euros (TVA non comprise), mais ce prix varie selon les projets. Pour un design personnalisé, comptez 50 voire 100 euros supplémentaires. “Cela peut paraître beaucoup, mais cette technique coûte moins cher que d’installer un bardage classique sur lequel on posera des panneaux solaires classiques. Nos panneaux noirs produisent 180 Wp par mètre carré et n’ont donc rien à envier aux autres options. Pour des panneaux colorés, la puissance varie entre 100 et 150 Wp.”
Pixasolar garantit un rendement de 80 pour cent après 25 ans. Ce type d’installation donne également droit à une prime régionale.
Photovoltaique
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