Sommes-nous vraiment prêts pour la banque digitale ?
De plus en plus de banques prennent la voie de la digitalisation. Mais une enquête du Gezinsbond démontre que beaucoup de Belges ne sont pas encore prêts pour l’avènement des banques digitales. Les femmes et les plus de 55 ans risquent surtout de se retrouver marginalisés.
AXA Assurances, ING et BNP Paribas Fortis ne sont que quelques institutions financières ayant fait connaître l’augmentation de leurs investissements dans la digitalisation ces dernières semaines. ‘Nous répondons aux souhaits du consommateur’, ressort-il. Mais selon le Gezinsbond, un long chemin est encore à parcourir avant que chacun maîtrise la banque sur internet. L’organisation a, dans le cadre de la semaine digitale en Flandre, enquêté sur les compétences digitales du Belge. Les femmes et les plus de 55 ans semblent être ceux qui éprouvent le plus de difficultés avec la digitalisation.
La banque internet pas encore bien établie
Une enquête antérieure du Gezinsbond montrait déjà que la banque par internet n’est pas encore monnaie courante dans notre pays. Les chiffres nous apprennent que dans un ménage sur quatre, personne ne peut payer avec une carte de débit ou de crédit et dans une famille sur cinq, personne ne peut faire un virement en ligne. Quasi une famille sur deux ne peut pas traiter ou payer de factures avec les systèmes en ligne comme PayPal, Ogone, Zoomit ou Doccle.
Ensuite, l’enquête nous apprend qu’un Belge sur deux n’est pas apte à protéger ses données personnelles contre la criminalité sur internet. On notera que les femmes obtiennent de beaucoup plus mauvais scores que les hommes. Plus de la moitié des femmes (56%) n’est pas à même de protéger ses données contre la fraude en ligne, alors que cela constitue un problème pour 42% des hommes. Le paiement de factures en ligne semble également surtout être un obstacle pour les femmes. Une femme sur trois sait comment cela doit se faire, alors que cela ne pose pas de problèmes à presque la moitié (41%) des hommes.
Retard digital
L’analphabétisme digital reste souvent inaperçu pendant longtemps
Ce retard digital n’est toutefois pas directement visible. Christel Verhas, directrice de la politique familiale au Gezinsbond, explique: “Les personnes se font aider ou conseiller par un membre de la famille ou un ami. De ce fait, l’analphabétisme digital reste longtemps indétectable, cela ne vient à la surface que lorsque l’aide disparaît suite à un divorce ou un décès.”
Mais pour les plus de 55 ans aussi, l’ère du numérique comporte pas mal de défis. Seuls 52,1% d’entre eux savent comment payer une facture en ligne. Chez les personnes actives entre 35 et 54 ans, ce chiffre passe à 76,3%. Les achats en ligne ne sont également pas la panacée des plus de 55 ans. Seuls 45% d’entre eux savent comment s’y prendre.
Selon Verhas, c’est la raison pour laquelle ces familles doivent disposer de suffisamment de choix concernant la manière de prendre contact avec les instances publiques, les entreprises ou les organisations. “Chaque membre de la famille doit en outre pouvoir modifier son choix à tout moment”, ressort-il.
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