Telecom Italia et Telefonica détruisent de la valeur
Malgré sa position d’actionnaire de référence, Telefonica est de plus en poussé vers la sortie du capital de Telecom Italia qui tente désormais de s’allier avec Vivendi, le tout sur fond de surenchère destructrice pour l’actionnaire.
Lorsque Telefonica annonce en septembre 2013 avoir pris le contrôle de la majorité de Telco, holding de référence dans l’actionnariat de Telecom Italia avec une participation de 22,4%, les jeux semblent faits : l’opérateur italien vend ses activités au Brésil pour réduire ses dettes et finit tôt ou tard dans l’escarcelle du géant espagnol.
Rapidement, Telefonica se heurte toutefois à la résistance du management de Telecom Italia et des autres actionnaires (italiens) de Telco. La dissolution de la holding est ainsi annoncée en juin. À la suite de l’ultimatum lancé par le régulateur brésilien, Telefonica est même forcé de réduire sa participation dans l’opérateur italien de 15% à moins de 10% en juillet.
Désormais Telecom Italia préparerait une offre de rachat de 7 milliards à Vivendi pour la reprise de l’opérateur brésilien GVT , mieux que la proposition de 6,7 milliards de Telefonica… En raison de ses lourdes dettes, le groupe italien articule son offre autour de titres : 20% de son propre capital et une participation dans la co-entreprise à former au Brésil. Après avoir décidé de l’orientation du marché français avec la cession de SFR, Vivendi pourrait donc bien dessiner l’évolution du secteur des télécoms au Brésil et dans le sud de l’Europe.
Pour les actionnaires de Telecom Italia et Telefonica, cette mésentente entre les deux managements est surtout destructrice de valeur, à commencer par les offres sur GVT. Vivendi avait suspendu le processus de cession il y a plus d’un an faute d’offre suffisante, le groupe américain DirecTV était alors seul en piste et ne proposait guère plus de 6 milliards pour l’opérateur brésilien.
Cédric Boitte
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