Réunion de la BCE : les taux pourraient rester à 2% pendant un moment

Christine Lagarde, présidente de la BCE.
Charly Pohu

La BCE se réunit ce jeudi pour décider la politique monétaire de la zone euro. Les taux devraient rester inchangés… et le statu quo pourrait être de longue durée.

La Banque centrale européenne se réunit ce jeudi. Lors de sa dernière réunion, en juillet, elle avait laissé sous-entendre que l’heure était de nouveau venue pour une pause dans la baisse des taux. Le marché s’attend donc à ce que la BCE laisse ses taux inchangés cette semaine… Mais il sera surtout attentif à des signes sur la durée de ce plateau à 2%, l’état actuel du taux de dépôt. Voire si c’est la fin du cycle de baisses.

Selon un sondage fait par Reuters auprès d’une série d’économistes, il faudrait en tout cas s’attendre à une pause prolongée. 70% d’entre eux ne s’attendent pas à une nouvelle baisse avant l’été prochain. Et ce serait la dernière baisse. Voilà une bonne nouvelle pour les épargnants – les banques seront alors moins pressées à baisser les taux sur les comptes d’épargne.

La BCE s’attend en tout cas à ce que l’inflation soit en dessous de l’objectif de 2% l’année prochaine, et que la croissance continue d’augmenter. Les taux ne sont donc plus restrictifs et peuvent rester en place. La BCE mettra également ces prévisions à jour lors de la réunion de jeudi. Ce qu’elle dit pour 2026 pourra donc être déterminant pour estimer le parcours des taux d’intérêt.

Risques

L’inflation reste basse, la croissance reprend… voilà le scénario idéal. Mais il y a aussi des éléments qui peuvent venir bousculer les choses et pousser la BCE à réagir. L’Allemagne et son plan d’investissements publics par exemple pourrait faire repartir l’inflation et amener la BCE à augmenter les taux, selon certains.

Au contraire, un impact plus important que prévu des droits de douane sur la croissance européenne pourrait contraindre la BCE à baisser les taux. Tout comme des baisses des taux aux États-Unis, qui renforceraient encore l’euro et feraient davantage chuter l’inflation – pourquoi pas en territoire de déflation.

Un coup de stress sur le marché obligataire européen serait aussi une raison pour une aide de la BCE, par exemple sous forme de rachats d’obligations ou de baisse des taux. En France notamment, avec l’incertitude politique et budgétaire, les taux d’intérêt du marché financier sont volatiles et s’écartent de la référence “stable” du continent, l’obligation allemande.

Reste à voir quels signes pour le long terme la présidente de la BCE, Christine Lagarde, pourra donner ce jeudi.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire