Ilse De Witte
Tax shift : “Le coup de grâce pour le petit investisseur !”
La taxe sur la spéculation est un impôt qui chassera le dernier petit investisseur de la Bourse… ou du pays. Il est en effet le seul qui souffrira réellement de cette taxe.
Peut-on nommer “taxe sur la spéculation” une taxe qui traite les investisseurs honnêtes comme des spéculateurs ? Investir dans des actions était certes déjà risqué, mais ce genre de décision ne fait qu’accroître le danger. A chaque achat ou vente d’actions, vous risquez de recueillir 67% du bénéfice… et 100% des pertes, voire davantage, puisque vous payez encore, sur chaque transaction, des frais et des taxes boursières (0,27%).
Est-il bien vrai que les bons pères de famille, qui achètent des actions dans une perspective de long terme, ne paieront pas la taxe sur la spéculation ? Les investisseurs prudents émettent parfois des ordres “stop loss” (ordres à seuil de déclenchement) sur le marché : les actions sont automatiquement vendues lorsque les pertes atteignent un certain plafond. Parfois, une offre d’achat non sollicitée intervient quelques mois après votre achat. Spéculation!
Cette nouvelle taxe pour les investisseurs en actions, qui vient s’ajouter à tout l’appareil existant, pourrait bien être le coup de grâce.
Personne ne peut décemment croire que l’investisseur dont c’est le hobby soit capable, avec des ordres de quelques milliers d’euros, de déstabiliser un système financier où, chaque jour, des centaines de milliards d’actions changent de mains. Il ne s’agit pas d’un impôt pour décourager la spéculation, mais bien pour chasser le dernier petit investisseur de la Bourse ou du pays. Car il n’existe toujours pas de taxe boursière pour les brokers étrangers.
Le petit investisseur est le seul qui sentira cette taxe portant sur la plus-value de 33% en cas de vente dans les six mois suivant l’achat. Les grandes fortunes sont placées dans des holdings, à l’étranger, dans l’immobilier, dans l’art… Cette nouvelle taxe pour les investisseurs en actions, qui vient s’ajouter à tout l’appareil existant, pourrait bien être le coup de grâce. Heureusement, le secteur financier est prêt et à l’affût des investisseurs, avec des produits complexes – donc opaques pour le petit investisseur – et dotés de frais phénoménaux.
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