À partir de quel montant un Belge se dit satisfait de son salaire ?

Charly Pohu

Plus il gagne, plus il en est satisfait. Ce n’est pas vraiment une surprise. Mais à quel point le Belge est heureux de son salaire, et à partir de combien ?

6,5 – voilà la note moyenne que les Belges attribuent à leur salaire (selon une récente étude de Partena Professional réalisée avec iVox). Sur dix. Soit un 13/20 à l’école. Une note qui dépasse la moyenne, mais pourrait se voir être annotée par la mention “satisfaisant”. Dans le sens un peu péjoratif du terme : pas mauvais, mais pas extraordinaire.

Mais ce n’est bien sûr qu’une moyenne. Il y a des Belges qui sont encore moins satisfaits de leur salaire. Mais d’autres le sont davantage. Seuls 12% des Belges donnent une note de 9 ou 10 sur 10 à leur rémunération, montre un nouveau rapport de Partena Professional, qui a pris cette cohorte de l’étude sous la loupe.

Qui sont ces salariés les plus satisfaits ?

Il y a ainsi quelques tendances qui peuvent être observées :

  • L’argent ne fait pas le bonheur, dit-on, mais c’est quand même un élément qui dénote. Plus le salaire est important, plus la satisfaction salariale est élevée. La barre des 5.000 euros bruts semble être un seuil important. Parmi les personnes qui gagnent moins, 9% estiment que leur salaire est excellent, contre 28% pour les personnes qui gagnent plus.
  • Salaire, cela ne veut d’ailleurs pas que dire “argent”. Les travailleurs les plus satisfaits profitent souvent de solides packages d’avantages extralégaux, et d’une importante flexibilité de la rémunération.
  • Les hommes sont plus satisfaits de leur salaire que les femmes. 14% d’entre eux donnent une note de 9 ou 10 à leur paye, contre 9% pour les femmes. “En 2025 encore, les femmes se heurtent à un plafond de verre. Autrement dit, elles accèdent moins souvent aux échelons les plus élevés de la hiérarchie, avec les salaires les plus élevés, alors qu’elles sont (au moins) aussi diplômées que leurs homologues masculins. On observe également un  ‘plancher collant’ : pendant leurs années fertiles, les femmes bénéficient moins rapidement que les hommes de leurs premières promotions, et donc de leurs augmentations de salaire”, explique le professeur en économie du travail Stijn Baert, qui a co-supervisé l’enquête.
  • Mais ce n’est pas que le salaire et les avantages qui y sont liés qui font le bonheur des travailleurs. Il y a aussi des éléments d’ancienneté qui jouent : il s’agit pour la plupart “de travailleurs expérimentés : 63% de ceux qui jugent leur salaire comme excellent exercent depuis plus de vingt ans. Beaucoup d’entre eux sont restés longtemps chez le même employeur, 28% travaillent depuis plusieurs décennies pour la même entreprise.” Et qui dit ancienneté, dit des primes ou autres augmentations.
  • Autre élément : le niveau de formation. Les travailleurs les mieux formés sont plus susceptibles de donner une très bonne note à leur salaire. Parmi les Belges les plus satisfaits de leur salaire, 50% sont “hautement diplômés”. Là aussi, un bon diplôme ou un bon niveau de formation, et le savoir-faire qui en découle, peut donner droit à une rémunération plus conséquente.
  • Obtenir un bon salaire est aussi vu comme un signe de reconnaissance, montre l’étude. Les travailleurs qui donnent les plus hautes notes se sentent respectés et reconnus dans leur travail et pour leurs efforts. “Les travailleurs qui le ressentent ne sont pas seulement plus satisfaits, ils travaillent aussi avec plus d’enthousiasme et restent plus longtemps fidèles à leur employeur. Investir dans une rémunération juste et flexible est donc réellement payant, non seulement parce que cela rend les travailleurs heureux, mais aussi parce que cela aide les entreprises à fidéliser leurs talents”, réfléchit Yves Stox, Managing Consultant chez Partena Professional.

Entreprises et secteurs

Le rapport se penche aussi sur les entreprises et les secteurs qui récoltent le plus grand degré de satisfaction. Ici, il ne regarde plus le groupe des personnes qui a donné un score “excellent”, mais la note générale attribuée.

  • La taille de l’entreprise compte fortement. Ainsi, plus une entreprise est grande, plus la satisfaction est élevée. Dans les structures de moins de 10 personnes par exemple, un quart des travailleurs est mécontent de son salaire et donne une note inférieure à 5. Dans les structures de plus de 250 employés, la note moyenne est de 6,6. C’est que les grandes entreprises sont en général plus généreuses quant aux salaires.
  • Pour les secteurs, les fonctionnaires sont les plus satisfaits, avec une note de 7,1. Contre 6 pour les ouvriers.

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